La Frétoise est une ancienne baleinière qui fut utilisée comme chaloupe pour le bateau à vapeur citerne l'Averse.
Ces baraquements préfabriqués au confort spartiate équipé seulement d'un poêle ont servi autant de casernement pour soldats que de chambrée de prisonniers. Une seule épaisseur de bois sépare l'extérieur de la pièce intérieure. La toiture était recouverte d'un carton bitumé. Un baraquement pouvait aussi être un atelier de réparation...
Georges Stipon installe des baraquements goudronnés sur
le sillon du Fret en 1922. Ce sont des baraques du camp de prisonniers
de l'Ile Longue datant de la première guerre mondiale, achetés aux enchères.
Le camp disposait de deux types de baraquement, majoritairement le modèle
du Génie et quelques modèles Adrian.
Dans le cas présent, il s'agit du modèle du Génie, moins encombrant au
sol.
Créer un chantier naval à l'époque est sans doute sans risque tant la
demande de bateaux de pêche est élevée. Le chantier va connaître un grand
essor durant des décennies passant des bateaux à voile aux bateaux à moteur
grâce à des plans dessinés par le fils aîné du constructeur et mis en
chantier par les deux autres fils, aidés d'ouvriers expérimentés. Un savoir-faire
reconnu qui fit construire des centaines de bateaux en bois jusqu'en 1988.
La pêche s'étant effondrée, la plaisance n'utilisant que rarement le bois,
le temps était venu de tourner la page.
Sur le sillon du Fret, lieu réputé de construction navale du début du 20ème siècle, deux embarcations abandonnées. "L'Ecume" (231672) du patron pêcheur Gérard Provost construit au chantier Stipon en 1971 (à gauche), "Le Manu" (231665) construit aux chantiers Péron de Camaret pour Robert Ferec en 1970 (à droite). Deux bateaux côtiers en pêche en rade pour les coquillages et aux casiers. L'étang au premier plan, la mer en second plan.
Le cimetière de bateaux du Fret se trouve à l'emplacement des chantiers navals Belbeoc'h et Tertu.
Sur les bords du sillon du Fret, côté port et moulin à
marée, deux associés installent un chantier naval devant le chantier naval
Stipon. Auguste Tertu et Victor Belbeoc'h se lancent dans la construction
de bateaux de pêche en 1928 mais se séparent dès 1930.
Auguste Tertu est un ancien apprenti du chantier Stipon quant à Victor
Belbeoc'h la famille avait déjà un chantier à Morgat dont le fondateur
fut lui aussi un apprenti chez Georges Stipon.
Il est possible que ce qui sépare les deux charpentiers de marine c'est
l'ambition. Auguste Tertu voit grand, très grand, des Mauritaniens de
20 à 30 mètres. Avec le temps et l'expérience, il devient une référence
régionale dans la construction de langoustiers, thoniers...
Après la séparation, Monsieur Tertu subdivise son chantier. Au Fret, ses
ouvriers travaillent les tôles et les pièces de bois et à Rostellec, l'assemblage
se fait.
Victor Belbeoc'h se spécialise dans les coquilliers, des sloops de 8 à
12 mètres pour la pêche à la coquille Saint Jacques ou la pétoncle dans
la rade de Brest. Les transports de goémon ou de mäerl sont des activités
complémentaires.
Des mastodontes Tertu, il ne reste que peu pour cause d'un entretien dispendieux.
Par contre, quelques sloops Belbeoc'h ont été transformés en voiliers
de plaisance et naviguent quelquefois encore.
Ainsi chacun ses plans, son savoir faire. A chaque nouvelle génération
technique dont la plus importante est le passage de la voile, au moteur
en ayant développé une génération intermédiaire de voiliers mixtes, il
fallait être minutieux pour maintenir sa réputation jusqu'à ce qu'il n'y
ait plus de bateau en bois ni à construire, ni à réparer.
Les années 1980 sonnent le glas d'une époque inventive et passionnée.
Un successeur, un descendant Stipon achète le chantier Belbeoc'h pour
des travaux de restauration patrimoniale puis le chantier Stipon à lui
seul suffira.
Le port du Fret à découvrir
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Patrimoine militaire
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