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Les cales naturelles de St Nicolas

Le niveau moyen de la mer se situe à la limites des balanes (crustacés).

Le village de Rostudel (en haut à droite) est sur le sommet de la falaise du Cap de la Chèvre. Etre si proche de la mer nourricière sans y avoir accès, impensable ? Compter sur la municipalité de Crozon ou les autorités royales pour la construction d'une cale artificielle ? Impensable tant les moyens financiers étaient maigrelets. Alors en avant toute pour l'adaptation en fonction des circonstances.

Les traces jaunes sur les falaises sont les symboles d'un éboulement récent par l'érosion pluviométrique. Une fine couche d'argile provisoire recouvre la blessure de la falaise. L'accès aux cales naturelles pouvait être perturbé du jour au lendemain. Une inquiétude pour les familles de pêcheurs.

Le Sud de l'anse de St Nicolas.

La cale de St Nicolas pour les Français, la cale de Men Coz – Pierre Vieille (récif de proximité Sud-Est) – pour les Bretons, est un plan incliné naturel qui servit de cale d'embarquement et de débarquement aux pêcheurs du hameau de Rostudel et des environs.

Cette cale pentue et malcommode se trouve donc au niveau de la mer en baie de Douarnenez proche du Cap de la Chèvre.

La grève de Saint Nicolas – Sant Nicolas – n'étant pas accessible par la falaise, les pêcheurs cherchèrent des solutions d'accès à la mer et en sélectionnèrent quelques unes en fonction de la facilité toute relative des descentes scabreuses et des remontées qui ne le sont pas moins aujourd'hui encore.

« La cale de St Nicolas », comme les autres cales naturelles des lieux, est un banc de grès armoricain, d'une plage de sable sédimentée d'un milieu marin peu profond durant l'ère géologique de l'Ordovicien inférieur -477 -475 millions d'années. Les bancs gréseux du Cap de la Chèvre sont multiples et s'érodent consciencieusement. Par contre, d'en perdre les strates supérieures tout en conservant sa propre avancée à la mer est moins fréquent, mais pas unique en presqu'île. Le principe appartient aux futurs hauts fonds que les navigateurs redoutent tant.

Un coin de la baie de Douarnenez à l'écart des satanés vents d'Ouest, une possibilité de mouillage de la barque sardinière à la belle saison qui n'était pas négligée par les habitants de Rostudel. Les hommes du foyer partaient à la pêche l'été, pour la sardine essentiellement. A la mauvaise saison des tempêtes, il fallait hiverner la barque, souvent à l'Aber si éloigné. La cale se montait (ou se descendait) pieds nus. Ensuite, on traversait la lande en sabots de bois.

Aller à la pêche ou en revenir devait tenir compte de la hauteur des marées, tout particulièrement des marées basses car la plate-forme surplombe plus ou moins grandement une basse mer. Sortir de la barque avec des paniers de sardines en grimpant sur un rocher très élevé n'était guère envisageable sachant que la moindre blessure pouvait affamer la famille. L'immobilité d'un homme à la ferme était un malheur de plus. Les sorties en mer en hiver terrifiaient d'angoisse les épouses et mères. Perdre son homme, revenait à perdre la vie normale, une vie minimale. Veuve avec enfants, un statut fortement déprécié car trop coûteux pour un éventuel prétendant. Les rares sorties hivernales apportaient la nourriture souvent manquante et se faisaient avec une connaissance météorologique aiguisée par l'expérience mais cela ne suffisait pas. La houle permanente du Cap de la Chèvre, même les jours d'accalmie, était un déchaînement de violence sournoise. On avait beau s'y connaître, on en mourait parfois.

Les chemins vers la mer se fragilisaient avec l'érosion, il fallait parfois choisir une autre cale naturelle. Ce fut le cas du Cap de la Chèvre lui-même qui perdit son accès par écroulement de la falaise.

Ces cales Sud étaient en zone militaire sachant que l'armée française disposait de quelques batteries élémentaires de canons à boulets. Il fut possible que les marins parfois en poste en cas d'alerte à propos de la présence de la flotte anglaise en baie de Douarnenez eurent aussi usage des cales naturelles et plus encore des eaux douces de ruissellement des falaises pour remplir des réserves consommables. Les pêcheurs remplissaient, quant à eux, un tonnelet d'eau douce pour partir ne serait-ce que quelques heures en mer. En cas de dérive, l'eau douce était un facteur de survie durant plusieurs jours. Avoir faim était une habitude, un peu plus, un peu moins, cela ne faisait pas peur ; la soif en mer était crainte. Une fontaine exista à « La Cale St Nicolas ».

Inversement, la marine anglaise devait aussi surveiller ces possibilités d'intrusion à partir de leurs navires au mouillage. Les espions avaient pour mission d'apprécier la résistance de la milice côtière, capter les codes des mâts à signaux, voire se mêler à la population civile pour recruter des bonnes volontés rémunérées et alcoolisées. Un Breton imbibé vous révélait les secrets d'Etat en deux bouteilles de chouchen.

L'origine de l'usage de ces cales approximatives semble inconnue. Les hommes préhistoriques pêchaient-ils la crevette au rivage comme l'homme moderne le fait encore quelquefois ? Le tumulus (disparu) de Saint Norgard prouvait une présence humaine ancienne. Les Romains partaient-ils eux-aussi en mer par ces chemins épouvantables ?

Les cales perdirent de leur utilité à la fin du 19ème siècle quand tous les pêcheurs locaux apprirent qu'à Camaret et surtout à Douarnenez, un pêcheur embarqué avait un salaire. Les familles déménagèrent progressivement et les pêcheurs subsistants devinrent des pêcheurs d'agrément aux crustacés, crevettes, et autres amusements plaisants lors des premières installations de maisons secondaires, anciens pentys des pêcheurs que la pauvreté avait fait fuir.

« La cale de Saint Nicolas » est un détail de l'histoire de la misère presqu'îlienne. Des vies et des survies furent possibles grâce à ce détail géologique que l'usure de la mer avait préparé pour se faire pardonner de ses dangers innombrables.

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