Lors des opérations conjointes des forces
américaines – Task
Force A – et des résistants
du colonel Eon pour libérer la presqu'île de Crozon de l'occupation
allemande, les résistants presqu'îliens se sont scindés en deux groupes.
Souvent les plus jeunes et impatients de se battre se sont exfiltrés pour
rejoindre les FFI / FTP du Finistère destinés à faire tomber les défenses
du Ménez Hom. Les résistants qui sont restés sur place bien que des ordres
d'évacuation de la population civile aient été répétés par les autorités
allemandes et françaises, sans armes, ont fait du renseignement heure
par heure pour transmettre les mouvements de troupes
allemandes aux forces alliées.
Les 14, 15, 16, 17,18,19 septembre 1944, pluies répétées de bombes américaines
et d'obus américains (provenance Plougastel) et allemands (provenance
Cap de la Chèvre pour l'essentiel). Il y a des victimes parmi les civils
qui n'ont pas voulu quitter leur domicile par crainte de le voir dévalisé.
En ces jours de bruits, de fumées et de feux, trois groupes allemands
sont en opération. La ligne St Efflez, Tal arGroas, Ile de l'Aber est
une ligne de défense « improvisée » tenace. Le regroupement des troupes
à la batterie
du Cap de la Chèvre, est commandé par le général Irwin Rauch de la
343ème ID de forteresse décidé à se battre juste ce qu'il faut pour soutenir
la ligne de St Efflez par des tirs aux canons mais pas davantage. Le regroupement
des derniers parachutistes de la 2ème division allemande en Roscanvel,
dans un bunker
français des Capucins, décidé à en découdre pour préserver leur général
Hermann Ramcke, nazi notoire et commandant de la place de Brest, en fuite.
Le général américain Troy H. Middleton n'a pas apprécié le siège de Brest
: perte de temps, d'hommes et de matériels pour une issue favorable évidente,
par contre, il l'écrira après guerre, le siège de la presqu'île de Crozon
l'intéresse. Forte défense ennemie, stratégie offensive calculée nécessaire,
faible densité de population : un terrain de jeu idéal pour un soldat.
Le pilonnage parfois aveugle ne donne pas toujours suffisamment de résultats.
Les Américains comptent sur les locaux pour être renseignés pratiquement
en temps réel. Entre les deux points de retraite (Cap de la Chèvre et
Roscanvel), il y a une multitude de points d'accrochage possibles comme
les tobrouks
cachés dans les jardins, aux croisements routiers, etc...
Les résistants se chargent, à leurs risques et périls, d'approcher les
lieux de veille allemands afin de déterminer le nombre de militaires et
l'armement employé, souvent des mitrailleuses et des canons antichars
belges
ou tchécoslovaques pour beaucoup. Tout est reporté sur papier qu'il faut
faire parvenir au plus vite à l'état major américain ou assimilé.
Dans les derniers jours de la guerre en presqu'île la seule porte de sortie
est le port de Morgat dans un sale état à cause d'un bombardement meurtrier
américain du 3
septembre 1944. La moitié des bateaux est en miettes, d'autres sont
réparables mais quand tout sera plus calme. Quelques ultimes embarcations
sont échouées dans l'attente d'autorisation de pêche que les Allemands
ne fournissent plus sachant la menace d'actions commandos. Il y a encore
quelques barques cachées dans les porzhs (petites criques en breton) souvent
difficiles d'accès.
Les trois derniers actes de résistance enregistrés en tant que tels en
la presqu'île occupée furent :
• 9 septembre 1944 au petit matin, Eugène Lamill, second-maître
guetteur de sémaphore, quitte la côte de St Hernot en barque et traverse
la baie de Douarnenez à la rame avec des documents précisant la densité
des troupes allemandes au Cap de la Chèvre jusqu'à Crozon. Dossier remis
à l'inscription maritime de Douarnenez en lien avec la résistance. Revient
à l'aube du 10.
• Deux pêcheurs FFI, Joseph Drévillon et Alain Mérour, de retour
des combats du Ménez-Hom côté Telgruc empruntent une barque à Douarnenez
et font la traversée à la rame dans la nuit du 13/14 septembre et approchent
plusieurs porzhs en presqu'île pour relever des rapports de situation
ramenés la nuit suivante à Douarnenez et destinés aux renseignements américains.
• 16 septembre 1944 avant le lever du jour, une barque quitte
la proximité de Morgat avec un pêcheur à bord ainsi que Marcel Cornec
chef FFI de Camaret et l'ancien abbé A. Rogel de Crozon (jusqu'en 1936).
Les trois hommes ont des documents à remettre au service du renseignement
français basé à Quimper.
Le général Middleton reconnaîtra très clairement, sans ambiguïté aucune,
que l'aide des résistants presqu'îliens, par la qualité des renseignements
obtenus, a favorisé l'avancée américaine et épargné des vies de manière
significative. Libération le 19 septembre 1944.
Destins de guerre
19 juin 1940 premier jour d'occupation allemande
Qui a construit le Mur de l'Atlantique de la presqu'île de Crozon ?
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Monument aux morts de Landévennec
3 frères morts pendant la grande guerre
L'arraisonnement du Nieuw Amsterdam
Croiseur cuirassé Kléber et sous-marin allemand UC-61
Déporté politique et déporté résistant
25/26 août 1944 bombardement de Roscanvel
3 septembre 1944 bombardement de Telgruc
Le 248 RI 208ème compagnie et 5ème Bataillon en 1940
La bataille de l'Ailette le 5 et 6 juin 1940
Bataillon de FTP - Franc-tireur-partisan
Derniers actes de résistance avant la Libération
La bataille navale de Casablanca
L'Emigrant sous protection allemande
Départ des marins pêcheurs résistants vers l'Angleterre
Georges Robin de l'I A de Camaret
Bateaux de Camaret arraisonnés ou mitraillés par la Royal Navy et la RAF
La Suzanne-Renée - Réseaux d'évasions des pilotes Américains et Anglais de la WW2
Les tombes du Commonwealth de : Camaret - Crozon - Lanvéoc - Roscanvel
Poste avancé Toul ar Stang : Russes blancs
Les forces américaines de la libération de Brest et Crozon
Les forces allemandes lors de la libération de Brest et Crozon
Les légions étrangères allemandes présentes en Crozon
Officier mécanicien Capitaine Jean Tassa
Camp de prisonniers de Rostellec
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