Four à chaux de Rozan

Accès au four.

L'intérieur du four.

Le conduit de chauffe.

Le haut du four et de la cheminée/conduit d'enfournement des pierres de calcaire.

A droite, vue sur l'étang de l'Aber et les nombreux oiseaux aquatiques (jumelles requises).

Vue de gauche, sur la zone protégée de l'Aber et la mer.

Le four à chaux de Rozan

Le four à chaux de Rozan est construit sur la formation éponyme de calcaire qui traverse la Presqu'île de Crozon de la pointe de Lostmarc'h jusqu'à bien au delà d'Argol. Il est élevé sur le lieu même de la carrière de calcaire sur le site géologique remarquable de Rozan. Ce lieu particulier fut aussi une motte castrale au moyen-âge.

Ce four à chaux appartient à un programme des pouvoirs publics qui cherchent à intéresser des investisseurs privés pour approvisionner la région en chaux. La consommation de la chaux est exponentielle à cause des grands chantiers militaires et dans une moindre mesure, des premières maisons de villégiature ainsi que l'agriculture. Un investisseur achète à la veuve du Marquis de Bédée des parcelles au bord de l'étang de l'Aber ainsi que la presqu'île de Rozan (ancienne possession du comte d'Estaing), y connaissant la présence du calcaire, ceci en 1837. Le sous-préfet de Châteaulin signe l'autorisation de chantier le 21 septembre 1839 en ce qui concerne plusieurs fours à chaux au hameau de Rozan en Crozon. Le chantier est confié à l'entreprise Boulet et Cie qui n'en construit qu'un seul en définitive. Le financier revend les terres inutiles à son projet pour honorer son projet de four à chaux.

Lors de la construction du four à chaux en 1839 par l'investisseur Louis Victor Bourassin, pharmacien à Quimper, la mer à marée haute vient au plus haut de l'estuaire. Les embarcations chargent des barriques de chaux et partent au large dans la baie de Douarnenez pour des livraisons jusqu'à Quimper parfois. Il n'y a pas encore la première route digue, la zone est une échancrure maritime simplement taquinée par un ruisseau d'eau douce qui s'y dilue et qui permet de refroidir la chaux. Une route digue envisagée par Bourassin qui devra être patient et habile pour l'obtenir.

Les terres du plateau de calcaire de Rozan appartiennent donc au couple Bourassin qui loue la carrière jusqu'en 1843 à Alexis Pierre Théophile Boulet résidant à Nantes bien que le bail d'origine soit de 20 ans. Ce dernier s'associe avec des connaissances mais il semble que l'affaire capote et change d'exploitant pour revenir à un spéculateur, un certain Aubert. Changement de propriétaire de la carrière par l'acquisition de Parfait Avrouin jusqu'en 1859. Changemant à nouveau de propriétaire autant pour le four que pour la presqu'île de Rozan avec sa carrière, ses pâturages, la ferme (1859) : le notaire de Crozon Louis Jules Alavoine met en location tous ses biens à charge pour les bénéficiaires de les entretenir. Le four est ainsi rénové en 1864. Des loueurs successifs exploitent le four avec plus ou moins de succès et une faillite. Méry Sully Vincent est un loueur dont le nom est connu par ses aïeux ayant exploité la chaux en presqu'île. Il semble être le dernier à s'être risqué dans l'entreprise avec l'arrière pensée de faire un élevage de poissons dans l'étang. Projet non abouti, le four reste possession de la Mme Alavoinen veuve depuis 1863.

Le four est abandonné après une tempête en 1872 mais en réalité l'effondrement du marché de la chaux explique la cessation d'activité commerciale. Les militaires consomment de moins en moins de chaux et commencent à œuvrer avec les premiers mortiers de ciment qui préfigurent l'introduction du béton dans les défenses côtières. L'usage civil de la chaux est dérisoire. En ce qui concerne l'usage agricole, l'épandage s'avère coûteux.

La zone de proximité est inscrite à l'inventaire supplémentaire des sites par arrêté du 23 mai 1933.

Le conservatoire du littoral en devient, avec les environs, l'étang et l'île de l'Aber, propriétaire en 1980.

Le four est peut-être partiellement utilisé jusqu'à la première guerre mondiale mais au delà, cette fois, il est à l'abandon et la végétation l'enveloppe progressivement jusqu'à ce qu'en 1984 des scouts Belges œuvrent à le remettre en évidence.

Tarifs de vente de la chaux en 1845 :
7frs la barrique de 2.25 hectolitres.
5frs la même barrique de petite chaux.
3frs la même barrique de cendre de chaux.

Carrière de calcaire proche du four.

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