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"Petites villes de demain"

2022 - Le jardin du presbytère est dans la visée municipale pour son acquisition afin de le transformer en jardin public. Projet phare de la municipalité crozonnaise.

Après "Action cœur de ville" (ville moyenne - 2018), l'administration territoriale diligente le programme "Petites villes de demain" déclenché en 2020 avec un budget d'Etat de 3 milliards d'euros sur 6 ans. Programme national de revitalisation des centres-bourgs des communes de moins de 20000 habitants ayant une situation centrale. 1600 communes en France sont retenues pour recevoir approximativement 2 millions d'euros de subvention. 109 communes en Bretagne sont éligibles, dont Crozon ! La mairie de Crozon a réuni des professionnels d'un cabinet d'urbanisme brestois pour déterminer les actions qui permettraient de redynamiser le centre-bourg ceci de manière onéreuse (environ 90 000€ selon chiffre de la presse) en incluant l'avis des Crozonnais pour s'assurer de la diffusion générale d'un enthousiasme sans faille.

Les cibles principales de ces améliorations sont la place de la Mairie, la place du 19 mars 1962, la rue de Poulpatré, le boulevard de Pralognan la Vanoise.

Les enfants comme les adultes de tous âges furent consultés dans des ateliers de réflexion parfois in-situ. On découvrit alors des besoins de parking, des besoins de circulation piétonne avec des soucis de limitation de la vitesse automobile.

Les différentes orientations retenues sont le développement de « l'arboriculture citadine », la création de venelles y compris sur terrains privés dont les propriétaires devront apprécier le rachat d'une part de leur jardin ou du bâti et supporter donc la privation d'un espace vital au service du bien commun. Sans oublier une fontaine qu'il faudrait déplacer pour la énième fois, la création d'un second skate-park pour débutants en attendant une version pour les sportifs de niveau moyen... Pour survoler le tout, un belvédère est prévu !

Bien évidemment la stimulation du petit commerce est au cœur du projet... Pour quels commerces ? Le commerce en ligne, les changements de comportement des consommateurs, la multiplication des grandes enseignes à la périphérie du centre-ville n'augurent rien de bon sachant que le bourg est fréquenté par une partie, une partie seulement, des Crozonnais plutôt vieillissants.

L'autre partie des Crozonnais, ceux de la périphérie loin des subventions, se débat avec le prix des carburants, la cherté des produits de consommation courante, la difficulté de se loger, la difficulté de trouver un emploi. Quand il y a emploi, il est souvent sous-qualifié par rapport au niveau d'étude ; si étude il y a car tous les jeunes Crozonnais n'ont pas accès aux études faute de moyens financiers parentaux.

En définitive l'augmentation supposée de la qualité de vie dans le bourg qui n'a aucune attractivité particulière pas même patrimoniale puisque le patrimoine de la commune se situe en dehors du centre-ville, se fait au détriment des Crozonnais les plus en difficulté.

Le bourg de Crozon n'est pas l'avenir de la commune, il est excentré du pôle de Morgat qui est le poumon économique de la commune seul capable d'offrir un avenir de petite ville de demain.

Les travaux coûteux de valorisation de Morgat face à l'érosion de la côte, à l'ensablement, à la qualité des eaux de ruissellement, le tout sous la menace de submersions marines sont des projets d'avenir qui peuvent inclure une population locale en attente d'un bénéfice concret sur leur vie quotidienne par des emplois de services nouveaux. Planter des arbres dans le bourg sous les fenêtres de la mairie est une lubie d'un dynamisme en trompe l’œil qui va dans le cours de la facilité de gestion communale connue depuis des décennies et que déplorait déjà l'ESSI de Morgat dans les années 1930. Tant que la municipalité de Crozon n'acceptera pas la primauté de Morgat, les subventions providentielles seront dépensées à des fins futiles venant en soustraction de fonds indispensables.

Certains diront que Morgat fut bien servi par des quais rénovés, une estacade remise au goût du jour, une capitainerie refaite mais tout cela n'est que le décor d'une désolation : ensablement, érosion, risque d'inondation... L'argent des apparences coule à flot.