Cimetière de Crozon

RIOU MAIRE BORNIC ADJOINT 1829

La parcelle originelle du cimetière est tronquée par élargissement de la voie extérieure.

Sépulture d'un ancien maire notaire de Crozon, le dernier élu à maintenir le cimetière de St Sébastien.

Concessions démantelées en attente d'un nouvel usage limité dans le temps.

Les deux premières versions de l'église du bourg de Crozon disposaient d'un cimetière comme il se devait couramment du 15 au 18ème siècle. Et comme le voulait la tradition de ces siècles, les notables, les religieux et la noblesse pouvaient faire valoir auprès de l'évêché leur droit d'enfeu et de sépulture au sein même de l'église. Les habitants moins auréolés devaient se satisfaire d'être enterrés autour des murs extérieurs jusqu'à toucher les fondations de l'édifice. La population de Crozon augmentant, il fallut étendre le cimetière en plein bourg qui regroupait les administrations et les logements administratifs ainsi que les familles notables du pouvoir économique.

Des plaintes sont adressées à l'évêché de Quimper concernant les dispositions d'inhumation en la paroisse de Crozon. Les dépouilles sans pierre tombale étaient enterrées à une profondeur de 60cm à 80cm ce qui par grandes pluies faisait apparaître certains membres. Les risques d'épidémie étaient élevés et surtout connus.

L'édit royal du 10 mars 1776 préconisait la création de cimetières extra-urbains. L'obligation royale fut très mal perçue et jamais appliquée, car être enterré loin de l'église convenait aux mécréants mais en aucun cas aux croyants.

L'enclos paroissial de Crozon étant saturé au cours du 18ème siècle, peu à peu les cercueils furent amenés au cimetière de la chapelle de St Sébastien. Les Crozonnais renâclèrent mais la municipalité n'avait pas les moyens financiers d'acquérir un nouveau terrain en l'absence d'un troisième édifice religieux avec enclos. Le cimetière exigu de St Sébastien satura lui-aussi dès le tout début du 19ème siècle. Alors contrainte par la force des choses, la municipalité parvint à acquérir une parcelle, avec l'accord du préfet, aux abords du bourg vierge de toute construction. Il s'agissait d'une révolution funéraire que connurent les communes : un lieu d'inhumation éloigné de l'église ou de la chapelle, hors enclos paroissial définissant la protection éternelle loin du monde terrestre et de ses vicissitudes. Le cimetière du bourg fut abandonné et réemployé en tant que terrain public à usage laïque de sorte que les Crozonnais d'aujourd'hui foulent les Crozonnais d'antan.

La parcelle des missions – terrain recevant occasionnellement les paroissiens en prière en plein-air sous l'égide d'un religieux pour raffermir la foi – fut acquise le 16 septembre 1826 par la municipalité pour 1500 frs pour une superficie de 7533 m². Il s'agit de la partie (Sud) ancienne de l'actuel cimetière qui à l'époque se vit entouré d'un premier mur d'enceinte qui subira moult évolutions à chaque fois que le cimetière sera agrandi par une nouvelle acquisition contiguë. Les piliers d'entrée appartiendraient à l'ancien enclos paroissial du bourg. Une inscription lapidaire rappelle l'ouverture du cimetière : RIOU MAIRE BORNIC ADJOINT 1829. Dès lors le cimetière de St Sébastien perdit son usage.

Les premières tombes de ce nouveau cimetière de Crozon, n'existent pratiquement plus. Le renouvellement des concessions effacent le souvenir des défunts. Cependant, on trouve le caveau d'Yves Corentin Pelliet, maire de Crozon de 1818 à 1826, élu qui n'était pas parvenu à solutionner le problème de la recherche d'un terrain adapté à l'usage de cimetière. Ce ne fut que son successeur, Pierre Riou, maire de 1826 à 1837, qui parvint à réemployer le terrain de mission après, on l'imagine, bien des discussions avec les autorités religieuses.

Ce n'est donc pas la volonté des rois qui transforma la tradition de l'enclos paroissial en cimetière communal mais les considérations pratiques inextricables du manque de place... Un manque de place récurent... Certaines communes refusent désormais l'acquisition de concessions perpétuelles et favorisent les concessions limitées dans le temps... La mort elle-même est intranquille.

Quelques sépultures mémorables : Chanteau – Labouret – Levenez – Aviateurs du Commonwealth – Filles du Saint Esprit...

48° 14' 42.9" N
4° 25' 5" O

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