Calvaire du Fret - St Gildas

La croix Saint Gildas du calvaire du Fret est un témoignage de mémoire d'une chapelle disparue érigée en ces lieux. Le calvaire monolithe, c'est à dire en une seule pièce d'une section octogonale, datant du 17ème siècle, se situe rue Hent ar Groas. Certaines sources font une datation plus ancienne. Le fût de la croix aurait été réduit sur sa hauteur et le piédestal ne serait pas d'origine. La dénomination complète souvent donnée est "calvaire de Saint Gildas en (de) Kervéden".

La chapelle du père Benoît-Joseph au Fret

Le père Benoît-Joseph (1893-1956) de l'ordre des Franciscains construisit une chapelle en bois, par lui-même mais avec l'aide des habitants qui portèrent les matériaux des quais jusqu'au terrain, à Pen ar poul, pour en faire un lieu de culte de proximité avec les pêcheurs du Fret, ceci après la seconde guerre mondiale. Sa présence chaleureuse, son intérêt pour la pêche, sa volonté de créer une école de pêche, son investissement à reprendre l'Almanach du marin breton à la demande de Jacques de Thézac en 1935, tout ceci concourut à une belle réputation : sa chapelle faisait salle comble jusqu'à sa mort. Des messes furent dites au delà de sa disparition jusque dans les  années 1980 à l'instigation de Mlle Roux qui veilla aux acquis spirituels de la communauté.

Seule une plaque de bois signale le passage de ce père apprécié. Un religieux résistant qui participa à la dissimulation de plusieurs aviateurs alliés entre 1939-1945. Avant cette vie religieuse, Joseph Bouvier fut ancien officier de la marine nationale et ce ne fut qu'à 36 ans qu'il changea de voie.

Monastère / couvent de Kerveden du Fret

Les terres du monastère.

Le monastère devait se situer sur les hauteurs. Une dizaine de maisons devait exister, et encore...

Le Baron Bachelot de la Pylaie dans ses « Etudes archéologiques et géographiques mêlées d'observations et de notices diverses » (1850), implante sur les vestiges d'une villa romaine disparue, un monastère, lui-même démantelé.

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La tradition place un ancien monastère : il s'appelait covent Kerveden-ar-Fret en breton, c'est-à-dire, le couvent de Kerveden du Fret . Cet établissement religieux était habité par un grand nombre de moines, qui avaient du rouge et du brun dans leur costume, avec une croix blanche : celle-ci avait un ruban noir. Ils étaient coiffés d'un chapeau à trois cornes et avaient une culotte qui ne descendait pas jusqu'au-dessous du genou, comme nos bragou bretons.

D'autres personnes m'ont dit que c'était un monastère de femmes. L'église, quoique médiocre, était néanmoins fort belle.

Cette maison de trouvait dans une position analogue à la célèbre abbaye de Landévennec. Elle était, comme cette dernière, au fond de la rade de Brest, mais à l'extrémité opposée de sa côte méridionale, et placée pareillement sur un sol incliné vers la mer. Des arbres nombreux l'abritaient des vents du midi, de l'occident et du nord-ouest ; une haute colline l'y protégeait aussi contre les vents de l'ouest. Celle-ci, qui porte le nom de Mané-Guen, ou la montagne blanche, domine toute la contrée. Elle nous offre sur son point le plus élevé un monument celtique ; mais comme ce dernier n'a rien de grandiose, il restera sans importance aux yeux des simples touristes.

Au lieu de faire le tour du fond de l'anse pour arriver de Crozon au monastère qui nous occupe, il suffisait de traverser la plage sur une forte chaussée de galets ou cailloux roulés, qui se dirige en ligne droite d'une côte à l'autre, et se trouve d'une hauteur telle, qu'elle n'est que très rarement couverte en totalité. Cette chaussée, qu'on appelle sillon du Fret, Ero-Fret en breton, convertit le fond de l'anse en un étang spacieux qui se remplit à marée montante, et dont l'eau fait tourner trois paires de meules du moulin qui est à l'extrémité de cette chaussée côté couvent.
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Comme il n'y avait jamais de terre sans seigneur, il n'y avait point de couvent sans son étang, parce qu'il faut, de toute nécessité, des carpes, des brochets, des anguilles, etc, pour le salut des âmes. Aussi la présence de cet étang, naturel ou artificiel, m'a-t-elle fait admettre plus volontiers celle du monastère sur les ruines romaines. La tradition qui le concerne est surtout confirmée à mes yeux parla couleur rouge du costume des moines, sur lequel on voyait une croix blanche. C'étaient donc des chevaliers de Malte ou de Saint-Jean de Jérusalem qui auraient encore succédé là aux anciens templiers.
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Comme la fable ou le merveilleux viennent toujours se mêler à nos anciennes chroniques, les bonnes femmes nous assurent qu'ont voyait jadis très souvent, pensant la nuit, les poulpikets (korrigans) ou courikets (nains), parmi lesquels se trouvaient des prêtres dansant en ronde sur les ruines du monastère de Kerveden. Ils étaient habillés en bleu et portaient un chapeau à trois cornes redressées ; mais c'était pendant le jour, comme d'usage, qu'ils célébraient la messe, ainsi que d'autres offices.

Covent Kerveden ar Fret – suite à la présence d'un ermite, un monastère médiéval aurait existé sur les parcelles cadastrales : Park ar Sant (terre du saint) et Ty ar Sant (maison du saint) – Section 9, 1173 et 1176 du cadastre napoléonien. Désormais les lieux sont des propriétés privées.

48° 17' 9" N
4° 30' 43.4" O

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