Casernes Pont Scorff et la zone d'échouage
Les casernes du 17ème siècle (réaménagées au 19ème) de
Pont Scorff en Crozon logeaient les officiers commandants de la place
de Quélern. La maison la plus à gauche recevait le commandant dont l'un
aurait été Bernadotte, le simple soldat royaliste qui fut sacré roi de
Norvège et de Suède sous Napoléon Ier.
Il faut se souvenir que la presqu'île de Roscanvel est fortifiée et coupée
du reste de la Presqu'île de Crozon. On y accède essentiellement par des
voies maritimes provenant de Brest. Les deux voies terrestres sont des
portes fortifiées contrôlées par des postes de garde.
Bien longtemps, la grève servait de zone d'échouage pour les bateaux de
ravitaillements militaires. L'échouage consiste à mener le bateau directement
vers la grève et à le laisser se poser à marée descendante. Ceci est rendu
possible avec des barges à fond plat. A marée descendante, l'embarcation
est au sec. La prochaine marée soulèvera à nouveau le bateau qui sera
amené au large. Les bateaux à quille devaient être équilibrés par des
béquilles.
Les bâtiments à ce jour sont moindres. Le bâtiment Est a disparu pour
faire place à un jardin paysagé. Leurs affectations ont évolué du tout
au tout... Après un usage strictement militaire, il y eut un usage administratif
avec la perception des impôts, une école de filles (1872), la poste* (1890
ou 1899 selon les sources). A nouveau une école de garçons durant la seconde
guerre mondiale avec à deux pas une batterie allemande souvent mitraillée
et bombardée par les alliés.
Ce fut aussi une auberge de jeunesse à grand succès qui depuis 1936 jusqu'en
1940 était au centre de Roscanvel. Ensuite l'auberge de "L'amitié" de
la famille Lecoeur qui reprit son activité après guerre (1945-1949 dans
le grand bâtiment de pont Scorff aujourd'hui habitation) a reçu des centaines
d'enfants des régions sans mer qui sont venus découvrir l'eau salée, les
coquillages et la navigation sur le Faucon rouge, le bâteau des Lecoeur.
*En 1929, les personnels de la poste et les usagers se plaignent de l'insalubrité du bâtiment. Les eaux de pluie ruissellent de la colline du Run et s'introduisent dans le bâtiment. Les jours de fortes pprécipitations, le plancher de bois est soulevé par l'eau. Les murs sont fissurés et une forte odeur de terre humide envahit les lieux. La municipalité envisage une nouvelle poste dans le bourg mais faute de moyens, le projet est sans cesse repoussé.
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