Calice sculpté sur un piédestal de calvaire en Telgruc-sur-Mer au pied de l'église St Magloire. Coupe sur tige avec nœud (sphère) et pied avec renflement circulaire. Le nom d'un curé y est associé «Y : Squividan».
Calice blasonné en la chapelle de Lanjulitte sur console de statuaire.
Représentation d'un calice sur la sépulture du curé de Crozon Pierre Grall (1838-1864) au cimetière de Crozon.
La représentation d'un calice sur un linteau de porte d'entrée
d'une maison est un signe distinctif destiné à la population et indiquant
que la maison est habitée par un prêtre, un curé. Le symbole est parfois
accompagné d'une date correspondant à l'année de construction de cette
maison de curé. Une appellation courante pour désigner le lieu de vie
de l'homme d'église de la paroisse ou de la trêve. Cette datation est
valable, à ce jour, si et seulement si, le voussoir n'a pas été réemployé
et extrait d'une construction plus ancienne.
En dehors de la date et du calice, il n'est pas rare de découvrir le nom
du curé commanditaire du chantier et lui-même premier résidant. Des siècles
plus tard, les curés habitent dans le presbytère proche du lieu de prière,
en l'occurrence, la chapelle ou l'église. Les maisons de curé du passé
deviennent des fermes de bonne prestance.
Cette façon de mettre à l'enseigne l'homme d'église local est très diffusée
en France dans différentes régions, il ne s'agit donc pas d'une prestation
régionaliste mais bien d'un code admis en tout le royaume.
Le calice est parfois accompagné d'un élément décoratif supplémentaire
comme l'hostie suspendue au dessus de la coupe. La coupe est plus ou moins
stylisée et néanmoins parfaitement reconnaissable afin qu'aucune confusion
ne puisse être faite face aux représentations d'outils des artisans
ayant pignon sur rue.
Quelques calices sculptés de la presqu'île de Crozon :
• Une ferme du Cosquérou en Telgruc-sur Mer en est un exemple
avec ses « M : YVEZ [calice surplombé d'une hostie 1671] THOMAS : P »
le tout sur accolade au cœur inversé. Soit Messire Yves Thomas : Prêtre.
1671.
• Une ferme d'Elléouët en Telgruc-sur-Mer dispose aussi d'un
linteau en voûte moulurée avec une inscription lapidaire, ainsi qu'un
chronogramme. « Y. : TYEC [calice avec nœud] PRE : 1579 ». Soit Y. Tyec
: Prêtre. 1579.
• Un calice apparaît aussi sur une console de statue en la
chapelle de Lanjulitte. Cette fois, le calice est en blason appliqué sur
une croix, de St André peut-être. Cela laisse à penser que la statue d'antan
était à l'effigie de l'ecclésiastique d'origine noble, comme bien souvent.
La génération des presbytères du 19ème siècle ne reprend pas ce code et
privilégie plutôt un statuaire fréquemment, la Vierge Marie étant la plus
représentée dans une niche
votive.
Ces maisons de curé éloignées des édifices religieux d'aujourd'hui, l'étaient-elles
au 16ème siècle et 17 ème siècle ? A moins que des lieux de prière aient
été ruinés sans ne laisser aucun souvenir. Les prêtres se plaignaient
du temps accordé à leurs marches à travers la campagne, est-ce un indice
d'éloignement ?
Le calice est un vase sacré chrétien participant à la consécration du vin, lors de la communion durant la messe que mène le prêtre. Le vin étant le symbole du sang du Christ.