La côte Est de Quélern, crozonnaise jusqu'en 1851.
Avant d'être une route vers Crozon, cela fut un chemin impraticable que les écoliers de Quélern et Tregougan devaient emprunter.
La porte de Crozon en Quélern fermée le soir d'une largeur au quart de l'apparence actuelle. En second plan, la route vers Crozon qui fut longtemps à l'abandon parce que la municipalité de Crozon refusait de l'entretenir après la séparation de Quélern et Trégoudan. Les paysans Crozonnais venaient chercher sur la grève des charrettées de goémon qui défonçaient les menues pierrailles du chemin. Cette hostilité força les Roscanvelistes à œuvrer à leur indépendance.
La porte de Camaret en Quélern fermée le soir.
"Les remparts" qui enfermaient les Crozonnais de Tregoudan et Quélern dans l'enclave de Roscanvel sans pouvoir s'en prévaloir.
Vue de Tregoudan vers Roscanvel tant espéré.
Zones militaires fréquentes.
La limite Nord Ouest de Crozon et Roscanvel avant 1851. L'étang de Kervian.
La loi des 22 décembre 1789 - janvier 1790, relative à
la constitution des assemblées primaires et des assemblées administratives
impose par décret la création des départements en France, chaque
département contient des districts, chaque district contient des cantons
d'environ quatre lieues carrées de superficie. A ce titre pour constituer
le canton de Crozon, Roscanvel y est intégré. Alors dans un souci de cohésion
militaire, il est envisagé de rattacher les poudreries et le lazaret des
îles
aux Morts et Trébéron ainsi que de regrouper Quélern et Trégoudan
à Roscanvel sachant que cette commune est considérée comme un quartier
militaire de Brest jusqu'aux défenses de Quélern. Cela ne se fait pourtant
pas.
Au 19ème siècle, la situation n'a pas évolué. Le hameau de Trégoudan et
celui de Quélern sont attachés à Crozon ce qui imposent aux habitants
d'envoyer leurs enfants à l'école de Crozon, soit plusieurs kilomètres
de marche dans les chemins creux, ainsi que les paroissiens qui sont sensés
se rendre à la chapelle
de St Fiacre. Si depuis longtemps les autorités ecclésiastiques (depuis
le début du 18ème siècle) tolèrent que ces pénitents Crozonnais viennent
se confesser et prier à l'église de Roscanvel à la grande contrariété
du curé de Crozon qui y perd en quête dominicale, les autorités municipales
de Crozon n'ont aucune envie de perdre ces deux hameaux non pas par considération
citoyenne, les maires ne s'égarent jamais dans ces contrées éloignées
mais parce que la perception de l'octroi (taxe d'entrée des marchandises
par voie maritime) est un apport financier non négligeable. La consommation
d'alcool importé est impressionnante par la garnison de 50 soldats qui
tiennent les lignes de défense, les ouvriers du génie qui font les aménagements
et les gardes du site militaire de l'île aux Morts qui n'est autre qu'une
poudrière stratégique pour Brest, sans oublier les habitants...
Les militaires quant à eux préfèrent être rattachés à Roscanvel car la
ligne de Quélern est plus proche du bourg de Roscanvel et les militaires
y mènent déjà une vie entre débits de boissons, festivités et église.
De surcroît, la maréchaussée de Crozon met un temps fou pour intervenir
derrière les lignes
de Quélern sachant d'autant plus que le mur d'enceinte ferme ses deux
portes le soir. Ainsi Quélern et Trégoudan sont séparés de Crozon en cas
d'impératifs graves et les autorités de Roscanvel n'ont pas à intervenir...
Ensuite chaque camp argumente, les pro-annexions déclarent qu'il y a eu
des enfants morts sur les chemins pour aller à l'école. Les anti-annexions
annoncent que les habitants de Quélern et de Trégoudan ne pourront plus
bénéficier de la foire de Crozon ni de ses médecins... Médecins ? Lors
des épidémies, Crozon a oublié de se préoccuper des habitants de la côte
Ouest, le souvenir est resté. Les autorités militaires de Brest se sont
impliquées pour éviter que la population militaire ne propage l'épidémie
et rende la défense non opérationnelle.
Le 27 juin 1849, des pétionnaires ont écrit au préfet. La mairie de Crozon
entame alors des négociations forcées le 12 août 1849 avec 7 représentants
des hameaux. Le 20 janvier 1850 l'éventualité du rattachement de ces hameaux
est envisagée par le conseil municipal de Roscanvel. Les propriétaires
terriens des hameaux habitent pour beaucoup à Roscanvel et espèrent une
annexion pour enfin bénéficier de la continuité de leurs biens.
Néanmoins cette commune n'a pas de mairie officielle, le conseil siège
dans un appenti appartenant à l'église et pire encore, il n'y a pas d'école.
Mais qu'importe, avec la perception de l'octroi à venir et la vie militaire
qui s'intensifie, le rattachement est souhaité à l'Ouest de la presqu'île
et décrié à l'Est.
Roscanvel a plus davantages à se tourner vers Brest que d'attendre une
aide de Crozon. La navigation en chaloupes civiles ou militaires est fréquente.
La loi du 6 mai 1851 met un terme à l'épineuse confrontation d'intérêts
par l'influence des propriétaires terriens et l'agrément de l'armée.
Nouvelle délimitation des communes de Roscanvel et
de Crozon. Exposé des motifs et texte du projet de loi au 2 avril 1851.
Rapport par M. de Plancy (Aube) 2 mai. Adoption 6 mai. Texte de Loi (Bulletin
des Lois n°2931 ; M.,p.1329. )
Loi relative à un changement de Circonscription territoriale du 6 mai
1851 - limite Roscanvel Crozon constituée des lignes de Quélern rattachant
Quélern et Trégoudan soit 133 hectares à la commune de Roscanvel. Signé
Louis Napoléon Bonaparte, président de la République. Le garde des Sceaux
et Ministre de la Justice, Eugène Rouher.
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