#Route Neuve – #Rue du Pâl – #Place Yan Landevenneg
La « Route Neuve » – départementale D60 en Landévennec
– est un aménagement routier datant de 1930/1931 environ qui correspond
à une nouvelle nécessité, une largeur de route suffisante pour que deux
voitures puissent se croiser sans qu'aucune ne se trouve dans un fossé.
Aménagement communal que cette voie entièrement « neuve » qui prend son
origine devant la mairie
de la même époque, passe sur des terres non construites alors, plutôt
verger que terrain de jachère, longe la parcelle dite du château
du roi Gradlon pour revenir sur le plateau de Landévennec par une
zone boisée avant d'atteindre un quartier nouveau de villas de villégiature
qui se développe peu à peu.
Il existe une voie depuis des lustres, la rue du Fiezen – Ar Fiezen –
qui a vocation de faire circuler les agriculteurs de hameaux en hameaux
de proximité, parfois en forte déclivité, mais sans chercher à envoyer
les charrettes au delà de la commune. Voie étroite, dangereuse quand une
automobile croise un vélo, un piéton. La presse régionale relate des accidents
de la route souvent graves, parfois mortels dans les territoires ruraux.
Le médecin de la commune vient toujours sur place. La maîtrise des véhicules
sur chemin mal carrossé est aléatoire. Les piétons ont l'habitude d'empiéter
le chemin à leur guise. Un tombereau avec un cheval de trait se voit de
loin, s'entend de loin... L'automobile est une calamité durant plusieurs
décennies.
Jusqu'alors, le bourg de Landévennec se satisfaisait de la route de Gorreker
et sa partie basse appelée rue
Crève-Coeur. Une voie avec des étranglements et une pente vertigineuse
vers le rivage de l'Aulne / Rade de Brest et son sillon
du Pâl. En descente, le freinage devait être optimal et en montée
les chevaux vapeurs devaient hurler à la mort.
En 1930, les voitures sont de plus en plus puissantes, rapides, spacieuses.
Chaque commune souhaite avoir sa voie « triomphale » au service de l'automobile
pour accueillir dignement les touristes qui font des kilomètres à tire
larigot. Si les touristes veulent changer d'air à l'hôtel
Beaurivage (futur Beauséjour), la municipalité doit changer d'ère
et passer du chemin pentu et boueux à la route large stabilisée. La plupart
des rues de Landévennec ne sont pas conçues pour la voiture alors une
« Route Neuve » moderne n'est pas un luxe. Celle-ci revient au carrefour
de Gorreker avant de poursuivre vers le cœur de la presqu'île de Crozon
en tant que D60.
Cette route est une témoin d'un changement de société et de la révolution
automobile du début du 20ème siècle.
Au meilleur du raidillon c'est du 12%... Landévennec propose des circuits de randonnée utiles aux mollets.
La rue Crève-Coeur, une sacrée montée qui faisait battre
le cœur de qui se fatiguait à quitter Landévennec pour atteindre le plateau.
A l'origine, un chemin caillouteux, ruisselant en hiver, sur lequel les
charrettes tirées par des hommes ou des bêtes, circulaient lentement du
rivage de l'Aulne maritime aux terres cultivables des hauteurs pour y
répandre le goémon par exemple.
Il fut un temps où le nom des rues tenait à ce qu'on y vivait ou ressentait.
Rue Gorréker, aujourd'hui, du nom du hameau qu'elle dessert.
La rue du Pâl devant le sillon.
La rue du Pâl quitte la rive de l'Aulne au niveau du sillon
et remonte vers la place
de Yann Landevenneg qui ouvre l'ancienne abbaye. La « Grand-rue »
de Landévennec avait accueilli toutes les administrations locales telle
que la cour de justice et sans doute des maisons seigneuriales. Des linteaux
de portes en kersanton des maisons d'habitation datent du 17 et 18ème
siècle. Quelques blasons ornent les façades de Landévennec sans qu'il
ne soit possible d'en attester l'origine car la récupération de pierres
ornementales fut fréquente durant des siècles.
La rue du Pâl perd de son importance lors du 19ème siècle quand les marins
(militaires) déferlent dans de nouvelles rues
commerçantes où les débits de boissons abondent.
Le Pâl une zone littorale protégée en "ville"; Yann Landevenneg, toute une histoire, un mythe peut-être...
A partir de 884 l'envahissement de la Bretagne par les
Normands - Vikings bouleverse la culture bretonne, provoque l'exode. Landévennec
et son abbaye tombe en 913 après un carnage, un pillage et des destructions
majeures.
Le moine Yann Landevenneg – Jean de Landévennec réfugié à Montreuil-sur-Mer
comme les autres moines de l'abbaye, ayant emporté les reliques de Guénolé
(selon la légende non confirmée), constate que la population restant dans
les campagnes est hostile à la domination étrangère. Quelques velléités
combattantes notables donnent l'idée à l'homme d'église d'aller requérir
une aide militaire au petit fils du roi Breton Alain, réfugié en Angleterre.
Ce fils de seigneur, prénommé Alain lui aussi (fils du comte de Poher
Matuédoï), accepte de prendre le commandement de la rébellion et défait
en 936 l'occupant de Dol à St Brieuc jusqu'à Nantes. Les Normands dispersés
sont contraints d'abandonner la Bretagne au profit du chef de guerre qui
se voit honoré du titre de Duc de Bretagne en 937 avec pour surnom Barbe-Torte
(ou Barbetorte) désormais.
Les prérogatives religieuses sont restaurées, la vie monastique peut reprendre,
Yann Landevenneg est célébré à jamais pour avoir intercédé pour la bonne
cause, la libération de la Bretagne.
La place Yann Landevenneg en Landévennec est le coeur de la commune et
l'entrée de l'abbaye et le passage obligé devant le calvaire... Une décision
municipale de dénomination en date de 1976 du maire Mr Le Stum, sur le
conseil du docteur Ropars.
L'abbaye de Landévennec va être reconstruite sous la protection du vicomte
du Faou Riwalen – Rivalon 1er de Rosmadec. L'abbaye par donation du nouveau
duc en remerciement de l'intervention du moine, reçoit la paroisse de
Batz-sur-Mer, le monastère de Saint-Médard-de-Doulon, les églises Saint-Cyr
et Sainte-Croix (Nantes).
La "célèbre" place avait porté par le passé
une plaque plus explicite : "Yann Landevenneg, libérateur de la Bretagne".
Néanmoins une contrariété survient dans cette belle histoire : les
traces écrites médiévales et ultérieures attestant de l'existence de Yann
Landevenneg sont infimes, pour un si grand homme, la chose est troublante...
Il existe une pièce de théâtre écrite par un moine du 19-20ème siècle
qui relate la vie du libérateur.
Yann Landevenneg - par le chanoine François Cornou et l’abbé Jean-Marie
Perrot - drame en trois actes tiré de l’histoire de Bretagne - ouvrage
bilingue - traduction de l’abbé Jean-Marie Perrot, préface de H. de B.
de la Borderie - illustrations de S. de Villers, de O. de Féraudy et de
A. Eudse - éditions Moullet à Brest - 4 rue ar C’hastel - In-8, 151 pages
- 1924. Le texte est un argumentaire et non le fruit d'une recherche historique.
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