1- Plate-forme du fort ayant pour origine un terrassement
de 1693/1694.
2- Batterie de 6 mortiers de 1772.
3- Magasin des poudres sous voûte.
4- Casernement des artilleurs.
5- Logement du commandant du fort.
6- Corps de garde.
7- Forge datant de 1693.
8- Casernement datant de 1693.
A- Murs arrières du fort de 1694. Les avancées B (bastions) sont de 1754/1755.
L'Île Longue avant la seconde guerre mondiale.
1- Fort de l'Île Longue (première version 1693-1694).
2- Batterie extérieure de 9 canons de 1878
3- Retranchement de 1879 (remparts).
4- Batterie de 3 mortiers de 1890.
5- Limites du camp
de concentration français de la première mondiale.
6- Poste de réglage de torpilles de 1929
7- Batterie allemande anti-aérienne de la seconde guerre mondiale.
Les villages de l'Île Longue : A Bot Huelc'h, B Kermeur, C Kernaleguen,
D Le Mur.
L'Île Longue connaît sa première batterie de canons en
1693. Cette batterie ordonnée par l'ingénieur et architecte militaireVauban
en charge des défenses côtières, est une batterie de campagne, soit quelques
canons positionnés à l'extrémité Nord-Est de la presqu'île sur une plate-forme
en herbe, derrière un petit talus de terre épais. Cette batterie est au
sommet d'un monticule naturel qui domine la rade à environ 45 mètres de
hauteur. Bien en retrait, une forge provisoire qui durera, est construite
ainsi qu'un petit casernement pour accueillir les artilleurs. Il semble
que le terrain choisi soit en chantier pour une batterie définitive composée
d'un parapet crénelé en demi-cercle positionnant ainsi les canons en éventail
sur la Rade de Brest, empêchant le mouillage d'une flotte ennemie faisant
le siège de Brest. A l'automne 1693, une phase de terrassements est en
cours. Les constructions en dur commencent au printemps 1694. Le bâti
est en pierres nobles pour supporter les boulets ennemis qui selon la
différence d'altitude auraient du mal à atteindre ce tout nouveau fort
qui s'ajoute à d'autres en Rade. Deux murs de flanquement courent sur
la falaise abrupte, l'un à l'Ouest l'autre à l'Est et l'arrière du fort,
côté terre (Sud) est un mur en ligne brisée comprenant des meurtrières
de fusillade pour armes légères pour repousser une attaque terrestre.
Un fossé avec un pont levis protège l'ensemble sur la façade Sud-Ouest.
Des canons sont installés au plus tôt mais peut-être pas une batterie
complète. Par contre deux mortiers pour des tirs en cloche sont servis
au cœur du fort pour atteindre des embarcations hostiles qui navigueraient
au pied de la falaise pour une action commando. Malgré tous les efforts,
le chantier conduit par l'ingénieur Traverse (adjoint de Vauban), reste
inachevé faute de « guerre » et d'argent.
La batterie est réactivée en 1746 à minima suite aux événements de la
succession de la couronne autrichienne. Le fort de l'Île Longue entre
dans une période de sommeil et de grands projets jamais réalisés.
L'ingénieur du Génie Louis-Lazare Dajot refond la défense de l'Île Longue
et privilégie la construction d'une batterie dissimulée de 6 mortiers
en dehors du fort, sur plate-forme secondaire accolée mais en contrebas
(Nord-Ouest) ceci vers 1772 (avérée en 1773). Dans le fort, les créneaux
des canons sont bouchés. Dajot veut des tirs à barbette, pour des directions
de tir plus ouvertes permettant de suivre un navire dans son déplacement.
Durant quelques années au gré des budgets, le fort et la batterie de mortiers
sont entretenus voire améliorés.
La seule nouveauté de la période napoléonienne est l'édification d'un
four à boulets en 1811.
La fameuse commission d'armement de 1841 qui a en charge le recensement
des pièces d'artillerie française dans leurs forts et autres systèmes
de défense, préconise simplement une modernisation des canons et mortiers
de marine et l'introduction de la nouvelle arme, l'obusier. Ces recommandations
vont être suivies avec celles de l'épaississement des parapets pour contrarier
les tirs désormais explosifs de l'ennemi hypothétique. Hypothétique car
nul ennemi n'a mouillé sa flotte dans la Rade de Brest. Il y a de temps
à autre une intrusion « téméraire » d'un navire anglais afin de tester
la réaction française mais rien qui ne mette le port de guerre et son
arsenal en péril.
La puissance de feu des canons rayés aux projectiles explosifs cumulée
aux blindages des coques des navires toujours plus rapides, car désormais
progressivement motorisés, crée un vent de panique dans les états-majors
et tout particulièrement celui de la Marine. Il faut tout revoir dans
des coûts « raisonnables ». Le fort est refondu et perd sa plate-forme
de canons en éventail pour faire place à une disposition que l'on trouve
à la pointe des Espagnols. Deux canons de 24 cm épaulés par des abris
de traverse. Puisque qu'après avoir connu 19 canons, deux paraissent dérisoires
bien que gigantesques, une nouvelle batterie est positionnée sur le flanc
Ouest de l'Île Longue pour 8 canons de forts calibres. Cette « batterie
extérieure » lourde de 1878 aisément attaquable par les terres planes
de la presqu'île (hors pointe Nord) préfigure d'un mur d'enceinte considérable
avec fossé barrant l'accès à cette île défensive qui en réalité, par son
isthme très nettement découvert à marée basse, est une presqu'île. Cette
ligne bastillonnée ressemble au procédé développé à la même époque à la
pointe des Espagnols.
Des canons de petits calibres sont disposés.
Ultime aménagement en 1889, une batterie « moderne » de 3 mortiers avec
un magasin à poudres en béton armé, une nouveauté timidement employée
car jugée coûteuse mais devenant indispensable. Ultime désuétude, cette
batterie est ceinte d'un épaulement en terre comme elle l'aurait été au
17ème siècle, lors de la construction de la première batterie de l'Île
Longue.
Sous période de défense française, l'Île Longue n'a eu aucune utilité
effective, seuls des tirs d'exercice furent exécutés.
L'histoire du site évolue vers l'établissement d'un camp de concentration
français de prisonniers allemands ou assimilés, civils ou militaires de
la première guerre mondiale jusqu'en 1920.
Ensuite, la Marine nationale achète des terrains côtiers (1924) façade
Est de l'Île Longue pour installer au niveau de la mer un poste de réglage
de torpilles (1929) qui prend la forme d'une grande usine avec des quais
en béton et deux rampes de lancement. Une rampe de lancement des torpilles
est au-dessus du niveau de la mer, l'autre est en-dessous. Des marins
en barques se positionnent dans la Rade de Brest côté Lanvéoc. Des torpilles
sont tirées par des lanceurs. Les marins signalent le passage des projectiles
à l'aide de fanions rouges qu'ils agitent. Une tour métallique à l'usine
sert aussi de point de contrôle. Le site militaire est surveillé par un
gardien qui vit dans une maison dédiée, protégée des explosions éventuelles
des torpilles ou de la cuve à alcool, voire de la soute à munitions. L'installation
est altérée à la libération de la presqu'île de Crozon en 1944. Certains
éléments bétonnés sont conservés lors du chantier de la base sous-marine
de 1966.
Avant cette nouvelle étape nucléaire, la seconde guerre mondiale amène
une occupation allemande de l'Île Longue par le biais d'une batterie anti-aérienne
très active durant le conflit car elle est établie sur la trajectoire
des avions anglais de la RAF qui bombardent Brest.
Aujourd'hui, l'Île Longue, base
nucléaire sous-marine depuis 1966, n'a rien de bucolique, elle ressemble
à un territoire urbanisé à outrance avec une interdiction d'approche que
ce soit par les voies terrestre, aérienne ou maritime.
Nomenclature de l'armement des batteries et du fort
de l'Île Longue de 1693 à 1914.
1693 : 2 canons et 2 mortiers calibres non précisés. Batterie de campagne
provisoire.
1694 : 2 canons de 24 livres (poids du boulet) + 3 canons de 18 livres
+ 2 mortiers. Le fort est en construction.
1695 : 3 canons de 24 livres + 3 canons de 18 livres + 2 mortiers.
1746 : 3 canons de 36 livres + 3 canons de 18 livres + 2 mortiers.
1773 : probablement une mise en place similaire à celle de 1746 mais avec
une batterie de 6 mortiers supplémentaires en dehors du fort.
1779 : 10 canons de 36 livres + 1 canon de 18 livres + 8 mortiers de 12
pouces (2 dans le fort + 6 dans la batterie externe).
1811 : 10 canons de 36 livres + 4 mortiers de 12 pouces + 3 mortiers de
10 pouces.
Développement des projectiles explosifs.
1844 à 1858 : 4 canons de 30 livres + 4 obusiers de 22 cm en fer + 4 mortiers
de 32 cm en fer.
1878 : 2 canons de 24 cm dans le fort. Nouvelle batterie extérieure :
2 canons de 27 cm + 2 canons de 24 cm + 4 canons 19 cm.
1879 : 2 canons de 24 cm dans le fort. Nouvelle batterie extérieure :
2 canons de 27 cm + 2 canons de 24 cm + 4 canons 19 cm. Armement du mur
de retranchement Sud : 2 canons de 16 cm modèle 1858-1860 (version marine)
+ 4 canons de 7 de Reffye modèle 1873.
1893 : 2 canons de 24 cm dans le fort. Nouvelle batterie extérieure :
2 canons de 27 cm + 2 canons de 24 cm + 4 canons 19 cm. Armement du mur
de retranchement Sud : 2 canons de 16 cm modèle 1858-1860 (version marine).
1900 à 1913 : 2 canons Marine de 24 cm modèle 1870 sur affût Marine modèle
1876-T-1883 dans le fort + 2 canons Marine de 27 cm modèle 1870 sur affût
Marine modèle 1876-T-1883 + 2 canons Marine de 24 cm modèle 1870 sur affût
Marine modèle 1876-T-1883 + 4 canons Marine de 19 cm modèle 1864-1866
sur affût Marine modèle 1869 P.A. + 3 mortiers Marine de 30 cm modèle
1883 sur affût Marine modèle 1883 P.A. dans la batterie de mortiers.
1914 : Seule la batterie de mortiers de 1890 est armée par 3 mortiers
Marine de 30 cm modèle 1883-T-1893 sur affût Marine modèle 1883 P.A. (pivot
antérieur) modifié. Désarmée à une date inconnue, l'Île Longue est sans
artillerie.
La défense côtière avant 1939
Postes de projecteur du Goulet Roscanvel
Lunette à micromètre G de côte
Les postes de télémétrie Audouard 1880 Rosvanvel : Kerviniou - Capucins Sud réemployé - Capucins Sud - Capucins - Capucins Nord - Stiff - Espagnols Sud - Espagnols.
Poste d'observation 1920 de Cornouaille Roscanvel
Batteries : Basse de Cornouaille Roscanvel - Batterie de Beaufort Roscanvel - Vieille Batterie Roscanvel - Haute de Cornouaille Roscanvel - Poul Dû Crozon - Mort Anglaise Camaret - Capucins Roscanvel - Kerbonn Camaret + projecteur Camaret - Kerviniou Roscanvel - Pen-Hir Camaret - Tremet Roscanvel - Ty-Du Morgat - Portzic Crozon - Stiff Roscanvel - Pourjoint Roscanvel - Haute Pointe des Espagnols Roscanvel - Petit Gouin Camaret - Sud des Capucins Roscanvel - Batteries hautes des Capucins Roscanvel - Batterie de rupture ou bombardement - Batteries haute et basse du Kador Morgat - Rouvalour Crozon - Batteries Est de Roscanvel Roscanvel - Batterie du Run / Pont-Scorff Roscanvel - Batterie de l'île de l'Aber Crozon - Batterie extérieure de la Tour Vauban Camaret - Batterie de Dinan Crozon
Cabines téléphoniques de batterie
Camp Sanitaire des Capucins Roscanvel
Casernement bas de la Pointe des Espagnols Roscanvel
Casernement haut de la Pointe des Espagnols Roscanvel
Abri groupe électrogène Roscanvel
Fortifications de la Pointe des Espagnols Roscanvel
Casernement de Kerlaër Roscanvel
Casernement de Lagatjar Camaret
Camp d'internés de l'Île Longue
Corps de Garde 1846 / Fort : Aber Crozon - Camaret Camaret - Kador Morgat - Postolonnec Crozon - Roscanvel Roscanvel - Rulianec Morgat
Loi de déclassement des corps de garde 1846
Loi du 17 juillet 1874 - système Séré de Rivières
Loi du 3 juillet 1877 - réquisitions de l'armée
Caserne Sourdis & cale Roscanvel
Les forts : Fraternité Roscanvel - Landaoudec Crozon - Lanvéoc Lanvéoc - Toulinguet Camaret - Crozon Crozon
Lignes de Quélern Ouest Roscanvel
Pointe des Espagnols - Ligue Roscanvel
Poste d'inflammation des torpilles Roscanvel
Poudrière de Quelern Roscanvel
Repère d'Entrée de Port R.E.P. Roscanvel
Canon de 95mm Lahitolle Mle 1888
Histoire et évolution des calibres des canons
Abri du champ de tir de l'Anse de Dinan
L'arrivée de la téléphonie dans les postes d'observation
Les Ancres de Roscanvel Roscanvel
Château-fort de Castel bihan Poulmic Lanvéoc
La ligne d'artillerie terrestre de 1914
Les piliers des terrains militaires
Sous-marin Nautilus de Robert Fulton Camaret
1404 la chute de l'Anglais à Lam Saoz Camaret
La BAN de Lanvéoc-Poulmic Lanvéoc
La défense antiaérienne avant 1939
Position de DCA en presqu'île avant 1939
Batterie de DCA de Kerguiridic Crozon
Batterie de 100mm Pointe des Espagnols Roscanvel
Projecteur et écoute de Pen ar Vir Lanvéoc
Projecteur et écoute du Grand Gouin Camaret
Abri de projecteur de la Pointe des Espagnols Roscanvel
Station d'écoute aérienne de Messibioc Lanvéoc
Autres positions françaises de projecteurs
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