Grands Gravelots (taille d'un "gros" merle)
La vie d'un Grand Gravelot – Charadrius hiaticula – est malheureusement incompatible avec la présence humaine dans son habitat, du moins jusqu'ici. Oiseau du littoral peu médiatisé il est donc confronté aux comportements des promeneurs avec chiens et des baigneurs. Les couples nicheurs ont besoin d'une plage désertique pour poser 4 œufs sur le sable entre les galets, sans aménagement aucun. Ils sont souvent en haut de la plage proche de la zone dunaire, là où les marées hautes ne couvrent pas le sable, là où les promeneurs sont les plus fréquents. Les quelques couples visibles en presqu'île de Crozon ne nichent pas ou rarement, c'est à dire qu'ils ne se reproduisent pas suffisamment pour assurer la pérennisation de l'espèce. Les zones de reproduction les plus proches sont l'île de Sein et l'île de Molène où l'on dénombre des couples nicheurs qui représentent un tiers des 200 couples de grands gravelots recensés en France en 2020. Les œufs sont gris/verts mouchetés et se confondent avec les galets et marcher dessus est souvent involontaire. Les chiens pourchassent les oiseaux pour tromper l'ennui, et les propriétaires sont heureux de voir leur animal favori goûter au plaisir de la liberté dans un vaste espace. Les poussins d'un duvet blanc et gris sont nidifuges c'est-à-dire qu'ils ont la faculté de se déplacer dès le jour de leur éclosion de sorte que les chiens s'amusent avec les petites boules de duvet qui découvrent un environnement qu'ils n'imaginaient pas si hostile. Les jeunes gravelots prennent les airs au bout de 24 jours. A partir de cet envol, ils sont à l'abri des hommes et en proie à des prédateurs qui les déciment bien moins que l'espèce humaine. Des expériences d'extros sont menées mais ne résolvent pas tout, loin de là. Une plage est un lieu de vie à partager avec la faune et la flore, ce n'est pas une zone d'agrément dénuée de tout respect de l'environnement qu'il fut réglementé ou pas.