La rue de la montagne tracée en 1890 à gauche, la maison Caradec toute de bleu peinte, sur les quais, deux magasins d'avitaillement dont celui de gauche peu modifié depuis sa construction du 18ème siècle.
Aujourd'hui des cafés restaurants mais avant, au 18ème
siècle, des magasins pour l'avitaillement des bateaux de pêche, avec voilerie,
cordage... Tout ce dont avait besoin le patron pêcheur pour sa barque
sardinière s'achetait dans ces magasins qui ont eu la très grande chance
d'échapper aux bombardements de Morgat et des quais. Bien des bâtis furent
détruits à proximité par des bombes américaines en septembre 1944.
Pendant une période, il y eut aussi une salle réservée aux pêcheurs du
port pour y consommer de l'alcool et calculer les salaires des partages.
Les sardines et autres poissons venaient d'être vendus aux mareyeurs,
aux presseurs* ou aux conserveries, c'était la fin de la journée, de 4000
à 8000 sardines avaient été négociées par barque à 7 frs le mille fin
19ème siècle. Les 8 marins et le mousse recevaient leurs dûs financiers
des mains du patron pêcheur propriétaire de la barque, quelques piécettes
avec un panier de sardines fraîches avant de rentrer chez eux dans leurs
petites maisons au cœur de Morgat. Demain, si le temps le permettait,
on recommencerait tôt le matin, car la sardine n'attend pas en saison...
Ces magasins n'ont pas toujours connu les quais, la mer venait aux portes
par grande marée. Des magasins isolés du centre de Morgat situé de l'autre
côté du Loc'h (estuaire) aujourd'hui parking. Le réapprovisionnement des
stocks se faisait par la mer parce que le sillon (pierres affleurantes
à marée basse) du Loc'h ne laissait pas passer les charrettes.
* Des magasins familiaux de pressage achetaient des mille de sardines fraîches pour les mettre en piles avec du sel, puis en barils pour être pressées et donc conservées avant la revente et l'exportation.
48° 13' 28.3" N
4° 30' 11.4" O
Un couple de Bordelais installe une confiserie saisonnière sur les quais de Morgat en 1956 avec l'accord du maire de l'époque. Paulette et Jean Landié sont du métier mais la vie bretonne à la mode presqu'île de Crozon est une aventure qui leur plaît et qui plaît à une clientèle qui fréquente les nouvelles générations Landié qui font vivre cette institution estivale.
La période estivale est propice aux fêtes nocturnes au bord de la mer. La commune de Morgat sur la Presqu'île de Crozon organise les mardis soirs de juillet et d'août des concerts de rue, des marchés artisanaux.
Le dancing de la Potinière tire son nom de la villa qui
s'élevait à sa place mais ce serait oublier la période des années1920/1930
durant lesquelles, la Potinière était un salon de thé et pâtisserie tenu
par Mr Paul J. et dont l'affluence nécessitait une réservation téléphonique
au n°40. La mode des salons de thé ayant décliné, la mutation en club
de danse est devenue une évidence. Mme Leroy est propriétaire des lieux
en 1946.
Le club a connu son heure de gloire du temps où les élèves officiers de
Lanvéoc venaient s'y amuser et que les jeunes femmes de la région tentaient
d'attirer les bonnes grâces de ceux-ci. Pour éviter que des officiers
ne se retrouvent pères avec un mariage contraint à la clé, le commandant
de l'école navale du Poulmic avait interdit la fréquentation de l'établissement
et reconduit ses élèves à Brest où les petites vertus suffisaient à ravir,
sans conséquences pour les lendemains. Néanmoins les virées brestoises
n'avaient pas les mêmes langueurs.
Club de jazz reconnu et des soirées irlandaises inoubliables à partir
de 1982, des artistes de différents horizons venaient enrichir la programmation.
Bill Coleman y avait ses habitudes et avait le privilège d'être très apprécié
par Gérard le Bourdiec, propriétaire de la Pot de 1962 à 1982. Un proprio
qui savait ce que musique voulait dire, l'argent passait après. Le Golden
Gate Quartet au fait de leur gloire y ont passé une soirée légendaire.
Stéphane Grapelli adorait Morgat. Bernard Lavilliers y serait venu en
vélo solex de bien loin...
Un jumelage avec la ville irlandaise de Sligo permit des échanges festifs
dans une ambiance étourdissante à tous les points de vue.
"Que la bête meurt !", un film de Claude Chabrol y eut des scènes tournées
avec Jean Yanne...
L'Oasis fut un restaurant et salon de thé à Morgat.
L'Oasis se trouvait à toucher l'hôtel des Grottes ou Ker-Rodo. Les collations
se prenaient sous le parasol dans un jardin boisé de palmiers chinois
et autres essences. Le porche d'entrée ressemblait à une payote, la clientèle
s'imaginait en Orient le temps d'un thé fumant.
Aujourd'hui c'est une villa privée en retrait du boulevard conduisant
à Morgat en venant de Crozon.
La mode des minis golfs est passée. Installation incontournable des stations balnéaires d'après guerre, les parcours alambiqués faisaient la joie et parfois l'agacement des golfeurs amateurs. Le mini golf de Morgat n'est plus. Il était au bord du Boulevard de la France Libre. A l'entrée un café-crêperie familial, beaucoup adoraient les crêpes servies bien chaudes et parfumées, la partie de golf n'était qu'un prétexte gourmand... Un endroit ludique connu et apprécié qui n'a pas duré. Le terrain de golf est devenu un parking sous des platanes...
Chez René le Pape, le bar restaurant les Mouettes, a laissé de bons souvenirs à ses habitués. Les Mouettes sont désormais une location de bleu vêtue pour le séjour de vacanciers.
La galerie Nuage Bleu a fermé ses portes en septembre 2022 après avoir défendu des artistes de tous horizons pendant 20 ans. Galerie saisonnière du quai Kador à Morgat, dynamisée par Elisabeth Picot-Le Roy ayant le goût du partage d'un art qui ne se laisse pas toujours approcher par le premier venu. Accrocher peintures sur des cimaises et présenter sculptures sur des piédestaux, face à l'ancien port de pêche sardinier était osé, cela fut fait et bien fait. La galerie était fermée à la morte saison mais la quête des artistes nouveaux battait son plein dans les salons de peinture à Paris et ailleurs. L’art figuratif, poétique et onirique en presqu'île de Crozon aimerait un avenir aussi qualitatif.
La galeriste raconte son parcours d'une naissance
dans une ferme dans la Nièvre à l'amour de l'art :
Picot-Le Roy Elisabeth.
"... et je suis devenue galeriste. Histoire de la galerie Nuage bleu
à Morgat."
Lelivredart
Après la venue de la bourgeoisie et d'une clientèle aisée
dans les hôtels de la Société anonyme de la plage de Morgat (famille Peugeot),
force est de constater qu'il n'y a aucun commerce digne de cette catégorie
sociale, et pour cause, la construction de magasins dans le périmètre
du lotissement Peugeot est interdit. Mme Herjean, la commissionnaire déléguée
du quartier, effectue des achats sur demande à Brest et ramène de surcroît
toutes les nouveautés de la ville mais cela semble mal commode. Changement
de cap à la requête des consommateurs qui ne trouvent rien qui vaille
dans les petits commerces morgatois que les femmes de pêcheurs fréquentent.
Monter à Crozon était pénible et les commerces n'étaient pas davantage
à la hauteur. Charles Breitling décide d'élever sur les terres de la société
immobilière une épicerie de classe. Une révolution locale !
Maxime Le Roy se fait construire une très belle épicerie portant l'enseigne
Félix Potin en 1921-22. Epicerie fine, vins, fruits... Les premiers plans
de l'architecte Gaston Chabal ont été simplifiés au niveau de la toiture.
Pour le reste, le projet ressemble à la réalisation en pierres. Le moulin
à eau de Toul-an-trez est mitoyen sur la façade arrière. C'est à ce titre
que le ruisseau passe sous le bâtiment attenant.
L'architecte travaille pour les Peugeot depuis 1884, ces derniers veulent
avoir la main-mise sur la nature des immeubles bâtis dans un souci d'homogénéité.
Les grands arcs des ouvertures représentent le style chabal des villas
de Morgat.
L'épicerie disposait d'une pompe à essence manuelle sur le trottoir. L'épicier
voulait cumuler le maximum de services pour attirer la clientèle des hôtels,
des touristes comme le fait aujourd'hui un supermarché.
Félix Potin (1820-1871) est un épicier de Paris qui crée une chaîne de commerces alimentaires en commençant par une simple épicerie en 1844 tout en construisant une usine de fabrication de ses propres produits. Il crée ainsi la première marque distributeur entre les chocolats, les conserves, les pâtes... L'enseigne d'alimentation est un succès et beaucoup d'épiciers en région se rangent sous cette marque considérée comme luxueuse. La marque existera jusqu'en 1995, amoindrie par la concurrence.
°°°
Chapelle Notre Dame de Gwel Mor Fontaines Excursion vers les grottes marines Hôtels d'antan Ile Vierge Immobilier Les magasins d'avitaillement, anciens, de saison... Menhirs : alignements de Ty-ar-C'huré Moulin à vent Port de Morgat Quartier du Portzic Plage et littoral Chemins, venelles, rues Vague submersion Villa Gradlon Villas de Morgat°°°
Défense militaire Géologie