L'hôtel (en fond) est un immeuble privé désormais.
L'ancien incontournable café de la Terrasse.
L'hôtel de la Terrasse du Fret (date de construction 1885)
a été une propriété de la compagnie immobilière de la famille Peugeot
et partenaires pour accueillir des voyageurs ayant accosté au quai après
une traversée de la Rade de Brest - 40 minutes d'agitation marine. Cet
hôtel de transit avait pour fonction de réunir les touristes avant de
les dispatcher dans les Hôtels "Peugeot" de Morgat dont la gamme
s'étendait du simple hôtel de voyageurs tel que celui des Grottes et hôtel
de luxe tel que le Grand Hôtel de la Mer. Le transfert se faisait soit
en voiture attelée, soit en voiture bus... Les moyens de locomotion évoluant
vite, à chaque saison ou presque, les touristes appréciaient l'amélioration
du confort des transports.
Ensuite, le célèbre Monsieur Péchin, tout d'abord concurrent, puis allié
commercial des Peugeot, se vit propriétaire des lieux jusqu'en 1925.
La foule qui débarquait n'avait pas toujours les moyens de s'offrir une
nuitée à l'hôtel alors, la tour crénelée qui n'est qu'une fabrique esthétique
sans intention guerrière était un café buvette pour étancher les soifs
avant le transfert. La dénomination de "café" aujourd'hui si
commune, à l'époque, correspondait à une volonté du bien paraître aux
yeux de la bourgeoisie brestoise qui n'aurait pas apprécié le terme de
débit de boissons alors très commun. Cet Hôtel de la Terrasse existe sous
forme d'immeuble privé à l'identique. Sur le toit en ardoise était peint
en blanc "Hôtel de la Terrasse".
L'hôtel de la Terrasse est en adjudication volontaire le 26 mars 1914 à l'étude de Maître Kervern à Crozon. Un lot est à 12 000frs, un second lot est à 6 000frs. La vente est prévue avec une clause de réunion. La vente comporte aussi des ustensiles de cuisine et de débit de boissons, des bouteilles de vin fin, du champagne, des meubles de toilette, des lits pour 8 chambres, une machine à coudre Singer, un piano automatique neuf, une automobile Peugeot de 4 cylindres et 10 CV avec une carosserie double phaéton.
Rénovation 2022-2023 du débit de boissons.
Le chronogramme porte le N inversé. « FAICT LAИ 1629». Pierre de réemploi ayant appartenu à une autre maison, possiblement la maison précédant cette dernière construite en 1883/1884.
La Maison Ursule fut un commerce du quai du Fret, à la
fois épicerie et débit de boissons. On y trouvait aussi les précieuses
friandises vendues à la pièce pour quelques centimes... Les enfants choisissaient
leur régal avec les yeux; les couleurs dans les bocaux étaient irrésistibles.
Un commerce tenu par Mademoiselle Ursule Salaün (1898-1985) depuis "toujours".
Cette femme et son bazar étaient considérés dans le quartier et la transformation
du commerce en maison des associations et bureau de vote à l'occasion
a nécessité une planche de bois issue du service technique de la commune
et peinte par Jacky Menesguen, André Bonneau, Jean Le Mest. Fin 1998,
l'inauguration de la "Maison Ursule" eut un brin de nostalgie.
Ravalement automne 2023 et nouvelle enseigne 2024 par la peintre Céline
Donnet.
Les maisons du quai étaient avant tout des magasins dont les origines
remontent à la naissance du village portuaire.
Un débit de boissons bleu, comme avant, et une tour qui n'a rien de guerrière parce que ce fut le débit de boissons de l'hôtel de la Terrasse.
L'avènement des débits de boissons du Fret sur les quais
coïncident avec la venue des touristes Brestois qui traversent la rade
à la voile dans un premier temps puis par bateaux à vapeur réguliers ensuite.
Les anciens magasins de sardines pressées ne pèsent pas lourds face à
cette opportunité de chiffre d'affaire provenant d'une clientèle aisée
même si elle est plutôt saisonnière. Hors saison, les pêcheurs locaux
éclusaient de la vinasse jusqu'à l'ivresse maladive au grand désespoir
des épouses restées à la maison. Un époux mort par la bouteille ou en
mer, amenait la détresse financière à la famille souvent nombreuse. Ces
femmes vivaient l'angoisse permanente sans être épargnées par la maltraitance
certains mauvais jours.
"A l'arrivée des promeneurs" fut l'un des 18 débits de boissons
du Fret où l'on pouvait se restaurer et boire à volonté en attendant les
voitures à cheval, les omnibus pour être conduits sur le versant Sud de
la côte, soit Morgat pour l'essentiel et Camaret secondairement à l'Ouest.
La voiture particulière a créé une distance car l'entrée en presqu'île
se fait désormais par le pont de Térénez à cela il faut ajouter la fin
de la pêche pour que les débits de boissons ferment les uns après les
autres... Avec cependant une belle résurrection en juillet 2019 pour un
salon de thé, restaurant dans l'esprit d'antan avec une approche contemporaine
biologique et environnementale.
La vitrine en coffre de bois peint n'est plus au goût du jour parce que
l'entretien en est difficile mais la construction reste la même avec le
logement du débitant à l'étage et le commerce au rez de chaussée...
Un commerce prend parfois un nom issu de l'histoire locale.
Anciennement un bar restaurant* du même nom, en 2018, devenu un commerce
d'antiquités de marine, l'Harmattan rappelle la longue présence d'un bâteau
de pêche dans le port du Fret puis sur son sillon.
Le langoustier à vivier l'Harmattan DZ 3888 (DZ - Douarnenez) est construit
en 1954 - moteur Sulzer de 275 CV. Il est ensuite transformé en vivier
congélateur avant d'être vendu en 1973. Au delà, il se retrouve racheté
et à quai au Fret dans le but d'une rénovation qui ne viendra jamais.
Délabré, il est échoué face aux chantiers Stipon, puis devenu trop dangereux,
ce dernier est détruit à la pelleteuse.
La pêche à la langouste s'est éloignée des côtes françaises disqualifiant
les unités de pêche de petits gabarits.
Le vivier est un bassin d'eau de mer en fond de cale pour maintenir les
langoustes vivantes jusqu'au port. Une solution pour une pêche du jour
mais si la zone de pêche est éloignée, une congélation est nécessaire...
Désormais un nouvel usage des lieux s'est fait jour, cette fois l'Harmattan
n'est plus...
"Bar presse brasserie pain billard jeux. Ouverture à partir de 7heures du matin. Fermeture hebdomadaire le jeudi" selon la publicité de l'établissement. Cette publicité représente l'épave sur le Sillon, telle qu'elle était jusqu'à sa destruction.
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