Exercice d'évacuation par les pompiers avant la démolition des maisons.
Tapisserie.
Deux maisons de ville, officiellement atteinte par la mérule
et contenant de l'amiante devenue propriété de la commune de Crozon pour
80 000€ ont été démolies (20 000€ 2024), officiellement encore pour «
aérer » l'angle de la rue, avec pour projet provisoire des places de parking
et un autre vague projet de commerce municipal pour aider les jeunes commerçants
à s'installer. Un immeuble est alors en construction sur les terres voisines
et la disparition de ces deux maisons inoccupées aère effectivement le
recoin. La démolition était assortie de la récupération des pierres et
voûte de la porte du n°8.
Les maisons dites « Balcon » rappellent l'évolution de l'urbanisme crozonnais.
En effet, des terres agricoles de la famille Balcon jouxtaient les maisons
du bourg et quand l'activité agricole se réduisit peu à peu, l'idée de
reconversion s'orienta vers un magasin de jardinage, graineterie Vilmorin,
vente de légumes de saison de la ferme, vannerie: « La maison Balcon –
Au Jardin » jusque dans les années 2000. La maison mitoyenne fut une agence
immobilière familiale de location saisonnière exclusivement.Une modernité
notable. Devenues réserve foncière communale, les deux maisons sans destin
décidé sont devenues encombrantes car les frais de réhabilitation furent
jugés hors de portée des finances de la commune. L'opposition marqua son
désaccord et proposa que ces maisons soient des lieux d'accueil social
d'urgence.
Une maison individuelle construite au début du 20ème siècle
sur un terrain de 5480m², ancienne terre agricole. La modernité d'alors
est d'avoir une maison avec un étage pour les chambres et le cabinet de
toilette s'il y en a un. En l'absence de cabinet de toilette, l'hygiène
se fait à une table de toilette au plateau de marbre avec les ustensiles
nécessaires aux ablutions dans la chambre parentale. Après la seconde
guerre mondiale, une salle de bain est ajoutée attenante à la façade arrière
de la maison pour une meilleure aisance. Un conduit de cheminée spécifique
annonce l'usage d'un poêle à charbon. L'eau courante commence à arriver
au centre bourg en 1954 alors les maisons des quartiers périphériques
devront attendre.
On ne veut plus vivre dans le penty traditionnel de plain-pied composé
d'une pièce commune. Le cintrage des liteaux en pierre noble des fenêtres
hautes est un élément luxueux. Là aussi, fini les fenestrous sans vitrage,
on veut de la lumière! Le chauffage est meilleur au charbon ou bois selon
les pièces... A l'origine les volets en bois pleins extérieurs étaient
à deux vantaux.
Le garage est aussi un ajout dès que le propriétaire devient un automobiliste dans les années 1950-1960 bien souvent. Certaines maisons de cette époque n'ont pas de place pour construire un garage quand le terrain est en ville. Dans le cas présent, les parcelles étaient agricoles et donc jamais construites, laissant l'habitant gérer son espace face à la modernité.
Enfin, le grenier non aménagé court sur toute la surface des sous-pentes.
Il fut un temps où l'impôt foncier se calculait sur la surface au sol occupée par le bâti et non pas sa surface habitable totale...
Cette habitation est désormais considérée comme désuète, malcommode avec ses petites pièces, humide, mal chauffée. Les travaux de mise en conformité dispendieux... Un grand terrain trop difficile à entretenir.
En 2025, la maison est rachetée par une société immobilière en vue d'une
démolition pour la construction de 4 immeubles pour 71 appartements. L'utilisation
de la surface au sol est maximale et intègre des places de parking. L'ère
de la concentration de l'habitat depuis la loi ELAN du 23 novembre 2018
impose la non artificialisation des sols dans les communes afin d'éviter
l'étalement de l'urbanisation sous le couvert de l'écologie mais aussi
et surtout pour limiter les dépenses des services publics, voies, électrification,
etc.
En un siècle, les considérations de l'habitat privé ont fait une révolution complète.
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