Etre enterré à Roscanvel, au cimetière changeant

Comme tout cimetière d'antan, celui de Roscanvel entourait l'église d'origine... Bien davantage d'ailleurs. Les premières sépultures furent installées sous le dallage de l'église même mais cela occasionna des relents pestilentiels et de l'instabilité dans les sols. On accepta de se faire enterrer à l'extérieur de l'église mais à la condition d'être au contact des fondations de celle-ci... Des fissures apparurent dans les murs de l'édifice sacré alors on accepta, en grande résignation, d'être enterré aux abords seulement... Les tombes s'additionnèrent autour de l'église mais le manque de place se fit sentir dès 1855. Par malchance, l'église réclamait des travaux non financés, la cale du bourg était un chantier en prévision qui tardait, une nouvelle école était nécessaire... Les années passèrent... La cale fut réalisée en 1881 et l'école en 1883...

Comme le sort s'acharne parfois, le ruissellement des cadavres, par le biais d'une source souterraine, amenait des eaux sanitairement impropres à la consommation à la fontaine St Eloi, seul lieu de puisage du bourg. Le maire Hippolyte Madec prit les choses en main, achèta des terrains à des particuliers pour 25 francs l'are et fit murer le nouveau cimetière dans les règles admises alors. L'administration sanitaire s'en mêla enfin, les épidémies faisaient peur, il fallut déménager le cimetière, ce qui se réalisa à partir de 1887... Partiellement seulement, pour les tombes récentes. Les plus anciennes furent démontées en leurs plus belles pierres et leurs statuaires les plus ornementaux et c'est ainsi que partout en Roscanvel dans les maisons d'aujourd'hui, des éléments funéraires sont insérés dans les façades, des pierres tombales sont devenues des tables de jardin, des gués de ruisseau, des décorations de fontaine – fontaine du Ménez, fontaine de Kerguinou... De la récupération tous usages  et pas seulement, certaines familles ont déterré les ossements de leurs aïeux, effarés qu'ils étaient par le transfert satanique, pour les enterrer dans leurs terres avec la pierre tombale d'origine ou sans !

Le mauvais sort ne lâcha pas prise, enraciné qu'il est. Le nouveau cimetière (celui d'aujourd'hui) était fort mal placé car une source souterraine amenait elle-aussi des eaux putrides à la fontaine. Seule la tardive eau courante de l'après guerre chassa la malédiction. Les morts ne dérangent plus désormais et la suppression du cimetière initial fit place à une grande route bien nécessaire avec la venue des premières automobiles.

L'ancien cadastre montre que le cimetière (261) se trouve sous plusieurs chaussées actuelles tout autour de l'église (262) et de son ossuaire (disparu). Parcelle 263, le presbytère avec la grange  du bord de route qui a été rasée pour élargir la route principale. La drapeau sur le clocher représente un mât à pavillon de l'armée. Pratique courante que d'user des points hauts à des fins militaires.



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