#Personnalité
Ici repose Henriette Antoinette
Rideau
Peintre de fleurs distingué,
Epouse de Mery Vincent, Architecte
née à Brest le 29 mai 1786
décédée à Landévennec le 6 juin 1834
Emportant les vifs et bien sincères regrets
de ses amis, de ses parents et de ses enfants
qui pleurent toujours en elle
la meilleure la plus tendre des mères
Henriette Antoinette Rideau du Sal est issue d'une famille
brestoise très aisée liée à la franc maçonnerie. Elle épouse en 1803,
un élève de son père. Ambroise-Méry Vincent est un des fils d'une famille
parisienne ruinée par la révolution qui migre à Brest pour refaire fortune
loin des turpitudes. Plus-tard, le couple trouve place dans les hautes
sphères parisiennes grâce aux connaissances des Rideau du Sal. Lors de
l'une des affectations de son mari en tant qu'architecte des jardins du
château de la Malmaison occupé par l'Impératrice Joséphine et l'Empereur
Napoléon, par le truchement de rencontres artistiques fortuites, Mme Vincent
découvre la peinture au travers des fleurs et des fruits du jardin conçu
par son époux. Elle devient une experte reconnue. Une rumeur laisse penser
qu'elle aurait initié l'impératrice à l'aquarelle... Lasse de la vie parisienne
et des contraintes des salons mondains, elle s'en retourne à Landévennec
vivre dans une dépendance de l'abbaye en ruines acquise par Ambroise-Méry
Vincent lors d'une faillite du précédent propriétaire. Elle y meurt soudainement.
Pour représenter l'importance du parcours de Mme Vincent, nom d'artiste
souhaité par la peintre Henriette Antoinette Rideau du Sal, il faut se
souvenir qu'aux femmes, avant la révolution, apprendre à peindre était
interdit sous peine d'une mise à l'écart de la société. Les quelques femmes
qui se risquèrent dans la profession fréquentèrent, les caves, les endroits
à part en toute clandestinité pour exercer un art masculin. Le fait que
Madame Vincent ait pu ouvertement être enseignée au grand jour par deux
professeurs masculins successifs est en soit révolutionnaire. Certes des
peintres féminins de cour, telle que Mme Vigée Le Brun, ont une une reconnaissance
mémorable mais bénéficient d'un silence assourdissant sur leurs temps
de formation. Toutes les peintures n'étaient pas accessibles aux femmes,
les fleurs ne prêtaient pas à la critique, Mme Vincent y excella.
De Mme Vincent, subsiste le vestige d'une pierre tombale dans le cimetière
de Landévennec et 5 exemplaires, de par le monde, du livre de représentations
botaniques d'une artiste minutieuse.
Ici repose
Henriette Lasthénie Vincent
décédée le 7 mai 1843 âgée de 4ans ½
Que sa précoce et rare organisation rend l'objet des éternels
regrets de ses infortunés parents et tous ceux qui l'ont connue
Passants jetez une fleur sur sa tombe
La dalle funéraire de schiste de Mme Vincent, contre l'église de Landévennec. En premier plan, la sépulture de sa petite fille. L'un des fils de Mme Vincent, Aristide, fut maire de Landévennec et eut à son tour une fille morte prématurément des suites d'une insolation. La famille Vincent, éprouvée, quitte définitivement Landévennec en 1874 pour ne plus jamais y revenir... Le temps des entreprises familiales en Roscanvel, fours à chaux et briqueteries, était lui aussi achevé. Témoignage d'un descendant de la famille Vincent. L'arrière petit-fils de Mme Vincent se fit un nom en tant qu'illustrateur : Eugène Hervé Vincent.
ICI REPOSE
François Isidore
BAVAY
docteur en médecine
né à Lamballe décédé à
Landévennec le 12 8 1873
dans sa 76ème année Ep en 2e
noces de Lse LETURQUIS
Le docteur Bavay fut l'un des propriétaires des ruines
de l'ancienne abbaye de Landévennec. Des tas de pierres en abondance,
des murs affalés, des pierres taillées, un statuaire multiple. Tout gît
en désordre et semble voué à l'abandon éternel. Il est plus économique
de récupérer des pierres déjà hourdies à la terre que d'aller acheter
des matériaux dans une carrière. La qualité des pierres est modeste en
presqu'île, l'approvisionnement est contraignant. Les linteaux et autres
pierres porteuses sont importées de plusieurs villages finistériens. Faire
commerce sur place intéresse les entrepreneurs. Il est difficile de dire
si les ventes étaient nombreuses ou sporadiques.
L'abandon forcé de l'abbaye date de 1789. Les biens de l'église sont vendus
de sorte que les trois derniers moines doivent quitter le site religieux
en laissant les biens immobiliers sur place tandis que les livres et les
documents divers sont transférés en lieu sûr.
Le premier propriétaire privé en 1792 s'appelle Joseph Richard-Duplessis
(famille de négociants à Brest)... Le Docteur François Bavay en prend
possession de 1841 jusque sa mort en 1873. Ses ayants droit vendent le
bien en 1875 au comte Louis de Chalus (1842-1927) qui transmet à son fils
René de Chalus (1887-1968). L'abbaye tombe dans de bonnes mains au travers
des de Chalus. Les ventes cessent, la protection du patrimoine devient
une évidence.
Pour la petite histoire :
Arthur-René Jean-Baptiste Bavay naît à Lamballe (1840-1923). Il est le
fils de François-Isidore Bavay (1798-1873) et de Marguerite-Rose Mouésan.
Le couple s'installe à Landévennec en 1841. Devenu adulte, Arthur-René
Bavay devient un naturaliste réputé parallèlement à sa carrière de pharmacien
de marine à Brest. Scientifique confirmé, une famille de serpent de Nouvelle-Calédonie
porte son nom : les Gecko de Bavay.
Une petite fille du médecin épouse un membre de la famille
Crouan qui s'installe à Port
Maria...
La dalle en ardoise d'une sépulture en schiste, un indice
du 19ème siècle. Des inscriptions latines sont le signe fréquent d'une
appartenance à l'église romaine. Il s'agit d'un vestige de la sépulture
de Claude-Marie Maguer né le 26 août 1797 à Plougourvest (certaines sources
évoquent Dirinon). Il fut prêtre vicaire à Crozon en 1826 puis recteur
de Landévennec de 1836 jusqu'à sa mort le 22 décembre 1861.
Le latin fut longtemps la langue obligée (sacrée) de l'église, les messes
étaient chantées en latin car point n'était besoin de comprendre ce que
l'on chantait, l'important était de ne pas laisser la voie aux hérétiques
par leur voix vulgaire, le langage parlé... “La langue propre de l’Eglise
Romaine est le latin” (Saint Pie X, Tra le sollicitudini, 22/11/1903).
Les fidèles parlaient un breton rudimentaire... La bourgeoisie tenait
le missel instructif.
"Aimé du peuple et de l'église", on préféra latiniser son prénom
Claudius. Le patronyme Maguer serait issu du mot breton mager : nourricier.
Le latin était une offrande à Dieu.
La plupart des recteurs de Landévennec entre la révolution et la première guerre mondiale étaient en poste quelques années seulement.
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