Le ruisseau aujourd'hui nommé Ragadal et parcourant le
plateau de la presqu'île de Roscanvel est à lui tout seul une curiosité
naturelle qui irrita bien des générations d'hommes qui espéraient de lui
bien plus qu'il ne put offrir. Le cours d'eau appelé par le passé ruisseau
de Keraguennec et parfois de Quimpirou fut l'objet de tentatives d'exploitation.
Dès que la meunerie se répandit en presqu'île de Crozon et que des moulins
à vent furent élevés en Roscanvel, l'idée de compléter ces structures
par des moulins à eau dans l'espoir de compenser les pertes des jours
sans vent fut une évidence. Des interventions seigneuriales des familles
de Crozon ou de Poulmic selon les époques mais aussi quelques démarches
privées illégales, encouragèrent des paysans à construire des bâtis sur
les rares zones de fortes pentes, en aval du ruisseau avant qu'il ne se
jette dans la mer au Fort
de la Fraternité. Tout se solda par des échecs plus ou moins précoces.
De sa source au Nord de Kermorvan jusqu'aux environs de Mencaër, le ruisseau
n'a pas de lit, il semble stagner sur le plateau élevé de Roscanvel. Déclivité
quasi nulle, abondance des pluies en hiver, il s'étale sur des hectares
d'un sol marécageux entre prairies noyées et roselières insalubres. Ce
n'est qu'à la chute du plateau qu'il prend quelques forces et accepte
de suivre un tracé régulier. Les archives anciennes relatent cette particularité
d'étalement qui transforme tout un territoire en zone
humide, désormais protégée. On y décrit les nécessités de curetage
pour contraindre l'eau à couler dans un flux concentré. Il y eut des débats,
des mises en demeure, des travaux entrepris, une administration qui s'en
mêla, ordonna, rien n'y fit. De tous les siècles, les entreprises échouèrent,
les moyens manquèrent et sans doute l'esprit d'indépendance du ruisseau
régna-t-il en maître.
Bien que l'eau hivernale trouve un très faible courant du fait de son
abondance, ce dernier modifie la structure de la couche de terre en permanence
de sorte qu'il est difficile d'affirmer que l'eau qui passe un jour ici
sera aussi là dans les semaines qui viennent ou l'année prochaine pour
peu que la pluviométrie soit très différente. Quant à l'été, selon sa
sécheresse, tout n'est que boues et moustiques, Ragadal somnole.
Le Ragadal désormais est un spectacle qui s'apprécie sereinement, plus
personne n'ose l'importuner, seules deux ruines des moulins
à eau les plus récents rappellent la présence humaine.
La zone humide du pont Kreiz en presqu'île de Crozon est
une zone protégée de plusieurs hectares. Tout y est ! Une roselière qui
selon les saisons est baignée d'eau ou simplement de boue. Des saules
intègrent les terres gorgées d'eau. Quelques peupliers les suivent. Ensuite
ce sont des chênes qui durcissent leurs racines dans une eau douce qui
varient de profondeur selon l'ensoleillement.
La flore y est riche ainsi qu'une faune discrète.
Des chemins de traverse entourent cette zone exceptionnelle sans jamais
aller en son cœur. Le pont Kreiz est l'un des rares points d'observation
du ruisseau Ragadal.
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