Crozon Morgat Camaret Roscanvel Landévennec Telgruc Argol Lanvéoc

Les hôtels de Morgat

Ancien hôtel Sainte Marine.

Second Hôtel Sainte Marine.

L'Hôtel Sainte Marine de Morgat est construit en remplacement de la Chapelle Sainte Marine sur la place au cœur du quartier des pêcheurs. Un vitrail de la chapelle est réemployé à titre de décoration dans la salle à manger. Il fut un temps où cette zone plus ou moins au niveau de la mer était l'estuaire d'un étang. D'ailleurs, aujourd'hui encore, ces terres nommées "le Loch" sont submersibles par grande marée. L'hôtel est construit à la fin du 19ème siècle pour un ancien boulanger : Joseph Kerdreux. La mer monte au pied de l'hôtel avant que les quais ne soit dessinés. Les pêcheurs y sèchent leurs filets. L'hôtel est remanié plusieurs fois dans les années 20-30 puis redessiné par Gaston Chabal, l'incontournable architecte Brestois, en 1947 avec la suppression de la terrasse supérieure et l'ouverture de baies vitrées arrondies au rez-de-chaussée.

L'Hôtel Sainte Marine, grâce à son propriétaire Monsieur Gouriou, fut le théâtre d'un acte de résistance remarquable en protégeant des pilotes en cours de rapatriement vers l'Angleterre lors de la seconde guerre mondiale.

L'hôtel est devenu une résidence privée.

Un autre hôtel plus "récent" en retrait porte le nom d'Hôtel Sainte Marine. L’association Hôtel Sainte-Marine - Léo-Lagrange offrant un tourisme social depuis 1982 se trouve confronté en 2018 au désengagement de la mairie de Crozon propriétaire des murs. Le maire Daniel Moysan estimant que la remise à niveau de l'hôtel serait trop coûteuse (2 millions d'€), préfère vendre à 1 million d'€. Cette décision enclenche une fermeture de l'hôtel et une mise au chômage de 25 personnes. L'association plaide pour une poursuite de l'activité avec rachat du bâti pour une valeur de 1.1 million d'€ + 500 mille € d'investissement. L'élu affirme que les sommes prévues sont insuffisantes. L'opposition politique locale est consternée. La municipalité investissait 80000€ par an pour un remboursement à 50% par l'association qui gérait 50 chambres.

Le nom de Sainte Marine provient de la grotte de la Pointe du Kador - Gador, au port de Morgat.

Hôtel Sainte Marine
Menu du samedi 14 juillet 1923.
Panachés de faisan
Pâté en croûte truffé
Langouste parisienne
Jambon vert-pré
Poulet Fermière
Salade
Glace
Prix : 10 frs
Menu du dimanche 15 juillet 1923.
Tomates à la juive
Assiettes anglaise
Médaillons de langoustes
Saucisses villageoise
Filet de bœuf rôti
Salade
Fruits et gâteaux
Prix : 7 frs

• En août 1938, Mr Gouriou, propriétaire de l'hôtel Sainte-Marine, vient se plaindre à la gendarmerie de Crozon de deux vols successifs de poires dans son verger en bordure de chemin.


Madame Marie-Anne Hervé (née Menesguen) est une débitante de boissons reconnue à Morgat depuis qu'elle est veuve de Louis Hervé sardinier. Elle a tenu plusieurs établissements et s'agrandit à chaque étape. Cette fois, elle se fait construire un petit hôtel restaurant en 1890. Les chambres à l'étage, le débit au rez de chaussée. La rue du bord de mer pour séparation et sur la plage, une estacade qui va se transformer plus tard, par étape, en une salle de restaurant vitrée de 120 couverts sur pilotis, on y ajoute même une payote dans les années folles pour suivre la mode de l'exotisme qui plaît tant et que l'on retrouve au salon de thé Oasis de Morgat par exemple. Mme Hervé pense à tout, et assure la visite des grottes de Morgat, récupère par voitures tous les touristes qu'ils viennent de Douarnenez ou de Brest (via le Fret) en vapeur. Le succès aidant, une annexe de 3 étages est construite, elle triple la capacité d'accueil de l'hôtel Hervé.

Le bâtiment bien que modifié et la salle à manger externe supprimée ainsi que l'annexe, l'hôtel se nomme aujourd'hui Hôtel de la Plage depuis 2007 et précédemment, il se nommait l'Hôtel du Kador.


L'ancien Hôtel de la Plage est une construction de 1895 (agrandi en 1912) par la famille Téréné, propriétaire de l'établissement jusqu'à la seconde guerre mondiale. Le tout petit hôtel d'origine qui correspond à la partie centrale actuelle (un étage en moins) proposait un garage à bicyclettes, des barques pour visiter les grottes et une chambre noire pour que les photographes puissent développer leurs plaques de verre. Le bâti n'a eu de cesse de s'accroître au fil des années à une époque où chaque investisseur pensait que Morgat allait devenir une grande station balnéaire.

La Famille Peugeot au travers de la société Richard et compagnie, occupent l'Est de la plage de Morgat avec un développement hôtelier en cours, curieusement, en retrait du bord de mer dans un premier temps. Louis Téréné voit sans doute l'avantage qu'il tirera de voir son hôtel "s'épanouir au bord de l'eau". Vision réussie, l'hôtel plaît.

On y vient par les voitures allongées faisant la liaison entre les ports des bateaux à vapeur et l'hôtel.


La société Richard et compagnie est dirigée par Louis Richard, Charles Lalance, Eugène et Armand Peugeot depuis 1883. Les quatre investisseurs veulent absolument se développer dans l'Hôtellerie. Ils ont acheté plusieurs hectares de terre en bord de mer en 1884 pour construire des villas luxueuses avec vue imprenable sur la mer. Toute la famille Peugeot, et des amis fortunés ont une très belle demeure. Les lotissements du Portzic acquis par cette société, seront vendus à des particuliers avec d'importants bénéfices. Les terres libres de construction restantes appartenant à la société Richard bordaient l'actuel Boulevard de la France Libre à proximité de la mer juste devant le ruisseau, son moulin à eau (moulin détruit pour cause d'urbanisme), le marécage et de grands arbres.

Deux hôtels vont être construits en 1885, l'un modeste, l'Hôtel des Grottes, l'autre le Grand Hôtel de Morgat dessiné par Abel Chabal, le père de Gaston Chabal, l'architecte employé par les Peugeot pour valoriser le quartier. Un style à la Mansart que son fils balaiera avec le style moderne 1900 pour le Grand Hôtel de la Mer.

Les Peugeot veulent marquer un grand coup et comprennent que l'absence de terrasse sur la baie est une erreur commerciale. La construction du Grand Hôtel de la Mer à deux pas, côté baie de Douarnenez, visant une clientèle aisée va rectifier cette erreur.

Le Grand Hôtel de Morgat* est dès lors transformé en annexe. En quelque sorte déclassé, il déclasse aussi L'hôtel des Grottes qui végétera.

A noter que durant toute cette période d'essor économique orchestrée par les nouveaux riches de l'ère industrielle, les pêcheurs de Morgat et leurs familles, à 800 m, connaissent la famine les années noires et la précarité quand la sardine est abondante. Deux mondes se côtoient et s'ignorent.

Le Grand Hôtel de Morgat sera bombardé à la fin de la seconde guerre mondiale et partiellement détruit. Ne subsiste aujourd'hui qu'une aile de cet hôtel devenu résidence privée.

* Certains documents appellent cet hôtel, l'Hôtel Pia, Paul Pia étant le gérant de cet établissement de 1895 à 1906. Louis Richard ayant revendu ses parts aux Peugeot. Seuls maîtres à bord, cette famille construit le Grand Hôtel de la mer en 1908.


La société Richard (Louis Richard - fondateur) et compagnie dont les membres éminents sont de la famille Peugeot et quelques amis, construit un hôtel restaurant de voyageurs en 1885 (la même année que le Grand Hôtel de Morgat à proximité, ainsi que l'hôtel de la Terrasse au Fret, et, ayant les mêmes commanditaires).

Un hôtel de gamme moyenne "éloigné" de la mer qui n'a pas vocation d'accueillir une clientèle aisée. L'hôtel des Grottes, en référence aux grottes de Morgat, sera transformé en villa privée dénommée Ker Rodo. L'hôtel d'origine n'avait pas les deux étages supérieurs et le toit était à deux pans en ardoises.


Armand Peugeot vient en vacances à Morgat en famille. Il s'y est fait construire la villa Bellevue. L'entrepreneur est convaincu de l'attrait touristique de Morgat qu'il transformerait bien en cité balnéaire. Il a déjà à son actif le Grand Hôtel de Morgat devenu très rapidement trop exigu compte tenu de l'afflux des touristes... Ce grand hôtel deviendra une annexe du nouvel hôtel.

Les deux parcelles sont propriétés de la famille Peugeot, comme bien d'autres en bord de mer dans les alantours.

La conception du Grand Hôtel de la Mer est aussi confiée à l'architecte Gaston Chabal, celui là même qui est à l'origine de la plupart des villas bourgeoises de Morgat.

Le ruisseau Toul-an-Trez achève son parcours par un marécage avant de se jeter à la mer. L'hôtel sera construit en cette place à partir de 1908. Si aujourd'hui le marécage a bien disparu et s'est avantageusement transformé en cours de tennis de l'hôtel, il arrive que le ruisseau se rebelle par fortes pluies et devienne un étang provisoire.

La Société anonyme de la Plage de Morgat, essentiellement tenue par les Peugeot gère l'hôtel et son annexe avec pour gérants la famille Pechin et successeurs (gendre – Potier).

Entre 1941 et 1944, des officiers Allemands y logent comme dans beaucoup de villas de Morgat.

Après la seconde guerre mondiale, la nature des touristes a changé. L'avènement de la voiture fait venir des personnes moins aisées et donc moins enclines à dépenser des fortunes à l'hôtel. Les grands Hôtels de Morgat souffrent d'une désaffection grandissante. L'hôtel fait faillite en 1979.

Depuis 1992, il a repris son activité d'hôtellerie partiellement. Quoiqu'il en soit le Grand Hôtel de la Mer a subi des agrandissements qui ont modifié son aspect en dehors de son éternelle voûte. Son escalier tombant dans la mer était prisé des touristes aisés, habillés chics, robes longues et ombrelles pour les dames et costumes et chapeaux panamas pour les hommes.

°°°

La conseil d'administration de la société d'économie mixte du Grand Hôtel de la Mer dont le président n'est autre que le maire de Crozon, vote favorablement, le 18 mars 2022, pour la vente de l'hôtel à la SCPI TOURISME ET LITTORAL représentée par la société ATREAM pour une valeur de 4 000 000€. Promesse de vente signée le 22 mars 2022 par le maire. ATREAM concrétise le bail avec la société BELAMBRA précédente exploitante de l'hôtel. La municipalité souhaite se désengager de la gestion de l'hôtel pour éviter la charge financière d'une rénovation d'importance menant l'établissement à un niveau d'hôtel 4 étoiles.
La vente est accompagnée d'une charte tripartite (Atream, Bélambra – Ville de Crozon) :
Réaliser un spa avec un couloir de nage, spa ouvert à la clientèle extérieure,
Ouvrir à la clientèle extérieure le bar et le restaurant gastronomique,
Réaliser une partie de ses achats sur le marché local,
Prévoir d'accueillir des stagiaires,
Proposer des formations sur le site,
Mettre en avant la marque GHM Grand Hôtel de la Mer.

L'opposition de Gauche, s'interroge sur la vente et l'usage éventuel du terrain de l'hôtel de 18 000 m². La municipalité précise que le terrain est en zone inondable/basse submersion et ne permet pas une extension immobilière sur un secteur où s’applique la loi Climat et résilience.

Anciens logements (1908) des employés du Grand Hôtel de la Mer  et des annexes ainsi que local technique pour recevoir le groupe électrogène de celui-ci, refroidi par l'eau du ruisseau de proximité. Ensuite les usages commerciaux ont varié ce qui nécessita la création d'une vitrine. La partie droite fut une banque à l'enseigne de la Société-Générale.
Juste avant la première guerre mondiale, c'était Joseph le Monze qui entretenait le groupe électrogène pour Mr Péchin. Cet homme mobilisé au 1er régiment téléphoniste sera cité pour bravoure pour avoir réparé des lignes sous le feu de l'ennemi. Citation du commandant Ronarc'h de la brigade des fusiliers marins.


Publicité 1970.

Hôtel Julia.


L'hôtel restaurant Atlantic organisait parfois des combats de boxe juste avant la seconde guerre mondiale sous l'égide de la société pugilistique La Brestoise et la F.F.B. On réservait ses billets aux établissements Quéméneur de la plage de Morgat.

20 juillet 1935 presse – Dimanche prochain A L'ATLANTIC banquet d'inauguration de la nouvelle salle et sa terrasse. MENU : Jambon à la gelée ; Cantaloup frappé au porto ; Crevettes roses du Kador ; Langouste en belle-vue ; Turbot sauce Hollandaise ; Poulet de grain cocotte ; Salade mimosa ; Asperges sauce mousseline ; Boule de neige ; Langues de chat ; Corbeille de fruits ; Beaujolais 28 ; Mercurey 28 ; Café ; Liqueurs ; Champagne ; Debeck. — Prix : 20 fr.

L'Atlantic faisait danser les couples. La salle de danse avait son ambiance toute particulière. Ceux qui s'en souviennent en sont nostalgiques. L'hôtel de Mr et Mme Moulin n'existe plus en lui-même. Subsiste la plate-forme côté rue de l'Atlantique à Morgat au niveau des numéros 16-18.


Sur les hauteurs, l'hôtel en ruines.

L'hôtel de la Montagne, ancienne villa Jeanne-d'Arc agrandie ayant appartenue à la famille de Margerie propriétaire du calvaire éponyme, est détruit par le bombardement allié du 4 septembre 1944. Ce petit hôtel du port de Morgat, rue de la Montagne, afin de survivre face à la concurrence, avait un immense panneau publicitaire accroché à son mur d'enceinte !

Le nom de la rue de la Montagne doit certainement provenir du fait de sa déclivité qui rappelle les lacets routiers des montagnes, toutes proportions gardées... "La montagne" est le bois du Kador (Gador).


Publicité 1970.

Hôtel bar restaurant de la Ville d'Ys des années 1960 fermé en 1995/1996 et transformé en résidence.

Morgat à découvrir

Port de Morgat

Villas de Morgat

Locations des villas

Château de Rulianec

Quartier des pêcheurs

Hôtels d'antan

Menhirs : alignements de Ty-ar-C'huré

Cabines de bain

Ile Vierge

Les restaurants oubliés

Place d'Ys

Place de l'église

Grande marée du siècle

Vague submersion

Inondations

Môle des thoniers

Hélice de la Jeanne d'Arc

Maison du marin

Relais des pêcheurs

Les magasins d'avitaillement

Phare du Kador

Pointe du Kador

Bois du Kador

Calvaire de Margerie

Stèle France Libre

Chapelle Notre Dame de Gwel Mor

La Potinière

Quartier du Portzic

Conserveries

Rampe de la Montagne

Club de plage

Mardis de Morgat

Epicerie Félix Potin

Fontaines

Moulin à vent

Capitainerie de Morgat

Villa Gradlon

Ancienne Poste

Chemins, venelles, rues

Château d'eau Peugeot

Confiserie Landié

Cale brisée

Excursion vers les grottes marines

Nettoyage - criblage plage de Morgat

Intégration de l'immobilier

Histoire

Liaison maritime Douarnenez Morgat

Société anonyme de la plage de Morgat – Peugeot

Régates

Galerie Nuage Bleu

ESSI

Office de tourisme de Morgat

Rue de la Fontaine

Tournoi de tennis coupe Breitling & Rulianec

Portzmoguer : un pirate honoré

Alice Coudol : résistante honorée

Patrimoine militaire

MILITARIA : de Vauban, 14-18, 39-45, à nos jours...

Un agave envahissant ou pas ? – Intégration des résidences : urbanisme – La visite de la presqu'île de Crozon par Camille VallaudSaint Norgard oublié – Pierre Profonde bombardée – Hagiotoponymes de la presqu'île de Crozon – Risque de pollution bactériologiquePorte-conteneurs à l'ancre – Le bilinguisme routier plein de surprises – Lister les boiteux et les idiots ! – Les inquiétudes de la carte scolaire – 1944 US + FFI/FFL contre les postes avancés allemands – Le canon belge antichar de "carrefour" – Toul ar Stang le hameau des orphelins – Munition FX – WW2 : Russes blancs à Toul ar Stang – La chapelle St Michel de Tromel – La station météo de la BAN – La chapelle de Trovéoc – La Route Neuve – Usages de la prière prônale – Le cimetière de Crozon – Les pierres tombales de noblesse – Les troncs des pauvres – Temples druidiques – Un tronçon d'un ancien Grand Chemin en Argol – Kergoff : vie et mort d'un hameau oublié – La population baisse de 3.9% en presqu'île (page actualisée) – Souvenir de la chapelle de la Trinité d'Argol – La mort à nouveau :  accidents – Les trois mamelles de Ste Gwen en Argol – La preuve par le bœufPanneaux routiers à l'enversMairie de Landévennec – Le château du roi Gradlon – Le Bois du Loc'h subit les changements de régime.

Recherches

• IDENTIFICATION D'UN BÂTIMENT À CAMARET ! Merci de votre aide.



°°°

Conversion données GPS

Une information, une demande, patrimoine, nature, hors tourisme :

© 2012-2024