Un intérieur de charme à découvrir.
Le petit commerce rural, une aventure attachante que des
jeunes commerçants tentent pour le bien des municipalités désemparées
par la disparition des commerces de proximité. Il est difficile d'imaginer
que de nombreux villages avaient tout sur place avant que le mot supermarché
ne soit inventé. Le funeste écrémage s'est accéléré avec la démocratisation
de l'automobile qui permettait d'aller à volonté chercher des prix imbattables
dans des grandes surfaces généralistes. Les devantures se sont fermées
les unes après les autres en presqu'ile de Crozon. Les magasins sont devenus
des logements dont on devine l'activité commerciale par les baies vitrées
qui subsistent sur les façades.
Le 25 décembre 1957, Mr François Feunteun, ouvre une boulangerie pâtisserie
au 1 de la rue du Luxembourg
en Roscanvel. L'entreprise évoluera vers une double activité par le biais
d'un espace bar/épicerie (16 juin 1985), pour compléter le chiffre d'affaire.
La double activité commerçante était une quasi tradition de survie pour
les commerces du 19ème siècle qui s'estompa au cours du 20ème. Il est
vrai que le doublement d'activité passait autrefois par l'ouverture d'un
débit de boissons auprès d'une activité de base, d'épicier, d'artisan,
de fabriquant, de revendeur... C'était le seul moyen de faire vivre une
famille dans un village replié sur lui-même dans lequel le tourisme n'apparut
que tardivement, insuffisamment et de manière très saisonnière...
La boulangerie/bar ferma en 1995/1996 pour devenir une habitation. A la
liste impressionnante des entreprises commerciales fermées à Roscanvel
à cette époque (6 en 1995/1996 soit 3/an en moyenne), il fallait donc
ajouter ce commerce un peu à l'écart du bourg.
Une renaissance s'est produite le 14 juillet 2023 par l'ouverture d'un
snack-bar librairie dans l'immeuble endormi. Une présentation d'antan
soignée, attrayante, avec une volonté claire de renouer avec les années
passées, le formica, le carrelage à petites tesselles... « La Bonne Fortune
» est un petit commerce personnalisé qui dépayse, fait voyager dans le
temps avec une pointe de nostalgie pour les anciens et le plaisir de la
découverte pour les jeunes pousses. Pour se rendre compte de ce fut Roscanvel,
il faut s'imaginer toutes les vitrines déchues proche de l'église rouvertes
délivrant tous les produits de toutes les nécessités qui satisfaisaient
la clientèle. On faisait des affaires en papotant sur les voisins, les
commérages étaient gratuits, nul ne s'en privait au risque d'être suspecté
de sournoiserie ! La pire des descriminations.
Les derniers commerces alimentaires d'avant :
Un boulanger pâtissier ferme ses portes au 2 rue du Penker le 30/09/1997.
Un boucher ferme ses portes au 16 rue de la Mairie le 20/09/1989.
Un boucher ferme ses portes le 18/11/1986.
Sur les vitrines deux mots en cours de désuétude :
• Vente de TRUCS divers : le mot truc désigne la chose matérielle
ou l'idée non exprimée. "J'ai acheté un truc" : on veut faire
savoir que l'on a fait un achat sans pour autant déterminer l'objet acquis,
par pudeur, par malice pour susciter la curiosité de l'auditeur... "J'ai
un truc à lui dire" : on tient à faire savoir que l'on a quelque
chose à dire à une personne sans pour autant dévoiler la nature du propos,
par pudeur, par malice... Le mot truc est un fourre-tout plein de surprise
! Il y a eu des génénations truc, bidule, machin, selon les nuances que
la circonstance imposait.
• La BUVETTE : lieu de consommation d'alcool debout au comptoir
souvent en plein-air mais pas que... La notion de bar suppose une possible
consommation en place assise selon le choix du client.
Roscanvel à découvrir :
Aller à l'essentiel
Postermen - fours à chaux et briques + mine
Par curiosité
La mairie de Roscanvel, l'ancienne école des filles
Histoire
Kerlaer le village des voleurs
Réfugiés Républicains Espagnols
Patrimoine militaire