Plantes invasives du littoral à leurs risques et périls

Prunelles.

Jeune chêne.

Fougères Grand Aigle exposées.

Fougères à l'abri avec une maturité de juillet.

Au cours du mois de juillet 2021, il s'est produit un fort coup de vent accompagné de précipitations substantielles. La durée de l'épisode chahuté se prolongea sur deux jours avec une forte intensité de quelques heures. Sur la flore du littoral de la presqu'île de Crozon, la lande bretonne composée de ses bruyères et de son ajonc, rien ne parut. Cette végétation supporte les intempéries hivernales et estivales sans aucune altération. Par contre les plantes invasives s'en sont trouvées grillées à l'extrémité de leurs feuillages.

Prunelliers et fougères envahissent le littoral et supplantent la lande. Le prunellier est un buisson à feuilles caduques qui supporte les pluies salées et les vents brumisateurs de l'hiver en l'absence de feuilles. La fougère disparaît sous terre à l'automne et survit grâce à son rhizome en attendant le printemps pour faire ses crosses. En été, quand la frondaison est maximale, le moindre sel brûle le feuillage et roussit en quelques heures la moindre verdure inappropriée aux embruns. Pas de quoi faire mourir ces plantes indésirables, mais le ralentissement végétatif est brusque.

Quelques jeunes chênes audacieux qui n'avaient de toutes les façons aucun avenir maritime ont eux-aussi subi ce désagrément.

Les plants protégés par un talus sont restés bien verts. Inversement, toutes les jeunes pousses, face à la mer, ont été brûlées sur cent mètres de profondeur au sommet des falaises. Le sel sculpte les végétaux...

Plante envahissante ? Agave americana

Caprice de la nature ou intention irréfléchie. Dans un parc naturel – PNRA – Parc Naturel Régional d'Armorique – dans une nature sauvage aux équilibres délicats, apparaissent parfois des plants indésirables venus d'on ne sait où qui parasitent le biotope. Un indésirable dans les dunes herbeuses de la pointe du Toulinguet, plus précisément dans un trou de bombe de la seconde guerre mondiale – batterie du Grand Gouin visée : un Agave americana. Cet agave panaché (jaune et vert) d'Amérique est une plante succulente allochtone – importée d'un pays étranger – de jardin ou d'intérieur à croissance lente, voire très lente, qui avant de mourir après plusieurs décennies de développement produit une tige fleurie (fleurs jaunes) de plusieurs mètres avant d'essaimer ses graines et de produire des bulbilles à son pied. Une plante d'Amérique centrale connue pour le sucre de sa sève et la fabrication de boissons alcoolisées – mescal, tequila – s'est retrouvée dans les jardins méditerranéens ; puis, peu à peu, dans les terres bien drainées à l'abri du vent.

Un agave panaché d'Amérique n'a rien à faire dans les décors naturels de la presqu'île de Crozon. Chaque acte de jardinage a des conséquences sur l'environnement, il suffit de se souvenir de la colonisation des herbes de la Pampa dans les milieux sauvages. L'intrusion d'une végétation étrangère horticole peut s'avérer être la première étape d'un déséquilibre botanique difficilement rectifiable. L'intrusion du pin par les hommes au 19ème siècle a profondément affecté les paysages de la presqu'île et fortement perturbé la pérennité de la lande... Des campagnes coûteuses de déboisage sont dorénavant effectuées. Attention donc aux « fugues » des agaves, le changement climatique favorise leur dispersion volontaire ou accidentelle. Une plante invasive se naturalise – survie et se multiplie – ou meurt, parfois mieux vaut préférer la disparition d'une variété envahissante quelle qu'en soit sa beauté.

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La flore de la presqu'île de Crozon

Fleurs blanches sauvages Fleurs bleues sauvages Fleurs jaunes sauvages Fleurs rouges sauvages Changement de couleur des fleurs Baies sauvages comestibles ou toxiques Tourbières Les plantes terrestres du littoral La flore maritime du promeneur Les plantes invasives et le climat Chêne Vert Forêt domaniale de Landévennec Champignons Molène commune


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