Suintement frais de soufre qui sera lavé à la prochaine marée.
Si le monde pâtit de la crise de 1929, la presqu'île de
Crozon connaît son année folle, grâce aux mouillages de la marine marchande,
mais aussi grâce à sa ruée vers l'or ! Une rumeur embrase le territoire
comme une trainée de poudre... d'or.
Des compagnies minières françaises cherchent à s'implanter en presqu'île
pour exploiter le minerai de fer. En Roscanvel et Quélern surtout mais
aussi en Camaret-sur-Mer entre Kheros et Lam
Saoz. On imagine un filon prodigieux joignant les deux sites. Quelques
prospections hasardeuses laissent à penser que le fer est bien là en abondance.
L'oxyde de fer se voit à l'œil nu dans les ruisseaux, les écoulements
des falaises. Quelques concessions sont ouvertes mais en bien moins grand
nombre que demandé... Une compagnie Normande et la compagnie du Mineur-Châteaurouge-Paris
tiennent le haut du pavé et creusent des puits de 8m de profondeur - on
dit qu'il faudrait que ce soit 16m pour que ce soit rentable - des terres
de plusieurs couleurs en sont extraites et quelquefois de la poudre jaune
à dorée et ceci dans des terrains privés. La contrée est sens dessus dessous.
Certains propriétaires pensent déjà monnayer leurs parcelles à prix d'or.
Les chantiers navals de Camaret qui pratiquent le licenciement des charpentiers
de marine à tour de bras parce que la langouste et le homard sont vendus
plus chers qu’ailleurs (13 à 14 frs du kilo pour 11 dans d'autres ports)
et que les patrons pêcheurs après la crise sardinière d'il y a trente
ans, connaissent à nouveau un déclin, voient un espoir de reprise par
la construction de gabares pour transporter les minerais de fer et qui
sait d'or si les filons se confirmaient.
Tensions, jalousies, les débits de boissons délient les langues, on tente
de savoir si son penty (petite maison bretonne) est sur le fameux tracé
mirifique... La presse s'en mêle d'autant qu'il y a de plus en plus de
témoins qui ont vu de la poudre jaune. Cela se précise rapidement car
on fouine s'en en avoir l'air : au Very'ach, dans un puits, il a été trouvé
une matière bien jaune comme de l'or... Ça y est, on y est, il y a bien
une mine d'or à Lam Saoz, dans une grotte marine naturelle... Ceux qui
connaissaient l'endroit n'avaient jamais fait le rapprochement, ils n'avaient
jamais vu d'or de leur vie alors pour deviner ce qu'il en était, il fallait
être savant comme un prospecteur de compagnie minière...
Très vite la fièvre retombe, du fer il y en a mais peut-être pas tant
que cela, pas de quoi en faire une industrie à moins de raser complètement
la presqu'île et de la mettre sous le niveau de la mer, et encore, pas
sûr... Quant à l'or si jaune, si visible jusqu'à en voir partout autour
de soi, ce n'est que du soufre. Une poudre jaune pâle à orangée qui entre
dans la composition des allumettes... Chacun est rentré chez lui la mine
enfarinée, la fortune n'est pas pour demain. Tout compte fait, la misère,
on l'a connaît bien depuis que l'on vit avec elle tandis qu'avec la richesse,
l'union eut été peut-être malcommode comme un mauvais mariage qui ne serait
pas naturel.
Les concessions ne furent jamais exploitées, les sociétés disparurent
comme la fumée dans le vent. On en entendit plus parler.
Les roches sédimentaires (fonds d'océan de vases ou de sables compactés)
ne produisent pas d'or. Une activité hydothermale faisant surgir du quartz
et des paillettes d'or (or dit natif) est une possibilité infime. Sinon
l'or alluvionnaire des rivières réclame un passage de l'eau sur des terrains
aurifères... Ainsi les conditions de trouver de l'or en presqu'île de
Crozon ne sont pas réunies.
L'altération de la pyrite contenue dans les roches sédimentaires fait
ressortir des suintements d'eau chargés de soufre. Après l'évaporation
de l'eau, ne subsiste que la poudre jaune du soufre. A Lam Saoz (Lamm
Saoz), un monticule d'ampélites noires datant du Silurien, libère son
soufre qui se dépose sur des bancs de grès... L'apparence y est parfois
trompeuse en fonction de la qualité de la lumière du jour. Et puis quand
on a envie d'y croire, le soufre est l'or du rêve...
La géologie de la Presqu'île de Crozon
Erosion karstique du calcaire Roscanvel
Flaque d'eau de mer sur la plage
Ruée vers l'or - mine d'or à Lam Saoz Camaret
Ampélite - pierre noire de Bretagne et d'ailleurs
Dolérite érosion en pelure d'oignon
Hyaloclastite - brèche tigrée de Lostmarc'h Crozon
Le rocher du Chien Pointe de Dinan Crozon
Le rocher de Sevellec-coz Crozon
Le rocher de la Cormorandière Roscanvel
La marmite de géant du Toulinguet - Pen hat Camaret
La marmite de géant de Raguenez Crozon
Filon de dolérite à la pointe de Kerdra Crozon
Filon de microgranite de Trez-Rouz Crozon
La grotte rose de la Palue Crozon
Grottes de Kersiguénou, Kerloc'h Crozon
Engraissement de l'anse de Dinan Crozon
Plage suspendue du Corréjou Camaret
Les plages et les vasières explication du rivage marin
Les aiguilles de la plage du Portzic Crozon
La fabrication d'une île en Bretagne
L'effet du climat sur les sols
La grotte Sainte Marine Morgat
Mine de fer de Postermen Roscanvel
L'ancienne tourbière de la plage de Morgat Morgat
L'histoire du galet gris et blanc
Trilobites - empreintes fossiles
Terriers fossiles de vers marins
Le rocher de la plage de Morgat Morgat
Plage suspendue de l'anse de Rostellec Crozon
Comment se forme la ride sur le sable – ripple-mark ?
Schiste rouge du Cap de la Chèvre Crozon
Stratification des schistes et greywackes de Douarnenez
Différence entre formation et groupe géologique
Le gouffre du Cap de la Chèvre Crozon
Différence entre éboulement et écroulement
Le recul des falaise suivi par la géomatique
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