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Ancienne abbaye de Landévennec

La famille de Chalus a retrouvé des éléments sculptés dans les déblais. Mettre une tête de Saint dans son mur eut été un aveu de pillage. Les habitants locaux se sont contentés des moellons ordinaires pour construite leurs maisons. Ils risquaient moins la damnation. Les arcades de l'abbaye de Landévennec sont réemployées dans les maisons et boucheries Pouliquen à Brest en 1810, du nom du maire qui en fut l'instigateur durant son mandat passé. La présence de palmiers de Chine sur le site est le fait du comte qui y voyait un jardin exotique pour adoucir l'image des ruines. Le surnom du quartier émerge dans certains esprits : la petite Nice.

Guénolé est un fils d'immigré Galois né dans la région de Saint Brieuc. La Bretagne d'alors est chrétienne mais la religion n'est active que dans les grandes villes. La Bretagne compte beaucoup d'immigrés venant de la Grande Bretagne. Les guerres saxonnes, les divisions de clan, les épidémies incitent des familles nobles à franchir la Manche pour venir s'installer en Petite Bretagne.

Dès son enfance Guénolé reçoit un enseignement religieux et multiplie les miracles. Il guérit un aveugle, répare des jambes brisées, replace un œil perdu qu'une oie avait arraché... Il parvient même à ressusciter un homme en armes attaché au service de son père...

Avec un tel CV, Guénolé, sur ordre de Dieu lui-même selon la tradition, en compagnie de 11 religieux comme lui, s'installe sur les terres de Landévennec pour y fonder une communauté monastique vers 485 (la date varie énormément selon les documents). Un simple oratoire est construit semble t-il. Selon certaines sources, les moines vivaient dans des huttes. D'autres sources affirment que le roi Gradlon curieux de la venue de ce religieux qui fait des miracles, aurait logé les moines à sa cour. Qui prononce le nom de Gradlon, fait remonter à la surface le mystère de la ville d'Ys et toutes les légendes qui s'y rattachent. Aucune chance de retrouver une réalité historique... Les terres de l'abbaye qui étaient une forêt celle de Land-Tévénec qui se traduit par lieu abrité, fut un don du roi à son ami moine. D'autres sources annoncent que le préfixe breton Lan signifie petit ermitage.

Ces moines aux cranes rasés au dessus du front ont la tonsure jusqu'aux oreilles et les cheveux longs dans le cou. Habillés d'un lainage blanc épais à capuche, recouvert de peaux de chèvre, ces moines ont été acceptés par la population locale grâce à la réputation miraculeuse de l'abbé Guénolé. Cet homme admiré meurt le 3 mars 532, parmi les moines, les bras levés au ciel, acceptant la mort que lui avait annoncé un ange la veille au soir.

Les règles de vie du monastère sont le silence, la prière, le dénuement, l'isolement, le travail manuel et intellectuel...

Entre l'année d'implantation de la communauté en 485 et le 11ème siècle, le développement patrimonial de l'abbaye de Saint Guénolé se fait au delà de son rayonnement pastoral... Beaucoup de terres dans le Finistère actuel appartiennent à l'abbaye. Les moines devenus bénédictins (ordre scots à l'époque de Guénolé) sont propriétaires de nombreux moulins à vent en presqu'île... Le sens de l'économie est au cœur des préoccupations monastiques. La religion est un levier pour asseoir une hégémonie, la culture une source de rayonnement intellectuel qui impressionne les illétrés. Le roi Gradlon d'Argol nouvellement converti par Guénolé, fait don de ses terres à la communauté religieuse... Il ne sera pas le seul. Les siècles passant, l'accumulation de fermes, autour de la baie de Douarnenez et la rade de Brest fait que l'abbaye de Saint Guénolé est devenue une puissance économique incontournable.

La Noblesse laïque de la Presqu'île ne parvient pas à amoindrir le réseau d'influence religieux. Et pourtant ce n'est pas faute d'avoir essayé de reprendre des terres... D'autres seigneurs, par crainte de l'enfer et par opportunisme social, œuvrent à l'assise de l'église et font construire des chapelles pour prouver leur bonne foi !

Les terres sont des enjeux politiques. On découpe celles-ci en surfaces plus longues que larges pour éviter qu'un héritier puisse revendre sa terre au camp adverse. Les droits de passage sont des verrous. Le morcellement était la hantise des familles nobles. Une hantise qui s'est transmise dans les familles de paysans... Aujourd'hui encore le cadastre met en évidence ce découpage.

Petit à petit cette influence sera reprise en charge par l'Evêché de Cornouaille. C'est le commencement de la fin.

Le trafic commercial marin proche des côtes attire des curieux. Si les Petits Bretons vont se frotter avec les Grands Bretons du Sud de l'actuelle Angleterre, les Grands Bretons comprennent que la presqu'île de Crozon est une terre d'abondance... Le cabotage local transporte des porcs jusqu'à la Rochelle et ramène du vin, par exemple... Le minerai de fer "coule" sur les sols alors que dans d'autres régions, il est rare...

Des Normands, des Vikings, d'autres malandrins, quelques navires espagnols font aussi des razzias criminelles, il y a des tentatives de débarquements anglais, hollandais... Périodiquement l'abbaye est détruite. Les moines s'enfuient et reviennent reconstruire en plus grand... Question insécurité, les Crozonnais vivent des drames durant des siècles jusqu'à une paix relative et une révolution française qui change tout, ou presque...

Nombreuses sont les chapelles, avant même la révolution, qui sont tombées en ruine. Si la ferveur religieuse subsiste et touche dorénavant la population, cette population est pauvre et ne peut entretenir les églises. Depuis longtemps, la royauté tente de briser le pouvoir de l'église. Dès lors la noblesse, face à un clergé moins puissant, reprend ses prérogatives et donne l'obole, rien de plus.

Après la révolution, en 1792, des enchères sont organisées mais échouent car le prix demandé est trop élevé. 1796, Joseph Richard-Duplessis (négociant membre du Directoire Départemental du Finistère - plusieurs hommes de cette famille portent les mêmes prénoms dont l'un est maire de Brest de 1797 à 1799) achète l'abbaye seule pour 24000 livres vendue au titre de bien national. Les plus belles pierres sont transférées à Brest. Les fermes et les terres ainsi que la maison abbatiale sont achetées pour 10000 livres par une certain Bouchet de Brest. En ce qui concerne l'abbaye, le nouvel acheteur sera un nommé Guillaume Typhaigne, ancien officier, maire de Landévennec (1803-1809). Charles Aveline ancien employé des octrois à Brest "brièvement" propriétaire, endetté auprès de la famille Rideau/Vincent des fours à chaux et briqueteries de Roscanvel, devient vendeur. Méry Vincent acquiert les murs aux enchères pour la somme de 14300 livres pour en faire don à son fils Aristide. Aristide Vincent devient maire de Landévennec (1837-1844) et fait prélever des pierres pour se faire construire un four à chaux avec les matériaux. La famille Vincent se défait de ses biens . Le docteur François Bavay est possesseur les ruines de 1841 (1843 pour certaines sources) à 1873 (année de sa mort).

Certaines maisons de la presqu'île ont dans leurs murs des pierres de l'abbaye de Landévennec. 1875, la famille du comte Louis de Chalus qui en devient propriétaire après la vente des héritiers Bavay, arrête les saccages et transmet les vestiges de l'abbaye à une nouvelle congrégation bénédictine en 1958. La noblesse agissant pour le salut du clergé... Un retournement politique judicieux pour sauver la mémoire des lieux qui n'intéressaient plus personne.

48° 17' 26.1" N
4° 16' 1.2" O

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