La briqueterie-chaufournerie de Lanvernazal et l'hôtel A la descente des voyageurs.

Ancien hôtel à gauche.

L'hôtel « A la descente des voyageurs » au cœur de Roscanvel devenu aussi débit de tabac dont la carotte rouge au-dessus de la pancarte en donnait la preuve était une adaptation audacieuse d'une entreprise de briqueterie-chaufournerie du début du 19ème siècle qui s'était éteinte vers 1865. La famille Balch qui y vivait succédait aux derniers propriétaires de l'entreprise ruinée dans tous les sens du terme... Boidron et Dauriac... L'hôtel reçevait les touristes fraîchement débarqués des vapeurs sur la cale toute proche.

Des investisseurs Brestois Messieurs Rideau (déjà propriétaire de la briqueterie de Quélern) et Pouliquen installèrent des fours à chaux et une briqueterie sur les terrains de Lanvernazal à l'arrière du bâti dont la production fut essentiellement destinée à l'armée à Brest : les bâtiments militaires étaient en expansion permanente. Une carrière d'ardoise au pied de la falaise de proximité complétait la production de matériaux de construction. L'ardoisière ne tint pas et ferma rapidement. Les frais d'exploitation et la piètre qualité des ardoises de « Toull Madame » mirent un terme à cet investissement. Par contre les briques, tomettes et barriques de chaux se vendaient bien car la matière première se trouvait sur place et le bois de chauffe venait des propriétés du Poulmic, de Kernon et Rosmadec de l'un des investisseurs.

Méry Vincent (créateur des jardins de la Malmaison pour l'impératrice Joséphine) fit aussi partie prenante de l'association mais de manière plus éloignée bien que grand connaisseur des métiers de la terre cuite et de la chaux grâce à son travail dans l'autre briqueterie de Roscanvel.

Après l'essor de la famille Boidron repreneuse de l'entreprise, le marché devint saturé, les bénéfices furent bien moindres jusqu'à devenir inexistants. Les fours, la briqueterie sans entretien disparurent.

48° 18' 52.2" N
4° 32' 49.7" O

Briqueterie de Quélern en Roscanvel

La briqueterie de Quélern.

Les maisons basses furent les séchoirs de la briqueterie puis des maisons d'habitation.

Des tuyaux de drainage insérés dans un mur de la briqueterie de Quélern à titre de ventilation. Le drainage à la romaine est ancien, ce sont donc des tuyaux d'une trentaine de centimètres de long alignés dans une tranchée avec une pente minimale d'1cm par mètre. La tranchée est comblée. L'eau de pluie pénètre en terre et se met à circuler dans le tuyau discontinu et part au plus bas, un ruisseau, une zone non cultivée, etc.

L'entreprise de Quélern a une production de chaux (2 fours à chaux) et une briqueterie dont une partie de la structure subsiste mais sans activité.

Méry Vincent, sur les « conseils » de sa belle-famille Rideau du Sal, s'active dans le métier à Brest depuis 1789 et en contrat avec l'armée, est promu directeur (1803) des différentes activités de fours sur Quélern et à Postermen.

Les productions au début du 19ème siècle servent aux améliorations des fortifications de Quélern ainsi que certains marchés brestois desservis par voie maritime. Côté terre cuite, la production est essentiellement constituée de briques, de tomettes en carré, de tuyaux de drainage... La fourniture aux militaires est certes lucrative, les volumes de vente sont vertigineux (400000 briques par an et 20 millions de tomettes), 40 à 50 employés travaillent durement, mais l'essor s’essouffle d'autant plus que les prix pratiqués sont plus chers que ceux des briqueteries de Landerneau et Brest qui sont en plein développement. L'ouverture au marché civil est hors de portée durable car le transport par bateaux dans la Rade de Brest est un surcoût incontournable. Les Presqu'îliens quant à eux n'utilisent pas la brique dans leurs constructions, trop chères et pas assez rassurantes question solidité face à la mer et ses tempêtes. Quelques bourgeois venus de la ville affectionnent les conduits de cheminée en brique et les encadrements de fenêtre façon gare mais le marché est marginal. La prometteuse entreprise de Roscanvel « étouffe ». Le bois de chauffe est importé de Brest, ce qui n'arrange rien, il n'y a pas de bois en presqu'île à exploiter. L'argile provenait de Lanvéoc (Sévéléder carrière propriété de la briqueterie), elle était lavée à grande eau, moulée sous presse (10 presses mues par un moteur à vapeur de 12 CV), cuite au four, et séchée longuement dans des séchoirs couverts, les actuelles petites maisons en bord de route.

L'entreprise change de main plusieurs fois et ferme définitivement en 1886. Il a été envisagé une reconversion du bâti en centre pénitentiaire en 1889, l'idée est vite abandonnée...

Un seul des propriétaires donne du lustre à la briqueterie : Claude Théodore Kermarec dont la production est signée. Il est lui même propriétaire de trois sloops (bateaux) de transport et compte sur cet avantage pour diminuer les coûts. L'entrepreneur durant son expansion, se fait construire une maison et dessiner un jardin aux allures exotiques sur place. La future Pagode... Un ultime sursaut dans la faïence décorative est tenté mais face à la notoriété quimpéroise, Henriot, tout particulièrement, l'échec commercial est patent.

Mr Kermarec, au delà de son entreprise, et ses bâtiments "industrieux", achète progressivement des hectares de terre alentours pour y planter des arbres et ainsi créer un espace de vie remarquable. Malheureusement, l'heure de vendre le bien sonne. En 1883, un certain Marie Jules Lenormand se porte acquéreur pour une brève activité de trois ans. En 1904, un journaliste, écrivain, voyageur, gastronome rachète la propriété pour en faire une pension-villa de luxe. Austin de Croze rêve en grand...

48° 18' 2.1" N
4° 33' 24.4" O



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Amoureux éternels ? Ardoisière Briqueteries Cales Calvaires Casernes Pont Scorff Chantier Naval Auguste Laë Cimetière déplacé Commerce à double activité Déblais et buses Ecoles Eglise de Saint Eloi Etangs Fontaines et lavoirs Fours à chaux Hôtels Prisonniers Kabyles Kerlaer le village des voleurs L'heureux krach de 1929 La Pagode Manoirs ou maisons manales Menhirs Moulins à eau Moulin à vent du Seigneur Pardon St Eloi L'ancienne poste Presbytère Réfugiés Républicains Espagnols Rocher Lieval Rue de Peisey-Nancroix Saint Pol Roux Tregoudan Ruines de Trévarguen Villa Trombetta Trouée de Toul Brein Ruisseau Ragadal


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