Christophe-Paulin de La Poix de Fréminville, dit le Chevalier de Fréminville, visite la Bretagne à plusieurs occasions entre 1827 et 1844. Il publie ses observations à propos de la presqu'île de Crozon.
En avançant du Leuré [Leuret hameau disparu NDLR] vers les lignes de Quélern, on parcourt la partie la plus riante de toute la péninsule de Crozon. Elle est agréablement variée de riches cultures, de bosquets, de jardins, et les rivages des anses de Rostellec et de Roscanvel offrent des sites charmants. La presqu'île de Quélern, sur laquelle, pendant la Ligue, les Espagnols avaient établi ce fameux fort qu'on eut tant de peine à leur prendre, en 1594, semble avoir été formée par la nature pour être le Gibraltar de la Bretagne et le point de défense le plus important des abords de la rade de Brest ; aussi Vauban, qui savait tout apprécier, reconnut de suite cette importance, et, pour empêcher qu'à l'avenir l'ennemi ne pût, comme l'avaient fait les Espagnols cent ans auparavant, s'y établir d'une manière inexpugnable, il fit couper l'isthme qui la joint à la grande terre par la belle ligne de fortifications que l'on y voit aujourd'hui et qu'il serait bien difficile de forcer. Le manoir de Quélern, ou plutôt Kerlern (lieu des renards, parce qu'autrefois le canton fourmillait de ces animaux), est à peu de distance des lignes. C'est le berceau de l'ancienne et noble famille Le Gentil, dont l'origine remonte au milieu du treizième siècle. Toutefois le manoir actuel ne date que du dix septième, et a été bâti sur les ruines de l'ancien. Lors de l'attaque de Camaret par les Anglais, en 1694, le comte de Langeron, lieutenant-général sous les ordres de Vauban, y avait établi son quartier général. En 1481, Simon Le Gentil, archer en brigandine, comparaît à une montre de la noblesse de Cornouailles. Yvon Le Gentil paraît à la même montre et en la même qualité. Lors de la convocation des ban et arrière - ban de Cornouailles, en 1694, nous voyons un Le Gentil figurer comme cavalier dans la première compagnie que commandait le marquis de Nevet. M. Le Gentil de Quélern, colonel du génie, membre de l'institut d'Egypte, et directeur des fortifications jusqu'en 1830, est le dernier descendant direct de cette famille. Cet ouvrage doit beaucoup aux communications qui m'ont été faites par ce savant officier. On voyait, dans la presqu'île de Quélern, il y a quelques années, un Menhir de quatorze pieds d'élévation, planté au bord du chemin qui va du village de Roscanvel aux lignes de fortifications. Ce monument, comme tant d'autres semblables, passait dans l'esprit des paysans pour recouvrir un trésor. Un soldat, de service aux lignes, ajouta foi à cette fable, et, pour s'emparer de ces richesses, fouilla au pied du Menhir. Mais sa cupidité fut cruellement punie. La pierre déracinée perdit son équilibre, tomba par terre, et l'avare militaire fut écrasé par sa chute. Un autre monument semblable, haut de treize pieds seulement, existe encore à côté. La baie [anse NDLR] de Camaret est comprise entre les terres de la presqu'île de Quélern et la pointe du grand Gouin. Elle est spacieuse, le mouillage en est sûr [port de relâche NDLR], et elle est d'une grande ressource, surtout pour les bâtiments caboteurs. Une anse qui se voit à sa partie orientale porte le nom d'Anse de la mort à l'Anglais, parce que c'est là que furent impitoyablement massacrés, par les paysans des environs, les Anglais qui y prirent terre lors de leur descente de 1694 [bataille de Trez Rouz NDLR]. Ils furent tous enterrés dans un champ voisin du rivage. Le bourg de Camaret n'offre rien de remarquable. Son château [Tour Vauban NDLR], construit sur le môle, n'était qu'un petit fort auquel Vauban ajouta quelques ouvrages. Auprès se voit une petite chapelle du 16e siècle [chapelle de Rocamadour NDLR]. Les environs de Camaret sont nus, sablonneux, presque incultes et stériles [lande NDLR]. En butte à la fureur des vents pendant l'hiver, ils sont pendant l'été brûlés par un soleil ardent.
Extrait de "Antiquités de la Bretagne. Finistère volume
2.
BREST . IMPRIMERIE DE COME ET BONETBEAU , ÉDITEURS , RUE DU CHATEAU ,
44 . A LA LIBRAIRIE DE COME , AINÉ , Rue St. - Yves , au coin de la rue
de Traverse . 1835 .
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