Coq de clocher girouette avec paratonnerre.
Quelques papes
se sont "préoccupés" de la presqu'île de Crozon et parmi eux
Léon IV, certes dans une moindre mesure que ses confrères. Ce dernier
a laissé un symbole en presqu'île, en Bretagne, en France et partout dans
le monde chrétien qui nous accompagne encore sans que nous y prêtions
attention. Des cochets, plus exactement un cochet à Argol,
Camaret,
Crozon,
Landévennec,
Lanvéoc,
Roscanvel,
Telgruc...
Pour que chacun puisse apprécier le présent de ce pape du IXème (9ème)
siècle, il est nécessaire de lever les yeux sur les clochers d'église
et de contempler le coq surplombant la croix. La tradition veut que ce
fut Léon IV (790 – 855) qui vers 850 aurait imposé au monde chrétien la
représentation d'un jeune coq (cochet) au sommet des églises afin que
l'oiseau symbole, par son chant matinal, de la lumière qui s'élève par
delà les ténèbres dissipées. Ce veilleur emplumé symbolise l'éveil à la
lumière sainte. Fréquenter l'église c'est arpenter le chemin de cette
lumière qui mène à la foi. Le souverain pontife ne serait pas l'inventeur
de cette représentation qui aurait existé en Italie avant son pontificat.
Le coq connu le plus ancien serait celui de Brescia...
Au Vème (5ème) siècle, les chrétiens chevronnés avaient messe au lever
du jour, heure de ralliement en des temps sans cloche, sans horloge, ce
qui pourrait expliquer l'importance de sacraliser ces instants de recueillement
par le symbole du coq chantant l'aube à tue-tête...
Livre de Job (38.36) : « Qui a donné au coq l'intelligence ? ». L'intelligence
de la vigilance pour ne jamais s'abstenir d'annoncer la lumière, l'aube
d'un monde meilleur que l'on retrouve dans la foi judéo-chrétienne.
Jésus dit à Pierre : « Avant que le coq chante, tu m’auras renié trois
fois ». Pierre a douté quant à la résurrection du Christ, une nuit, jusqu'au
lever du jour de Pâques où il décida de croire et de suivre la parole
divine sans jamais faillir désormais...
Si l'église doit avoir son chœur orienté vers le levant (Est) pour rayonner
aux premiers rayons du soleil, le coq ne semble pas avoir d'orientation
imposée d'autant que désormais, il est devenu une girouette à tous les
vents. Aucune recherche historique ne semble avoir retrouvé la méthodologie
pratique des exigences papales.
Si les origines de l'installation du coq sur les clochers des églises
sont incertaines, si l'intervention de la papauté n'est pas partagée par
tous, une chose est certaine, le nombre de fois que la foudre a grillé
le volatile métallique est faramineux, voire diabolique selon les écrits
d'antan. L'adjonction bien terrestre d'un paratonnerre à la croix et son
coq a permis de sauver bien des gallinacés chrétiens.
La récupération du coq à des fins d'identité nationale est une récupération
politicienne « sacralisant » en quelque sorte la culture française et
sa propension à associer le rayonnement de l'église dans un état qui n'était
pas si laïque que les institutions voulaient bien l'affirmer... Une trace
de chrétienté dans une lente évolution de la liberté de culte ou de l'absence
de pratique cultuelle. Le coq français, hardi ou pas, est donc une reprise
d'un code universel chrétien de Rome.
Léon était romain (origine longobarde), moine bénédictin, évêque, cardinal
puis pape dont la défense militaire du Vatican contre les attaques sarrasines
fut son principal haut fait concret. Un pape qui néanmoins eut un geste
majeur à l'égard de la Bretagne : la reconnaissance de celle-ci en tant
que royaume indépendant sous l'égide du premier chef conciliateur Nominoë,
devenu roi dès lors et d'autant plus qu'il venait de recevoir un diadème
d'or en 848 du chef de l'église romaine Léon IV qui voulait se rappeler
au bon souvenir de cette nouvelle nation unifiée qui se devait de rester
dans le droit chemin de la ferveur, ce qu'elle fera consciencieusement.
Ce pape (103ème) sera sanctifié par l'Eglise reconnaissante : Saint Pape
Léon IV honoré chaque 17 juillet dans l'ordre bénédictin...
Les communes de la presqu'île de Crozon furent une
paroisse chacune. Aujourd'hui, la presqu'île dans son entièreté est une
seule paroisse – Ste Marie.
Le clocher de l'église de Crozon a perdu son coq par la tempête
Ciarán.
Coq en zinc ou cuivre souventfois... Deux matériaux légers inoxydables
et ductiles.