Un terrain en friche, longtemps dédié à des projets de construction
oubliés, des immeubles et commerces non réalisés, trouve sa voie vers
un programme immobilier locatif de maisons, commerces, bureaux, à Morgat.
Une terre anciennement visitée au petit matin par des chevreuils et colonisée
par des herbes de la Pampa.
Constructions prévues - un supermarché coopératif de 1000 m² qui grâce
à une présence de 3 heures mensuelles de chaque client affilié pour assurer
le fonctionnement du magasin, permettra à celui-ci d'avoir accès à des
prix préférentiels. 12 maisons de 52 à 75 m² en bois destinées à la location
saisonnière.
A gauche, résidence en extension de l'ancienne annexe du Grand Hôtel de la Mer, conservée (hors photo).
A droite, ex-hôtel des Grottes.
Les Bâtiments de France ont été consultés du fait de la présence d'un monument historique déclenchant un périmètre protégé. La villa Ker-ar-Bruck, dite villa Eiffel, n'est en rien impactée par le projet.
Un terrain vague objet de litige avant qu'il ne se construise
une résidence de 30 logements.
Ce terrain a un nom : "Le Ster". En rien une désignation bretonne, comme
souvent en matière cadastrale d'antan mais le nom patronymique des anciens
propriétaires avant que le terrain ne soit racheté par la commune en tant
que réserve foncière.
Terrain anciennement boisé puis rue d'accès à "l'Oasis" – ex-salon
de thé, ensuite partiellement occupé par un garage automobile –
Le Ster. Morgat, et son quartier de "Toul an Trez", l'arrière cours des
hôtels de la grande époque
réclamait de l'essence et des services de réparations car l'on circulait
de plus en plus en automobile...
La plus illustre des présences : l'épicerie fine Félix Potin de Maxime
Le Roy et sa pompe à essence.
La véritable station service de Charles Le Paul ouverte à partir du 3
février 1925.
Toutes deux un peu plus en amont, les bâtiments subsistent.
Les annonces légales se faisaient l'écho de :
ADJUDICATION VOLONTAIRE le 28 février 1942. à 14 heures. A Morgat-Toulantrez
: UN IMMEUBLE à usage de garage et d'habitation, d'une superficie totale
d'environ 900 mètres carrés, loué à l'Auto-Garage brestois jusqu'au 1er
octobre 1943, moyennant 6000 fr de location annuelle. Mise à prix : 150.000
fr...
La dynamique du quartier s'échoue malencontreusement sur le tourisme de
masse à partir des années 1960. En 1970, la bourgeoisie se cantonne à
ses villas et les congés
payés font du camping sauvage sur la côte. Les hôtels peinent à se reconvertir
d'autant qu'il y a de moins en moins de voyageurs de commerce alors à
défaut de clientèle assurée, les garages changent de propriétaires puis
se ferment.
Ainsi le terrain du Ster perd son garage pour devenir à la fois parking,
à la fois plateforme pour le service technique de la commune. En 2009,
le terrain communal est à la vente. Les sociétés Belambra et Kaufman &
Broad, déjà investisseurs dans le quartier, sont en négociation. Plus
tard, le promoteur Lamotte obtient le droit de propriété au prix de 350
000 € au-delà de l'estimation des Domaines de 290 000 € pour 2530 m² en
bordure du boulevard de la France Libre ex rue de Morgat. Une vente de
la commune obligeamment mise en délibéré lors du conseil municipal du
23 septembre 2021 – après approbation du projet immobilier en commission
d'urbanisme du 9 septembre 2021. La majorité de droite vote pour (20 voix).
L'opposition tripartite (9 voix), extrême gauche, gauche, droite, vote
contre. Pour la majorité, c'est l'occasion de renforcer l'offre des logements.
Pour les oppositions, c'est une bétonisation qui ne bénéficie pas aux
Crozonnais compte tenu des prix de l'immobilier de bord de mer.
Il s'ensuit un permis de construire d'une résidence de 30 logements qui
n'implique pas des logements sociaux selon le droit alors en vigueur et
qui respecte les normes du PLUi – Plan local d’urbanisme intercommunal
(normes de construction en un lieu défini), ainsi que le SCoT du Pays
de Brest – Schéma de Cohérence Territoriale (impose un niveau de
construction et une intégration paysagère de celui-ci).
Les immeubles prévus inquiètent quelques riverains qui formulent une contestation
croissante que la mairie ne relève pas. La confrontation enfle par le
biais des médias locaux. Création d'une association loi 1901, pétition
numérique recueillant davantage de signatures que d'habitants de la presqu'île
de Crozon. Dossier de recours déposé au tribunal administratif de Rennes
(jugement 8 mars 2024) pour tenter de suspendre le permis de construire.
D'un côté une population plutôt favorable à des intégrations immobilières
allégées et donc peu rentables et de l'autre des pouvoirs publics contraints
de concentrer l'habitat par les lois* de non-artificialisation des sols
entre autres.
Les deux points de vue se prévalent d'une approche écologique.
La presqu'île de Crozon, bien que site touristique remarquable et de plus
en plus remarqué, trop pour certains, n'a jamais œuvré à l'intégration
des nouvelles générations d'habitats. Du penty traditionnel sans vitrage
à l'immeuble de standing, en passant par les maisons individuelles dépendantes
des modes nationales architecturales, l'urbanisme est décousu et jamais
à l'abri d'opinions contradictoires qui ne résolvent rien, ni la forme
des apparences du bâti, ni le fond de la difficulté d'accès à un logement.
* Exemple : Loi climat et résilience du 22 août 2021 dite ZAN - Zéro artificialisation nette des sols.
48° 14' 7.9" N
4° 29' 52.5" O
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