Le rocher du Lion à l'horizon et la table de sacrifice en premier plan.
Le phare du Toulinguet en fond au sein du fort du Toulinguet, la plage de Pen Hat/Had en second plan avec ses grottes.
La pointe de Pen Hir en arrière plan avec la croix de Lorraine...
Au hasard d'une pierre plate sur le bord des falaises de
la pointe du Toulinguet, soupçonnée, sans la moindre certitude, d'avoir
été une pierre de sacrifice druidique, l'occasion est donnée de rappeler
que les druides n'avaient rien de sympathique et que leur activité d'herboriste
à vocation médicinale n'était qu'une infime partie de leurs pratiques
cruelles qui avaient heurté l'émotivité romaine lors de la conquête de
la Gaule en 52 avant JC.
Les druides, afin de guérir un malade utile à leur cause, faisait égorger
un innocent de la population locale sur une table, une pierre sacrificielle,
ceci en offrande aux dieux. Si les dieux étaient satisfaits, le malade
guérissait ; dans le cas contraire, un nouveau sacrifice devenait utile.
Par de telles pratiques, le pouvoir des druides était difficilement contestable
et le sacrifié était peut-être un hypothétique contestataire... On égorgeait
donc fréquemment et on éviscérait aussi avec cruauté un sacrifié plein
de vie, sans drogue, de tout âge, selon le sens donné à la cérémonie publique
qui ne manquait pas de marquer les esprits. L'immolation à vif se pratiquait
aussi, plus dans un but de purification et de sanction pénale cette fois...
Jusqu'à quel millénaire avant Jésus Christ faut-il remonter pour trouver
l'origine de ces pratiques ? Nul ne le saura jamais. Les druides ne pratiquaient
pas l'écriture et les secrets de leur magie étaient enseignés discrètement
à des "élus", durant 20 ans, avant de passer à la pratique.
Seuls des historiens romains du début de notre ère, consignèrent des pratiques
druidiques sans pour autant s'éterniser sur le sujet. César lui-même en
fit mention dans « La guerre des Gaules ».
Pline écrit : Tiberii Cœsaris principatus subtulit Druidas ; le principat
de Tibère fit disparaître les druides. Suétone écrit plus tard : Druidarum
religionem Claudius penitus abolevit ; Claude abolit entièrement la religion
des druides.
Les romains organisaient des sacrifices humains jusqu'au règne de l'empereur
Auguste (-27 av JC + 14 ap JC) puis ce dernier l'interdisit. Dans un souci
d'harmonisation de l'empire romain, l'interdiction fut générale. En Gaule,
elle s'accompagna d'une nuance de taille, le droit pour les druides de
présenter des simulacres de sacrifice humain. On badigeonnait le faux
sacrifié de sang animal. Il devait sans doute brailler pour plus de crédibilité.
Cette pratique amoindrie entama sérieusement la puissance des druides
qui s'évapora au 7ème siècle après JC au bénéfice des guérisseurs/sorciers
moins organisés mais pas moins craints et pourchassés par l'Eglise romaine.
Le culte druidique ne fut donc pas supprimé jusqu'à l'égorgement des druides
comme quelques textes le mentionnent (18 et 19ème siècle pour beaucoup)
mais aménagé afin que la politique romaine pénètre les mentalités sans
risque de heurts voire de révolution car les druides dirigeaient, les
mœurs, la justice, l'économie. Ils étaient capables d'orchestrer des agitations
populaires incontrôlables.
La presqu'île de Crozon subissait une influence de taille, l'influence
de la Bretagne (les îles britanniques) qui poursuivit les sacrifices humains
malgré l'occupation romaine trop fragile pour être influente. La présence
romaine en presqu'île est indiscutable mais à savoir si les sacrifices
furent suspendus en la présence de l'armée romaine en cantonnement...
Rien ne le dit... Est-ce que la répartition progressive de la chrétienté
remplaça le rite païen par une promesse de paradis après la souffrance
terrestre, ce n'est pas improbable d'autant que la plupart des militaires
romains, après 20 ou 30 ans de service dans l'armée, restèrent sur place
pour devenir agriculteurs en ayant épousé une gauloise et ses croyances
ancestrales tout en étant à l'écoute des rumeurs paradisiaques novatrices.
Cette pierre concave du Toulinguet est proche des mégalithes
de Lagatjar. Quelques écrits affirment qu'il y avait là un camp romain,
d'autres font la promotion de cette table de sacrifice qui ne serait pas
la seule de la presqu'île, celle de Kerbonn en serait un autre exemplaire...
Tout cela est empli de forts doutes mais y croire un peu contribue aux
légendes ambiantes pour lesquelles la vérité est tout à fait secondaire.
48° 16' 25.8" N
4° 36' 54.3" O
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