Manoir de Quélern
Christophe-Paulin de la Poix Le Chevalier de Fréminville
écrivit : "Le manoir de Quélern, ou plutôt Kerlern (lieu des renards,
parce qu'autrefois le canton fourmillait de ces animaux), est à peu de
distance des lignes. C'est le berceau de l'ancienne et noble famille Le
Gentil, dont l'origine remonte au milieu du treizième siècle. Toutefois
le manoir actuel ne date que du dix-septième, et a été bâti sur les ruines
de l'ancien. Lors de la bataille de Trez Rouz de Camaret par les Anglais,
en 1694, le comte de Langeron, lieutenant-général sous les ordres de Vauban,
y avait établi son quartier-général.
En 1481, Simon Le Gentil (1), archer en brigantine, comparaît à une montre
de la noblesse de Cornouailles. Yvon Le Gentil (2) paraît à la même montre
et en la même qualité.
Lors de la convocation des ban et arrière-ban de Cornouailles, en 1694,
nous voyons un Le Gentil figurer comme cavalier dans la première compagnie
que commandait le marquis de Nevet (3). Mr Le gentil de Quélern, colonel
du génie, membre de l'institut d'Egypte, et directeur des fortifications
jusqu'en 1830, est le dernier descendant direct de cette famille."
Le château initial de Kélern appartenait à la famille Goulhezre et entre
par le mariage dans la famille Le Gentil. Château féodal démoli, la reconstruction
fut destinée à la plaisance. Le manoir avait pour vocation d'être le berceau
de la famille Le Gentil.
La famille Goulhezre est une lignée d'écuyer de Bretagne dont chaque descendance
mâle obtient le titre d'écuyer d'une seigneurie. Jean I Goulhezre marie
l'un de ses fils (Henry) à Marie de Poulmic. Jean III Goulhezre, écuyer,
seigneur de Kerlern, magistrat, décédé avant 1565, serait à l'origine
de la première ferme fortifiée ou château de Quélern. Un des petit-fils
de celui-ci (Alain) est sieur de Rigonou (Camaret). L'une des petites
filles de Jean III, Esther Françoise Goulhezre (1637-1678), épouse Tanguy
Le Gentil (1627-1712), écuyer, sieur de Pencran (Landerneau), capitaine
de la paroisse de Crozon, fils d'Allain Le Gentil, écuyer sieur de Coatninon
(Plomodiern) et d'Anne de Rosmorduc. Tanguy Le Gentil ajoute à son nom
« de Kerlern/Kélern/Quélern » pour se distinguer des autres branches familiales.
Celui-ci commande deux compagnies de gardes-marines et les milices gardes-côtes,
soit une troupe de 1 300 hommes sous le commandement du Marquis de Nevet
lors de la bataille de Trez-Rouz. Le mariage donne plusieurs enfants dont
Jacques Le Gentil (1661-1689) marié à Clotilde Le Rousseau (1663-?). Cette
union donne naissance à Tanguy Marie Le Gentil écuyer seigneur de Quelern
et de Kerhernot (1690-1736). Ce dernier épouse Anne Yvonne Daniel. Tanguy
Marie Le Gentil meurt donc en 1736. Sa veuve se remarie en 1738 avec Hervé
Joseph de Kersauson, chevalier seigneur de Mescoat. Bref mariage, car
la dame de Kélern meurt à son tour en 1739. Des enfants du couple Le Gentil
sont mineurs : Jean Tanguy et Pierre... Les deux personnages seront les
deux branches qui joueront sur l'avenir du manoir.
Marc Derrien époux d'Anne Folgar ( - 1741) du manoir de Trémet sont résidents
du manoir de Quélern. Veuf, le sieur Derrien reste à Quélern et rachète
des droits seigneuriaux avec des possédants locaux (Carn, Legoascoz, Lucas,
Derrien, Folgar, et consorts...), le 1er octobre 1753, de la tenue roturière
de Coatglas. Anne Folgar porte le "titre" de dame de Kerlern.
Marc Derrien est un investisseur foncier pour l'essentiel. La présence
du couple au manoir n'est pas explicitée.
Cependant des membres de la famille Le Gentil semblent vivre aussi au
manoir, du moins, les aînés portent les titres d'écuyer et de seigneur
de Kerlern. Parmi eux des seigneurs pauvres. Aussi étrange que cela puisse
paraître, les Le Gentil n'ont jamais fait fortune à l'exception du dernier
représentant de la lignée (Emmanuel). En cette période, on trouve Jean
Tanguy Le Genty(4) (fils de Tanguy Marie), seigneur de Kerlern, marié
à Marie Guillemette Le Forestier en 1755 et dont l'union donne naissance
à plusieurs enfants. Le plus jeune, Pierre, a pour parrain, un pauvre
de l'hôpital et pour marraine, une pauvre de l'hôpital. Cette mention
de naissance enregistrée administrativement prouve le dénuement des parents
à l'époque. Ce Pierre se dit écuyer mais vit et meurt dans une ferme de
Brospel après avoir peut-être vécu à Quimper. Il s'est marié avec Marie
Renée Augustine Melou (1741-1821) en 1771. Le couple donne naissance à
Emmanuel-Jean l'Evangéliste le Gentil de Quélern en 1773.
Le manoir est à nouveau pleinement dans la famille Le Gentil par le biais
de Louis-Marie-René Le Gentil, fils de Jean-Tanguy Le Gentil, qui a une
formation d'avocat et qui devient en 1784, substitut du procureur du roi
à la sénéchaussée de Brest Saint-Renan. Le Garde des Sceaux Lamoignon-Malesherbes
annonce une réforme judiciaire d'ampleur en pleine période révolutionnaire.
Sous l'incitation du Comte de Botherel procureur général du Tribunal de
Rennes, avec d'autres opposants à la réforme, le jeune magistrat signe
une pétition de ferme opposition pour garantir les libertés bretonnes.
Après le tollé, la fuite. Dans un premier temps le magistrat se cache
au manoir de Quélern mais Thomas Louis Le Mignon, futur premier maire
de Roscanvel (1794-1795), y voit une menace pour la révolution d'autant
que le substitut est l'ami du prête Louis Graveran notoirement peu révolutionnaire.
En réalité, l'ambitieux se verrait bien racheter les terres des Le Gentil,
il n'est pas le seul à lorgner sur le pactole foncier. L'aristocrate fait
de la prison sur dénonciation de Le Mignon pour incivisme et espionnage
en 1790. L'homme d'église est lui aussi poursuivi et interné à plusieurs
reprises à Brest. Le noble porte plainte contre son "tortionnaire"
pour harcèlement par deux procédures. Rien n’aboutit. En 1792, le noble
indésirable Louis-Marie-René Le Gentil quitte la France pour éviter les
désagréables effets de la guillotine. Il revient en Crozon vers1802 et
meurt quelques mois plus tard. Le manoir et les terres assujetties sont
mises sous séquestres durant l'absence du propriétaire. Ce sera le cousin
Emmanuel-Jean l'Evangéliste le Gentil de Quélern (1773-1843), fils de
Pierre Le Gentil relégué à la paysannerie forcée, qui rachètera la propriété
à titre privé. L'illustre militaire et savant est le dernier Le Gentil
au Manoir. Il meurt à 70 ans dans la demeure qu'il a agrandie par de grands
travaux, il est aussi "propriétaire de la presqu'île de Crozon"
(1829), il ne s'est jamais marié, n'a aucune descendance. Des héritiers
collatéraux, le capitaine de gendarmerie Joseph Kermel (l'ascendance Kermel
provient de plusieurs unions entre les familles Folgar et Kermel entre
autres), l'avocat Kersauzon-Penandref et Bertrand Melou de Trégain complètent
leur aisance. .
1-Simon le Gentil est archer en brigandine pour Jehan
de Cornouailles, sieur de Heguant, homme d’armes à trois chevaux pour
la selle..
2-Yvon le Gentil, représenté par Guillaume le Bras, archer en brigandine.
Petite noblesse de Plonevez-Porzay.
3-Henri-Anne de Névet (1676-1699), colonel du ban et de l’arrière-ban
; le 7 Juin 1694, commande la revue des troupes que Vauban passe à Quimper.
Colonel du régiment de royal-vaisseaux Trévédy, sa santé déclinant, il
renonça et se retira sur ses terres avec sa mère pour y mourir à quelques
mois d’intervalle. Le Le Gentil cité est Tanguy Le Gentil (1627-1712).
4-Jean Tanguy Le Gentil est contraint de vendre des terres au roi en 1778.
De nombreuses parcelles se situent sur les terrains de la nouvelle ligne
de défense de Quélern. Futures fortifications de la presqu'île de Roscanvel
entamées par Vauban bien auparavant. Le seigneur de Kelern n'est pas le
seul propriétaire à faire face à cette dépossession mais compte tenu que
les revenus fermiers sont la principale ressource du noble, le manque
à gagner a dû ajouter de la précarité au couple. 4 sols la corde pour
les terres profondes et 3 sols 6 deniers pour les terres de moindre intérêt.
A la mort (1783) de Jean Tanguy, il laisse 27 000 livres de valeurs foncières.
Son épouse est à hauteur de 18 000 francs (1795) et 620 francs de valeur
mobilière à Landerneau. Ce capital est modeste pour une seigneurie.
La "Biographie bretonne" (tome II - 1857) de Prosper Levot, conservateur de la bibliothèque du port de Brest, fait une brève biographie à propos d'Emmanuel - Marie - Jean l'Evangéliste le Gentil de Quélern. La date de naissance de l'illustre personnage est bien le 29 décembre 1773 et non 1775 comme écrit.
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Emmanuel - Jean l'Evangéliste le Gentil de Quélern était
un savant, militaire, collectionneur, polyglotte, aux opinions politiques
complexes dans une période complexe. A la fin de sa vie, il vit autant
au "Clos Neuf" en Lambézellec qu'au manoir de Quélern. A sa mort, il laisse
260 000 francs de valeurs foncières dont les terres de l'ancien comté
de Crozon. 190 000 francs de valeurs immobilières, 76 000 francs de valeurs
mobilières dont une bibliothèque estimée à 13 000 francs. Il avait des
revenus de 8500 frs annuels pour une imposition de 450 frs annuelle.
Alors, personnage sympathique ou pas ? Une anecdote rappelle que l'homme
fut adjoint au maire de Crozon en 1835 et qu'il fut aussi conseiller général
du canton à deux reprises. A ce titre, le notable n'ignorait pas la difficulté
des maires à trouver des bâtiments pour les mairies et les écoles tant
les finances des municipalités étaient maigrelettes. Le maire de Landévennec
a des vues sur une maison en ruines, propriété de Le Gentil, pour y installer
sa mairie, une école, un auditoire de justice. L'élu envoie un courrier
au préfet du Finistère le 28 mai 1839 : "Mr Le Gentil est piqué de
n'avoir point été nommé président du comice de Crozon. Il a une soif excessive
des honneurs et trouve qu'on ne l'écoute pas assez à Crozon... Ses compatriotes
trouvent qu'il ne fait pas assez pour le pays, aussi ne serait-il probablement
point réélu s'il ne vend point sa maison. Ce serait d'autant plus fâcheux
que c'est un homme de mérite qui peut être fort utile au pays."
La municipalité de Brest voulut acquérir la bibliothèque pour augmenter le fond de la bibliothèque municipale par les fameux 2900 livres du baron pour une somme de 15000 frs. Les héritiers n'ont pas donné suite.
La niche vide de la statue de Saint Jean.
L'abreuvoir des animaux sur le côté droit de la fontaine.
La fontaine Saint Jean.
Chapelle privée datant du 19ème siècle.
La chaumière est en limite de propriété proche d'une des entrées.
Le Manoir de Trébéron était sis sur les terres du hameau
éponyme et entouré de fermes. Un moulin était aussi présent. La première
construction du manoir devait dater du 14ème ou début 15ème siècle. Quoiqu'il
en soit, les propriétaires des lieux ont été recensés par les réformations
de la noblesse bretonne à partir de 1426. La famille occupant le manoir
a pu justifier de son origine noble et ainsi bénéficier d'exemptions fiscales
mais en contrepartie devait combattre pour le duché de Bretagne en cas
de nécessité.
En 1536, Jacques de Kerdren sieur de Kerdren Kerbiriou et Trébéron est
propriétaire des terres et du moulin de Kereuzen.
L'une des familles résidentes était celle des Provost – un membre
de la famille se retrouve une première fois propriétaire du manoir en
1562. Une famille noble propriétaire du manoir de Kéramprovost et des
îles aux Morts et Trébéron au large de Roscanvel.
Le sieur de Trébéron Philippe de Mareil fait parler de lui en 1643 à cause
d'une sépulture familiale en l'église de Crozon portant les amoiries des
Kerleguy portant un aigle déployé et des Quelennec portant trois besants
surmontés d'un lambel. Le seigneur de Trémet, le sieur de Kérellec, en
conteste la propriété en faisant confusion avec une dalle familiale aux
armes des Kerleguy à proximité.
En 1671, la famille de Mareil, seigneurie de Trébéron est déboutée par
la réformation qui constate qu'une autre famille homonyme a de meilleures
prétentions aux titres.
En 1703, le manoir de Trébéron appartient aux enfants de Mr de Lignage
de Villeroy (ayant épousé en 1679 la veuve Claude de Mareil), capitaine
de frégate dans l'escadre du marquis de Coëtlogon.
Le dernier manoir du 19ème siècle, un manoir "moderne", aujourd'hui disparu,
logeait un fermier qui exploitait les terres agricoles. Celui-ci vendit
aux enchères son mobilier et son matériel d'exploitation ainsi que la
paille, le fumier et une jument bonne trotteuse avec son harnais, le 22
septembre 1910. Vente chez le notaire de Châteaulin Me Le Guyader-Desprées,
cette fois-ci du manoir, de cinq dépendances et 150 hectares attenants
fin 1926. L'annonce court début 1927.
Subsiste la chapelle privée et les murs de la propriété ainsi qu'une fontaine.
Le manoir de Goandour en 1970.
Dans les textes rappelant l'histoire du patrimoine de Goandour,
on trouve aussi le nom de Gouandour quand il est fait mention de la famille
d'origine détentrice des biens fonciers de la seigneurie. Mais en remontant
encore la chronologie des textes les plus anciens, le nom originel serait
Gouffandour.
Le manoir de Goandour est le fruit d'une très longue évolution architecturale
qui a dû s'adapter à toutes les périodes de l'histoire de France avec
des phases d'extension alternant avec des phases de réduction de surface.
Manoir médiéval sans doute puisque la seigneurie est très ancienne et
serait la possession ancestrale de la famille Gouandour sans pour autant
établir une datation précise, tout en s'étonnant de la survivance de cette
petite seigneurie se pérennisant à l'ombre du comté de Crozon auquel elle
« succombera » par le mariage. En 1426, des textes relatent le mariage
de Catherine de Gouandour avec Hervé Crauzon, fils cadet de la maison
de Crozon qui endossa les privilèges et les insignes honneurs de son épouse.
Hervé Crauzon devint Hervé Crauzon de Gouandour. Devenue veuve, Catherine
épousa ensuite Alain le Rabiner.
…
Allain I, Sodanne et Clémence étaient nés du second mariage de Jean II
et de Jeanne de Kersanguy en 1537.
Allain I de Gouandour, écuyer, épousa Béatrice de Kervenozael en1588.
Mariage qui donna naissance à Thomas de Gouandour qui épousa Renée le
Faucheux de Kerfleurec, puis naissance de Charles de Gouandour, Seigneur
de Kervenozan, qui fut prêtre recteur d’Isinsac. La branche aînée des
Gouandour, par le fait d'Allain I, ne vécut plus en presqu'île de Crozon.
Sodanne de Gouandour épousa Morice de Kerbecau.
Clémence de Gouandour épousa Jean le Rougeard, poète publié grâce à sa
conjointe.
...
Les Gouandour se lièrent par le mariage aux Pluvié dont le fief se trouvait
proche de Vannes, la famille Pluvié de Gouandour apposa son blason dans
les murs.
...
Conjointement, par le mariage encore, une branche de la famille Gouandour
fut affiliée aux Cléguer. Le 26 novembre 1612, suite au décès de Marguerite
Richard dame de Gouandour, cette dernière fit pour héritier, Alain de
Gouandour du Cléguer de Mezros.
...
La dernière des Gouandour du manoir (ayant vécu sur place) fut Gabrielle
qui épousa Nicolas I de Moëllien dont la seigneurie était à Plonévez-Porzay,
ceci vers 1620. L'aîné des Moëllien était capitaine garde-côte à Douarnenez.
Il fut requis par Richelieu à deux reprises en 1635 et 1637 pour défendre
la baie contre un débarquement espagnol. Ace titre et de par son mariage,
il devint écuyer du manoir de Gouandour. Le blason des Moëllien fut apposé
dans les murs du manoir. ... Lors de la Réformation de 1670, un contrôle
de l'état de noblesse permettant de vérifier l'attribution des privilèges
et des exemptions, la famille de Gouandour fournit des justificatifs de
noblesse sur 9 générations.
...
Messire Guy Louis de Moëllien, chevalier de Gouandour, chef d'escadre
de la marine du département de Brest, chevalier de l'ordre royal et militaire
de Saint-Louis en date du 9 août 1683, conseiller d'honneur au rôle des
compagnies en date du 7 juin 1694, est inhumé dans le chœur de l'église
des Cordeliers de Quimper après avoir tiré des revenus du fermage de Gouandour.
...
A la fin du 18ème siècle, le manoir - Ar coz Maner - fut loué bien que
resté dans la famille Moëllien. Un bail de 9 ans fut signé entre les Moëllien
et les sieurs Louis Le Rividic et Yves Kerinec, le 28 novembre 1785.
A la Révolution, Le manoir était propriété du capitaine aide-major au
régiment du Roi-Infanterie Guy-René-Marie-Bruno de Moëllien qui ne devra
son salut qu'à l'émigration.
...
Le prêtre réfractaire Gabriel Raguenez / Raguenès, ancien vicaire de Landudec,
donnait la messe dans une grange du manoir. Certains récits ajoutent que
sous la grange qui n'était autre que le vestige de l'ancienne chapelle
familiale, subsistait un souterrain suffisamment vaste pour y célébrer
des messes catholiques alors interdites par la constitution révolutionnaire
dévouée au culte de l'être suprême. Suite à une dénonciation, l'homme
d'église en pleine clandestinité fut arrêté le 10 avril 1794 - 21 germinal
de l'an II, sortant du manoir en tenue de meunier. Il sera décapité à
Quimper et les locataires seront inquiétés puis élargis faute de preuves.
Extrait du rapport de mission relative à l'arrestation du fugitif : «
Un détachement fut conduit à 8 heures du matin par un officier municipal
à la ferme nommée Gouandour appartenant ci-devant à un émigré. Les grenadiers
ayant pris leurs dispositions pour entourer cette ferme, tout à coup,
le grenadier aperçoit un gros paysan qui lui paraît suspect et lui crie
: Halte là ! Tu es prêtre. Celui-ci voulut s'évader aider de quelques
femmes clientes, mais le brave sans-culotte en a bientôt imposé à cette
séquelle fanatique et a amené avec ses camarades ce gros réfractaire à
la municipalité qui sur le champs l'a fait conduire par douze grenadiers
à Ville-sur-Aulne (Châteaulin) au grand désespoir de toutes les bigotes
de cette commune. Précédemment, j'avais donné le signalement de ce reptile
au maître cordonnier du bataillon qui loge dans la maison de la mère de
ce coquin en cas qu'il eût des habitudes dans cette maison ; mais il paraît
qu'il n'y est pas venu depuis notre arrivée ici... »
...
Le manoir peu valorisé et des dépendances – Ar Maner bihan –
en ruines à Pen-ar-Menez furent estimés du 22 au 29 juillet 1794 –
4 au 11 thermidor an II, après la confiscation par la Nation. La mise
aux enchères publiques du bien national fut remportée par Gaspard Alexandre
Pennarun / Penarun (1764-1803), un financier de Rosporden, ceci à la date
du 5 novembre 1794. Cette famille occupa les lieux jusqu'en 1921. A cette
date, le manoir de Goandour devient la propriété de la famille Drévillon-Marchadour.
...
Au 17ème siècle, le manoir est en cours fermée par des murs élevés et
des tourelles aux angles si l'on en croit un plan datant de 1672 conservé
aux archives de la mairie de Crozon. Une restauration de 2004, en fait
retrouver deux fondations des fameuses tours. Cela supposerait un souci
de défense comme il se devait en des temps troubles. La structure du manoir
n'aura de cesse d'évoluer vers des dispositions plus agricoles et de plaisance
comme toute maison de noble qui traverse des siècles plus apaisés. Chapelle,
moulin à vent, moulin à marée du Fret, colombier, granges multiples, maison
à pain, puits de cour, étables, granges... Certains bâtis passent les
âges, d'autres disparaissent.
Le manoir est touché par des explosions en 1944 dont un pavillon détérioré
par un obus puis il sera rénové ultérieurement. Les terres de Goandour
jouxtent la position allemande Cr21 de Pen-ar-Menez composée de bunkers
669 de l'armée de terre.
L'ultime souvenir de la famille Gouandour serait l´enfeu des Gouandour-Moëllien
provenant de l´ancienne église paroissiale de Crozon conservé au manoir
de Lescoat à l'instigation de l'historien Le Bastard de Mesmeur. Il fut
un temps, où la famille Gouandour avait sépulture dans l'église même de
Crozon.
Blason des Gouandour :
D'argent à trois chouettes de sable, becquées, membrées et allumées de
gueules – un chevron accompagné d'un arbre, chargé d'une barre.
Manoir d'Hirgars
Une famille noble ancienne Hirgarz - Hirgars parfois nommée
Hirgartz ou Hirgarze, vassale de la famille de Poulmic, était parvenue
à maintenir son nom à la seigneurie éponyme jusqu'en 1647, suite à la
mort d'Alain d'Hirgars. Ensuite les noms de d'autres familles s'inscrivirent
dans l'histoire des murs du manoir d'Hirgars : Châtel, Bossenec, Kerérault,
Bégasson....
Les terres d'Hirgars furent une paroisse de Crozon de 1426 à 1562 et à
cette date de 1426, Alain de Hirgarz fut institué de noblesse reconnue
la plus ancienne sur les 21 nobles que comptait la presqu'île. A ce titre,
la famille Hirgars avait le droit d'enterrer ses morts dans l'église de
Crozon, ce fut le cas de Jean II de Hirgars, par exemple...
Très en amont de cette histoire familiale, la seigneurie semble avoir
été divisée en deux et pour part offerte, par la volonté du roi Gradlon,
à Saint Guénolé comme bien d'autres terres de la presqu'île de Crozon,
suite à l'installation de la communauté monastique à Landévennec.
Ce qui paraît distinguer les Hirgars des familles de rang des siècles
passés fut leur intérêt pour la chose agricole puisque l'on retrouve plusieurs
métayers (Yvon, Hervé...) sur les terres de la seigneurie mais aussi sur
les terres parfois distantes des épouses. La chose militaire, bien qu'existante
dans la généalogie, ne fut pas l'unique raison sociale de la lignée. On
trouve cependant un fils Hirgarz, arquebusier à cheval en 1562 lors d'une
montre (séance d'enrôlement dans l'arrière-ban). Un rang militaire juste
au-dessus de l'homme de pied, ce qui fut une sous-valorisation des prétentions.
Jusqu'en 1557, la dépense était à la charge du seigneur engagé, ensuite
elle devint rémunérée par une solde ainsi qu'un forfait d'équipement.
Cependant cet équipement devait constituer 36% des revenus annuels du
noble. Une arquebuse valait trois vaches... Les nobles terriens n'aimaient
point la bataille avec de tels frais.
Le dernier des Alain (prénom des aînés de la famille) s'enrôla dans l'arrière-ban
de Cornouaille. L’arrière-ban (officialisé par François Ier) était le
service militaire imposé des nobles : « l'impôt du sang » de la noblesse.
On n'y faisait pas carrière, il s'agissait de participer à une armée de
réserve en cas de guerre. Au-delà, Alain d'Hirgars était propriétaire
de plusieurs manoirs et disposait de 1000 livres de rentes nobles.
Comme il se devait, les filles Hirgars se mariaient opportunément sans
nécessairement y consentir :
Béatrice du Hirgars épousa Jehan de Kerguélénen.
Jehanne de Hirgars épousa François le Veyer, seigneur de Kerandantec.
Louise de Hirgarz épousa Yvon du Boys seigneur de Lesnarvor.
Blason : « D'or à 3 pommes de pin d'azur ».
Hirgars : mot breton signifiant haie longue (hirgarz).
La seigneurie d'Hirgars avait fort mauvaise réputation. Le sieur d'Hirgarz était cruel et n'avait donc aucune pitié pour ses serfs. A ce titre, les légendes locales se sont emparées de cette triste histoire pour en faire un conte plein d'espoir et de justice. Ainsi, le monstre géant d'Hirgars habitant son manoir terrorisait sa population et qui s'opposait à lui, se voyait maudit à jamais. Il avait jeté son dévolu sur la fille de Rosmadec qui n'en fut pas enchantée. Celle-ci s'en trouva transformée en jument grossière. Un jeune et vaillant Crozonnais, Corentin, fils naturel du tyran, défia l'abominable personnage et le passa au fil de son épée. Dans l'époustouflant combat, le manoir prit feu et fut entièrement détruit. Qu'importe, Corentin n'était pas homme d'argent et lorsqu'il s'approcha de la jument pour la libérer, elle se transforma en jeune-femme éblouissante, la belle damoiselle de Rosmadec. Cette dernière lui indiqua la cache de la fortune des Hirgars et le couple d'amoureux put ainsi se marier dans la dignité et reconstruire le manoir tout en faisant bénéficier les paysans qui y travaillaient de toutes sortes d'attentions bien utiles. Le mythique Corentin de Hirgarz redora le blason d'une famille controversée.
Une des fontaines de Crozon qui a conservé son authenticité d'antan.
Manoir de Kerivoas
Demeure noble vassale de la seigneurie de Crozon ou de Poulmic ? Il est possible que cette maison fut une métairie dépendante de l'une de ces seigneuries. Ce sobre manoir date de 1668 et fut recomposé au 19ème siècle.
Sépultures des deux sœurs Le Bastard au cimetière de Lanvévennec.
Le manoir de Lescoât est attesté en 1426 comme appartenant
à Jehan de Poulmic, branche cadette des seigneurs / barons de Poulmic.
Le nominatif est Sieur de Leschouat dans les textes anciens et les réformations.
En 1615, la fille de Poulmic, héritière du manoir, épouse Jacob de Kérigou
dont la famille conserve le manoir durant deux siècles. Puis ce dernier
passe de familles en familles : Heusaff d'Ouessant 1778, de Boye 1799,
Campoury 1813, Trédern (comte de) transaction familiale en faveur des
Le Bastard de Mesmeur (1826) comme le fief de Kerbiriou (1842) en Crozon
appartenant dans le temps aux Kerguisiou.
La famille le Bastard de Mesmeur n'est pas originaire de Crozon et n'a
aucun titre de noblesse ancien bien que certains représentants de la lignée,
au 19ème siècle, se sont affublés du titre de comte et d'un blason constitué
d'éléments de familles nobles introduites dans la filiation par le mariage.
La famille le Bastard comporte plusieurs branches et la constitution de
la branche Le Bastard de Mesmeur s'est forgée comme suit :
Le sieur du Parc-au-Bastard, Alain le Bastard épouse Marie Caouen vers
1630.
Le fils, François le Bastard, propriétaire terrien en Tréméoc, en devient
le sieur de Mesmeur, il épouse Françoise Cozic vers 1662.
La famille Le Bastard de Mesmeur est commerçante et terrienne jusqu'au
18ème siècle. A partir de là, les fils de la famille se démènent dans
la magistrature...
Nicolas Le Bastard de Mesmeur (1730-1760) : avocat du roi au présidial
de Quimper (1755-1760).
Le fils, Pierre Jacques (1757-1825) devient magistrat de l'amirauté jusqu'à
la Révolution. Il s'éclipse durant la période des troubles puis intègre
l'administration départementale et démissionne en 1795 pour raisons de
santé. Il profite de ce retrait salutaire pour acquérir des biens nationaux
bradés. Puis il ressurgit dans la magistrature napoléonienne et est nommé
conseiller départemental vers 1800. Lors de la Restauration, il redevient
magistrat au tribunal de Quimper en tant que vice-président honoraire
du tribunal de grande instance afin de juger les révolutionnaires, les
bonapartistes, etc... Il est impitoyable.
Le fils, Alain Jacques (1794-1860) est chevau-léger de la garde du roi
en 1815. Il épouse Jeanne Chauveau de Kernaëret, d'une famille terrienne
(par la mère) et magistrate dont le père est maire de Fouesnant. Au décès
de celui-ci, Alain Jacques est élu maire durant trois ans. L'épouse hérite
des biens de la famille Trédern (mère) dont le manoir de Lescoat en Crozon
fait partie. Le couple fortuné s'installe au manoir en 1826. En cette
année, Alain Jacques est conseiller de préfecture, poste qu'il déserte
quand il lui faut prêter serment à la République. Il se replie dans son
manoir et travaille pour son plaisir, l'histoire régionale, l'archéologie,
le patrimoine architectural. Il est aussi éditeur. Le couple vit aisément
des fermages. En 1848, il est au conseil municipal de Crozon mais doit
démissionner en 1852 à cause de l'article 14 de la Constitution de 1852
qui impose aux élus de prêter serment à la République. Il arrête toute
activité et vit au manoir jusqu'à son dernier souffle. Il a financé la
restauration du calvaire de Saint-Jean-Leïdez et mis à l'abri des pierres
ouvragées du manoir de Goandour.
Trois enfants sont à naître : Anne (1823-1909), Alain (1824-1876); tous
deux à Quimper et Ernest (1827-1886) à Crozon. Ce dernier vit sur les
terres de Lescoat sans profession officielle et reste le seul à donner
une postérité, quatre filles qui perdent le nom de Le Bastard de Mesmeur
par le mariage mais dont au moins une vit, avec sa descendance à Lescoat
jusqu'en 2019 environ. Epouse : Anne Louise de Mellon (1831-1905). Fille
aînée : Armelle (morte enfant). Fille cadette : Marthe (morte enfant).
Fille : Ernestine (1861-1906) se marie avec Louis de Chalus. Fille dernière
: Marie Modeste Aline Renée (1870-1916) se marie avec Henri Alphonse Anatole
Brosset de la Chaux, Lieutenant de Vaisseau. Une descendance : Jean Brosset
de la Chaux, résistant fusillé.
Alain est un magistrat au parcours dégradé dans des palais de justice
secondaires. On se méfie de lui. Il tente la politique et y échoue à plusieurs
reprises dont les cantonales à Crozon. Il est réputé moralisateur et d'une
religiosité excessive. Il n'hésite pas à donner des peines lourdes à des
affaires de mœurs qu'aucun juge ne s'attarde à juger.
L'emblématique Anne Le Bastard de Mesmeur devenue religieuse de la congrégation
des Filles du Saint Esprit est une figure ultra-conservatrice et cléricale
de Crozon. Fondatrice de la première école du canton : l'école Sainte
Anne. Sa lutte pour une éducation gratuite mais religieuse des enfants
et son aversion pour Napoléon III, sa pugnacité à vouloir remettre de
la royauté dans une république balbutiante, fait de ce caractère bien
trempé, un personnage romanesque.
Le manoir d'origine était nettement plus mesuré que celui actuel qui est
le fait d'un usage de pavillon de chasse au 18ème siècle et d'une grande
extension de plaisance du 19ème siècle.
Le manoir de Treyeres. Façade Nord.
Plusieurs orthographes selon les époques et les relevés administratifs : manoir de Treyère, Treyere, Treyeres, Treyer, Trière... Manoir du 17ème siècle ayant perdu une aile au fil du temps (existante en 1830 – plus grande que le bâti actuel) et ayant été remanié en 1760, surtout en façade Sud, afin d'aérer et diminuer une austérité d'antan.
Le manoir de Treyer entre dans la famille Le Jar du Clesmeur
lors du mariage d'Yves avec Marguerite Provost, le 10 février 1650. Cette
dernière est l'héritière du domaine de Treyere.
Aperçu de la filiation :
Leur fils Yves-Gabriel épousa en seconde noce Catherine Perrine de Kerleuguy,
d'une très honorable famille crozonnaise. Son premier mariage l'installa
à Lesneven où il détint des biens. Il fut tenu pour noble en 1670 grâce
à la Réformation du domaine du Roi qui lui permit de prouver l'existence
de 8 générations et dont l'un des premiers représentants connus fut Yvon
Le Jar du Clesmeur qui épousa Mahotte Hervé vers 1440.
Fils d'Yves-Gabriel, Jacques-François brigadier des gardes du Pavillon
(9 novembre 1729), puis enseigne de vaisseau (1er octobre 1731), il meurt
le 15 mai 1744 quelques temps après avoir été nommé lieutenant de vaisseau.
Il avait épousé le 5 septembre 1718, Rose-Marie de Planterose.
Fils de Jacques-François, Bernard-Marie né au manoir le 3 février 1725,
émancipé le 4 mai 1746, garde de la marine en 1747, enseigne de vaisseau
en 1772, capitaine de vaisseau commandant les batteries de Brest en 1779,
brigadier des armées navales en 1781, chef d'escadre en 1784 à sa mise
en retraite le 20 mars. Le comte Bernard-Marie Le Jar du Clesmeur avait
épousé Thérèse Prévost de Cœthual qui lui donna 6 descendants.
La Révolution française vide le manoir de ses occupants, ils émigrent
tous avec des fortunes diverses. Le comte présent au manoir, propriétaire
du moulin du Quimpérou avait failli être lynché à Roscanvel... Sinon Fidèle
Bernard Marie (1759-1805), lieutenant de vaisseau du roi, puis négociant
à Fort-Royal, mourut en Martinique. Avait épousé Anne Élisabeth Jeanne
Vernoy de Saint-Georges. La descendance vécut pour part en Martinique.
César-Auguste-Fernand disparaît « sans laisser d'adresse ». Ambroise Bernard-Marie
Le Jar Chevalier du Clesmeur (1751-1792) , officier de marine, cartographe
reconnu, capitaine du « Marquis de Castries », puis commandant de l’expédition
des Mers du Sud, réfugié en Angleterre.
– Le capitaine Marion-Dufresne rapatria Aotourou, le Tahitien que
Louis-Antoine de Bougainville avait amené en France en 1769. En octobre
1771 l'expédition quitta l'île de France - l’île Maurice, pour le Sud
- Îles du Prince-Édouard - découverte des îles Crozet (janvier 1772) -
Tasmanie (février 1772) - Nouvelle-Zélande. Au cours d'une escale le commandant
Marion-Dufresne et quelques marins furent mangés par les Maoris. Les commandants
en second Ambroise Le Jar Du Clesmeur et Julien-Marie Crozet organisèrent
une expédition punitive avant de reprendre le voyage vers l'île de Guam
- Philippines avant de revenir en France en 1773. Historiquement Ambroise
Le Jar Du Clesmeur et Julien-Marie Crozet furent les premiers découvreurs
français de la Nouvelle Hollande (Australie) quelques semaines avant l’explorateur
Aleno de Saint-Aloüarn qui l'enregistra au nom de Louis XV le 30 mars
1772. –
Le cinquième de la lignée, Louis-Joseph-Gabriel-Marie, né au manoir le
21 novembre 1767 fut le seul héritier de l'ensemble des biens familiaux
qu'il soutint par un mariage providentiel (le 28 Nivôse de l'an II) avec
Marie-Adelaïde Le Métayer de Kerdaniel, riche héritière, dont les biens
vinrent s'ajouter à ceux de Clesmeur et de Treyer. L'unique descendante,
Adelaïde-Joséphine née au manoir le 12 décembre 1805 meurt à Lamballe
sans postérité en 1829 après avoir épousé Joseph-Etienne-Jean, comte de
Chalus qui devint le propriétaire du manoir de fait. Il épousa ensuite
Pauline-Marie de Lorgeril de Lamotte Beaumanoir le 12 février 1840. L'un
des enfants (Louis) de ce second mariage deviendra le sauveur de l'abbaye
de Landévennec en protégeant les vestiges de l'exploitation des pierres
par les affairistes.
Le manoir disposait d'une métairie et devint après l'usage aristocratique,
une exploitation agricole comme la très grande majorité des manoirs de
la presqu'île de Crozon.
Le blason de la famille Le Jar de Clesmeur : « D'argent à une poule de
sable, crêtée et barbée de gueules ; becquée et membrée d'or. ». Les Le
Jar du Clesmeur avaient, pour l'essentiel, des fonctions militaires dans
la défense des côtes ou étaient des marins embarqués. Des fonctions occupées
par la noblesse presqu'îlienne en dehors de certains cas élevés qui purent
atteindre le parlement de Rennes.
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