L'hôtel Belle-vue de Roscanvel a été construit en tant que
maison secondaire par une famille Brestoise, les Lory, en 1880. Au cours
du début du 20ème siècle, de nouveaux propriétaires ont transformé l'immeuble
en hôtel espérant le coup de cœur des touristes ayant une vue imprenable
sur les îles de Trébéron et des Morts. Un hôtel ? Pas tout à fait, un
garni plus exactement. Un hôtel simplifié pour que des Brestois puissent
passer des vacances paisibles à prix modeste. Des Brestois qui pour beaucoup
sont des Presqu'îliens partis à la ville faire carrière. Revenir sur sa
terre natale est un plaisir d'autant que le tourisme sur longue distance
n'est pas encore développé. Les compagnies maritimes organisent des journées
pique-nique en Crozon... On se détend sur le bord de mer avant de rentrer
le soir en ville.
Les soldats Allemands grands amateurs de paysages exceptionnels, ont choisi
d'en faire une Kommandantur avec tout ce que cela suppose d'activités
sordides au cours de la seconde guerre mondiale.
Après guerre, les affaires ne sont plus aussi florissantes même si on
danse follement pour fêter les mariages, le tourisme quant à lui change
de visage... Les normes de la gestion des eaux usées, l'absence de terrain
autour du bâti, empêchent l'exploitation hôtelière. Une affaire d'héritage
ingérable a bloqué la reprise du bâtiment qui s'est dégradé dangereusement.
Des débris tombant sur la chaussée ont fait frémir bien des municipalités...
Il fallut entreprendre d'enlever la couverture en ardoises. Les vents
disséminaient celles-ci au risque de blesser les riverains.
L'hôtel Belle-vue est en cours de rénovation à usage privé.
Les plafonds, les cloisons (parfois) avaient une structure en lattis de bois recouverts de chaux ou de plâtre, voire des deux. Les litonnages légèrement espacés permettaient l'enveloppement du crépis pour qu'il adhère parfaitement. Cette méthode de construction n'existe plus si ce n'est qu'en restauration des monuments historiques.
Le bon souvenir du "Grand Café du Luxembourg".
Le pré du Luxembourg, la rue du Luxembourg en Roscanvel...
Plus en amont dans le temps « le Grand Café du Luxembourg » fondé par
Madame Déniel et repris par les quatre sœurs Keraudren Herveline, Louise,
Maria, Joséphine... Les deux plus jeunes chantent, les aînées sont à l'accordéon
et à la mandoline. Ce n'est pas la seule salle de bal de Roscanvel de
la fin du 19ème début du 20ème siècle mais l'ambiance y est appréciée
et les militaires les régiments d'artillerie ont pour simples distractions
la danse et la boisson. Ces hommes du 2ème RAC, parmi d'autres, s'ennuient
et vivent leur affectation comme un éloignement de tout et de l'essentiel
en temps de paix car il ne se passe rien en dehors des manœuvres annuelles.
Les sœurs Keraudren font aussi appel à des orchestres militaires régimentaires
pour assurer des nuits tardives aux rythmes effrénés. Les Roscanvelistes
les plus endiablés se mêlent aux tablées bien arrosées. Marins, artilleurs,
villageois et villageoises font la fête, bien que pour les jeunes femmes
leur moralité soit discutée en place publique et reprochée par les curés.
L'ambiance festive s'émousse lors de l'entrée en guerre de 1914. Les soldats
et les canons partent dans l'Est de la France. Au sortir de ce conflit
mondial, la défense côtière de la région de Brest ne retrouvera jamais
son niveau de dissuasion de sorte que les effectifs militaires vont être
réduits et le nombre de salles de bal aussi. Cependant, les fêtes du village
se faisant sur le pré, le café recueillait la foule les jours de pardon,
lors du passage des manèges forains... Des foules inoubliables !
Le choix de la dénomination de Luxembourg viendrait du fait que des contingents
de soldats Luxembourgeois auraient fréquenté les installations militaires
locales.
Jusqu'en 1926, la rue du Luxembourg était l'axe routier qui permettait
de rejoindre le bourg de Roscanvel et son église toute autre route Sud
n'existant pas encore. On devait passer par Lodoën pour rejoindre les
lignes de Quélern avant de franchir les portes de Roscanvel et rejoindre
Crozon. L'étang de Kervian faisait barrage à la circulation humaine. 1926
est la date de creusement de la route de Quélern.
Le pré du Luxembourg est un terrain communal sur lequel sont plantés des
pommiers depuis mars 2017 après l'arrachage de peupliers. Ceux-ci sont
greffés au printemps 2018 par des variétés anciennes. La Belle Fleur Jaune
obtention du Connecticut 1817. La Rambour d'été connue depuis le 16ème
siècle. La Drap d'Or de Bretagne. La Pearmain d'hiver connue au Moyen-âge...
L'ancien hôtel restaurant Kreis-ar-mor dessiné selon les plans de l'architecte Edouard Mocaër (1892-1977), dans sa version originale, fut la propriété des hôteliers Hippolyte et Rosette Madec qui prenaient un nouveau départ après la destruction, lors de la seconde guerre mondiale, d'un hôtel situé à Trez-rouz, en bord de mer. L'hôtel est en activité jusque les années 1990 et l'immeuble existe encore rue St Pol Roux en Roscanvel.
Edouard Mocaër, architecte avec son père dès 1924, passionné de théâtre et surtout peintre à partir de 1935, il devint un aquarelliste reconnu.
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Amoureux éternels ? Ardoisière Briqueteries Cales Calvaires Casernes Pont Scorff Chantier Naval Auguste Laë Cimetière déplacé Commerce à double activité Déblais et buses Ecoles Eglise de Saint Eloi Etangs Fontaines et lavoirs Fours à chaux Hôtels Prisonniers Kabyles Kerlaer le village des voleurs L'heureux krach de 1929 La Pagode Manoirs ou maisons manales Menhirs Moulins à eau Moulin à vent du Seigneur Pardon St Eloi L'ancienne poste Presbytère Réfugiés Républicains Espagnols Rocher Lieval Rue de Peisey-Nancroix Saint Pol Roux Tregoudan Ruines de Trévarguen Villa Trombetta Trouée de Toul Brein Ruisseau Ragadal°°°
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