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Souvenir du double tombolo de l'Île Longue

La route d'aujourd'hui menant à l'Île Longue défigure ce que fut la zone humide sur la gauche et le sillon constitué d'un double tombolo (en fond). Toute la zone était bien en contrebas, marécageuse et malcommode pour circuler. La mer faisait des incursions épisodiques lors des grands coefficients.

Ancien loc'h, ancien marais-salant.

L'Île Longue bien qu'aujourd'hui une presqu'île fut bel et bien une île ou presque durant des millénaires. Entre sa pointe Sud en microgranite et la pointe Nord de Rostellec / Presqu'île de Crozon en microgranite, un platier schisteux usé par les courants de la rade de Brest bien souvent sous-estimés, se trouve être la fondation naturelle du passage du sillon. Ce "plateau d'ardoise" était couvert à marée haute et de moins en moins couvert à marée basse (érosion) de sorte que, en dehors de tout événement géologique, l'Île Longue avait pour vocation d'être une île tant que le niveau moyen de la mer devait persister en l'état. Cette destinée fut contrariée à l'issue de la période glaciaire. Les microgranites des pointes Sud et Nord ayant mal supporté la gélification, lors du dégel, la roche fut fragmentée à un tel point qu'elle fut émiettée jusqu'à produire des volumes considérables de cailloux de toutes les tailles et des sables autant. Les dérives littorales contradictoires de la zone emportèrent ces matériaux. Des courants complexes fabriquèrent non pas un mais deux cordons de galets sur le platier de schiste. Travail naturel de patience maritime qui s'étendit sur des périodes millénaires mais que rien n'interrompit. Ces deux lignes de cailloux créèrent une voie en constante élévation ce qui eut pour effet de transformer l'île en presqu'île du moins lors des marées basses, puis, avec le temps, des marées intermédiaires.

Les hommes ayant colonisés l'Île Longue, la circulation humaine à pied ou en charrette contribua nécessairement à la stabilisation de cette voie émergée que l'on nommait double tombolo d'un point de vue géologique. Un tombolo est un cordon littoral naturel de 100 mètres maximum qui relie une île à la terre ferme. Le double tombolo de l'Île Longue recevait des accumulations de matériaux d'Ouest en Est, et d'Est en Ouest œuvrant à la consolidation du chemin précaire. Les fortes marées, les houles, les vents tempétueux, bien qu'atténués en rade altéraient souventfois la voie. Ce qui avait été accumulé en un siècle pouvait être prélevé en quelques heures. Les îliens se plaignaient de ses altérations les empêchant de revenir sur terre, ne serait-ce que pour commercer ou aller à l'église, puis à l'école dès qu'elle fut obligatoire.

Après la Révolution et la constitution des communes, des pétitions étaient signées régulièrement sans effet bien évidemment. La municipalité n'avait pas de financement suffisant pour stabiliser la voie efficacement. La population invitée à contribuer au chantier n'avait ni le temps, ni l'argent pour assumer un chantier délicat par son instabilité. En 1876, une pétition aboutit côté municipalité à la condition que la population stabilisât les bas-côtés... Dossier classé sans suite. Une estimation des ponts et chaussées de 1893 portait les coûts des travaux à 3fr du mètre. Ça restait cher, d'autant que le double tombolo "s'emballait" depuis l'intensification de l'exploitation des carrières de microgranite pour des pavés et des moellons qui fournissait des éclats de pierre que les courants transportaient.

Les habitants entretinrent probablement tant bien que mal leur sillon – ero en breton – dont la mention est connue au 18ème siècle dans des textes officiels et vraisemblablement bien avant, tant ce passage était essentiel à la vie locale. Colère d'être isolé du monde, et satisfait d'être éloigné de tout, tel devait être l'état d'esprit des habitants de l'Île Longue constituée de 5 hameaux.

Dans les années 1930, la voie fut élargie, plus ou moins bien remblayée mais restait immergée lors des forts coefficients des marées. Les charrettes passaient, parfois les roues dans l'eau de mer, mais les goémoniers passaient. En ce qui concerne les transports des pavés extraits des carrières de l'Île Longue, ceux-ci étaient maritimes donc la mise en service d'une route n'était pas une attente des entrepreneurs. L'armée, occupante d'une partie de l'Île Longue, bien avant son accaparement lors de la construction de la base sous-marine de 1966, ne s'était pas opposée à des aménagements routiers. Une modernisation vint des années 1950 où cette fois le sillon naturel fut enseveli par un exhaussement d'une chaussée carrossée qui laissa passer les rares véhicules automobiles du coin. Ensuite, avec les travaux de la base et la nécessité d'une route bitumée fiable, la chaussée fut exhaussée grandement, cette fois, jusque de par le loc'h, zone humide ayant été il y a fort longtemps un marais-salant exploité. Les "vestiges" de la zone humide subsistent encore.

De cette évolution "paysagère", on retient l'influence humaine qui précipite les événements naturels. En l'absence de l'homme, l'Île Longue serait devenue une presqu'île assurément avec des accès aléatoires, des pieds trempés, des chevilles tordues par des glissades incontrôlables... Comme au temps jadis, le promeneur aurait pesté contre les horaires des marées mais comme sur les 43 cordons de la rade de Brest (recensement de 1957), la faune et la flore y auraient prospéré. Un double tombolo est visible à l'entrée de l'Île du Renard.



La géologie de la Presqu'île de Crozon

Erosion karstique du calcaire Roscanvel

Effondrement de falaise

Accrétion

Désensablement mécanique

Flaque d'eau de mer sur la plage

Erosion sableuse

Dune blanche grise noire

Grésification

Solifluxion

Granit rose nomade Crozon

Ruée vers l'or - mine d'or à Lam Saoz Camaret

La Pyrite, l'or des fous

Ampélite - pierre noire de Bretagne et d'ailleurs

Monograptidés

Balade côtière en bateau

Dolérite érosion en pelure d'oignon

Hyaloclastite - brèche tigrée de Lostmarc'h Crozon

Poudingue ou brèche

Lapiez de Lostmarc'h Crozon

Le rocher du Chien Pointe de Dinan Crozon

Le rocher de Sevellec-coz Crozon

Le rocher de la Cormorandière Roscanvel

La marmite de géant du Toulinguet - Pen hat Camaret

La marmite de géant de Raguenez Crozon

Filon de dolérite à la pointe de Kerdra Crozon

Filon de microgranite de Trez-Rouz Crozon

Mont Blanc 109m Landévennec

Pli géologique

Grève de Lomergat Argol

Quartz critallisé en rosaces

Filonnet de quartz laiteux

La grotte rose de la Palue Crozon

Plis des roches

Formation des grottes marines

Grottes du Toulinguet Camaret

Grottes de Kersiguénou, Kerloc'h Crozon

Engraissement de l'anse de Dinan Crozon

Calcedoine rouge, Cornaline

Sill de Dolérite Crozon

L'oxyde de fer

Plage suspendue du Corréjou Camaret

Les plages et les vasières explication du rivage marin

Les aiguilles de la plage du Portzic Crozon

Kersantite - Kersanton Crozon

La fabrication d'une île en Bretagne

Tempête de sable éternelle

L'effet du climat sur les sols

La grotte Sainte Marine Morgat

Mine de fer de Postermen Roscanvel

Les grottes de Morgat Morgat

Grotte de l'Eléphant Morgat

L'ancienne tourbière de la plage de Morgat Morgat

L'histoire du galet gris et blanc

Trilobites - empreintes fossiles

Crozonaspis

Brachiopodes

Empreintes de fossiles

Terriers fossiles de vers marins

Moulages de tige de Crinoïde

La tête du bolchevick Camaret

Le rocher de la plage de Morgat Morgat

Le rocher du Lion Camaret

Excavations naturelles

Plage suspendue de l'anse de Rostellec Crozon

Mer jaune de Morgat Morgat

Coulée de terre-glaise

Comment se forme la ride sur le sable – ripple-mark ?

Maisons des minéraux Crozon

Scorie de minerai de fer

Le Menez-Hom

Sillon du Fret Crozon

Pegmatite

Schiste rouge du Cap de la Chèvre Crozon

Sulfates

Sel de mer et canicule

Stratification des schistes et greywackes de Douarnenez

Bulles dans le sable

Erosion de la côte argileuse

Erosion littorale / côtière

Platier

Différence entre formation et groupe géologique

Le gouffre du Cap de la Chèvre Crozon

Différence entre éboulement et écroulement

Le recul des falaise suivi par la géomatique

Pluie de météorites

Souvenir du double tombolo de l'Île Longue

Transit sédimentaire

27 sites géologiques classés ERB

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