Les communes de Crozon et de Camaret honorent le général de Gaulle par une place de premier plan...
Le hameau fermier de Kerigou au service du lait du général en vacances.
La place fut nécessairement foulée par le chef de la France Libre.
Quand de Gaulle quittait son quartier pour aller vers la mer, il devinait celle-ci derrière le Grand Hôtel de la Mer. Lieu de résidence de plusieurs officiers allemands durant la seconde guerre mondiale.
En fond, le boulevard de la France Libre.
Plage de promenade du général entre 1949 et 1952 (étés) qui en 1944 était recouverte de tétraèdres, de mines allemandes... En 1940, des officiers allemands y faisaient de l'équitation ou embarquaient sur des voiliers réquisitionnés pour des balades en mer.
Charles de Gaulle (1890-1970), officier de cavalerie, général
fondateur de la France Libre, président de la république (1959-1969),
quelles traces laisse-t-il en presqu'île de Crozon ?
Le 15 juin 1940, vers 16h30 à bord du contre-torpilleur Milan à destination
de Plymouth (GB), le tout nouveau secrétaire d'état à la défense quitte
Brest par voie maritime pour rejoindre Londres dans le but d'approcher
Winston Churchill, premier ministre britannique, pour discuter de l'armistice
que le général Pétain envisage pour que cesse les combats désastreux face
à une armée allemande envahissante. Le général de Gaulle passe donc par
le Goulet de Brest
qui borde la presqu'île au Nord. C'est possiblement la première proximité
furtive du général avec les presqu'îliens.
Les deux hommes se rencontrent brièvement le lendemain. Le principe de
poursuite de la lutte contre le nazisme est confirmé. Churchill autorise
l'usage de la radio anglaise pour que de Gaulle dévoile son intention
de résister. Le discours remanié par les autorités anglaises pour ne pas
fâcher les autorités françaises au delà du raisonnable, est diffusé vers
22 heures le 18 juin 1940. L'émission est reprise par radio Luxembourg.
Qui a entendu ce général déblatérer son envie de reconquête ? Sans doute
peu de monde en presqu'île. Ce trublion est un inconnu dans la population
qui depuis quelques jours vit dans une panique grandissante. Les Allemands
arrivent et il paraît qu'ils mutilent les enfants pour le plaisir, tandis
que les femmes sont agressées. Panique totale : des soldats anglais, polonais...,
des marins tous habillés en civil sans trop savoir comment ils y sont
parvenus, cherchent dans les ports une embarcation pour partir en Angleterre
pour une question de survie et non de résistance. Dans l'anse de Camaret,
il y avait encore quelques cargos affrétés par la Marine la veille ; au
18, ils se font rares et ne pourront en aucun cas prendre tout le monde
à leur bord. Les pêcheurs sont sollicités. Ceux-ci sont en plein désarroi.
Faut-il laisser la famille aux mains des bourreaux qui arrivent ? Des
militaires sont cachés dans les sardiniers ou dans les foyers, les pêcheurs
ont promis qu'à la prochaine sortie de pêche, ils les déposeront aux îles
Scilly dans la plupart des cas.
Le 19 juin au matin Brest est recouverte d'une épaisse fumée noire. A
midi, les Allemands sont à Camaret, la presqu'île est conquise sans combats
en dehors de quelques coups de feu autour de la base de Lanvéoc Poulmic.
A 16 heures tout est calme, les habitants sont curieux, ils n'ont pas
l'air si méchants que cela. Les soldats allemands sont surpris de ne pas
être accueillis en héros libérateurs de la chienlit juive-franc-maçonne-communiste.
Les occupants vont se charger de vider les caves. Les débitants de boissons
sont aux anges, le chiffre d'affaire s'est envolé.
En presqu'île de Crozon, parmi les tout premiers civils à quitter la France
envahie, c'est une famille entière avec quelques meubles qui part en sardinier
vers la côte Sud de l'Angleterre où elle compte refaire sa vie dans la
communauté de pêcheurs français qui y réside à l'année.
La presse du 19 juin se fait l'écho du débat des communes durant lequel
Winston Churchill déclare que des experts conseillent de poursuivre la
guerre : la bataille d'Angleterre... Rien à propos de la France si ce
n'est que le maréchal Philippe Pétain est alors surnommé le guérisseur.
Le préfet A. Angeli interdit tout exode et impose aux Finistériens de
poursuivre leurs activités comme si de rien était. Les bretonnants indépendantistes
voient dans l'invasion une chance de libération de la Bretagne par Hitler
contre l'état français colonisateur.
Quelques journaux régionaux publient l'appel, le Petit Provençal qui évoque
un général de Gaule avec un seul l. Le Progrès... Quasiment aucun autre
écho sauf dans la presse américaine.
Dans les jours qui suivent des photos à la une de la presse locale montre
des soldats allemands entrant dans Brest dans une organisation impeccable.
Aucune publication à propos du discours de de Gaulle.
Une brève en première page : le 24 juin, le général Waygand, Vice-président
du conseil, chef des forces armées destitue de Gaulle pour son « allocution
» londonienne en attendant d'autres mesures. Certains presqu'îliens apprennent
qu'il y a bien un général qui a discouru à Londres, ce n'était donc pas
une rumeur communiste comme cela se supposait.
Ainsi, le côté discours historique du Général de Gaulle, la fondation
de l'organisation de la « France Libre » tout cela est bien abstrait en
presqu'île et les départs des pêcheurs pour rejoindre Londres qui se feront
au compte goutte mais avec courage, seront autant dû à l'impossibilité
de sortir en mer à cause des interdictions germaniques que pour le goût
de résister car en 1940, résister, est un terme aveugle aux conséquences
qui ne le sont pas moins. Les premiers signes d'une résistance organisée
changeront la donne.
De Gaulle est déféré devant la justice française pour avoir désobéi aux
règles de l'armistice du Maréchal Philippe Pétain. On apprend que certaines
colonies répondent à l'appel du général factieux. Dès l'été 1940, condamné
à mort par contumace, dégradé, biens confisqués, de Gaulle fait parler
de lui à bas-bruit. On évoque alors le parcours de l'ex-général qui fricote
avec les anglo-saxons et les juifs pour des intentions séditieuses. C'est
écrit dans la presse locale que les habitants de la presqu'île peuvent
lire chaque jour. Le traître organise des coups d'éclat anti-français,
surtout dans les colonies. On apprend aussi qu'un autre général est dans
la révolte : Georges Catroux. Ce militaire ne digère pas l'armistice du
22 juin 1940 et se met aux ordres de de Gaulle étant pourtant d'un grade
supérieur. Il sera condamné à mort en 1941 jusqu'à une révision en 1944.
D'autres suivront, le doute chez les sceptiques s'installe.
La réputation de Charles de Gaulle va infuser au rythme des brimades subies
durant l'occupation. Etre Gaulliste plutôt que Pétainiste prendra progressivement
un sens bien que Camaret, Roscanvel et Lanvéoc deviennent des communes
fermées. Chaque déplacement est corrélé à une autorisation plus ou moins
restrictive délivrée par l'administration allemande en place.
En cours de guerre, le général de Gaulle soutient l'hypothèse que la Bretagne
soit la base arrière du futur débarquement et que Brest et sa région soient
le point stratégique d'acheminement. Si l'idée avait été actée, la presqu'île
aurait connu un niveau de combat plus élevé encore pour chasser les Allemands
avant d'en faire une base militaire de grande ampleur, la vie civile en
fut certainement exclue. Les alliés récusent ce plan émettant des réserves
sur les risques d'enfermement des moyens militaires si l'armée allemande
fait barrage devant St Malo, Rennes et Vannes.
Après la Libération du 19 septembre 1944, l'image de ce général méconnu
a changé. Il est devenu aux yeux des presqu'îliens celui par qui la victoire
est venue.
Vacances familiales à Morgat dans une villa du quartier résidentiel, les
étés, entre 1949-1952. Le couple rend visite à leur fils Philippe, son
épouse et son enfant. Les suppositions vont bon train car il semble que
l'on ait oublié le nom de la villa de villégiature (villas supposées :
Kermonique - Allain). On dit que le général occupait une villa et que
le fils en occupait une autre. On dit que que c'était derrière la Potinière
au niveau de la rue Alain/Allain. On dit encore que le général allait
chercher son lait dans une ferme de Kerigou et qu'enfin le couple était
discret et toujours poli. Il arrivait à la messe quelques minutes après
le commencement pour éviter les mouvements de foule. Ce général faisait
alors bonne impression.
Le général de Gaulle est physiquement présent à l'inauguration du monument
de la croix de
Lorraine à Pen-Hir en Camaret le 15 juillet 1951. La foule recouvre
toute la plate-forme rocheuse. Le grand homme fend la foule avec sa nonchalance
coutumière.
A cette époque, Le général est persuadé que la gestion du patrimoine maritime
français est une nécessité d'intérêt national et souhaite que Brest devienne
la capitale océanique de la France avec encore de possibles retombées
économiques sur la presqu'île de Crozon. Malheureusement, l'océan n'est
pas une vision politique d'après guerre, la reconstruction de la France
est jugée plus utile.
Le président de la République de Gaulle souhaite passer des CEG aux CES.
Le collège
Alain appartient à ce programme de modernisation de l'éducation nationale.
Le 15 février 1965*, Charles de Gaulle, inaugure une partie de la nouvelle
école navale de Lanvéoc-Poulmic
qui avait été fortement endommagée suite à l'occupation allemande. Ensuite,
il passe à Camaret-sur-Mer avant de revenir à Brest et déclare en substance
que l'avenir de Brest est aussi celui de la France. Quelle France ? Celle
de la dissuasion nucléaire embarquée sur sous-marin. Le premier sous-marin
nucléaire français lanceur d'engins (le Redoutable) en construction a
besoin d'un garage, ce sera l'Ile
Longue. La population presqu'îlienne et plus encore les habitants
de l'Ile Longue vont être profondément heurtés de la décision irrévocable
du grand Monsieur sympathique et courtois qui allait chercher son lait
dans une ferme de Morgat...
Le général résistant sera toujours auréolé d'un respect indiscutable mais
le président politique souffre d'une atténuation clivante qui sut plaire
autant que déplaire. Il en va de même pour la génération gaulliste de
la presqu'île de Crozon plus ou moins partagée quant à l'influence de
de Gaulle sur la presqu'île de Crozon.
*La date de la décision de faire de l'Ile Longue une base sous-marine est très variable selon les sources. Entre l'évocation et la décision elle-même, du temps dut aussi s'écouler.
Destins de guerre
19 juin 1940 premier jour d'occupation allemande
Qui a construit le Mur de l'Atlantique de la presqu'île de Crozon ?
Sous marins Naïade Q015 et Q124
Monument aux morts de Landévennec
3 frères morts pendant la grande guerre
L'arraisonnement du Nieuw Amsterdam
Croiseur cuirassé Kléber et sous-marin allemand UC-61
Déporté politique et déporté résistant
25/26 août 1944 bombardement de Roscanvel
3 septembre 1944 bombardement de Telgruc
Le 248 RI 208ème compagnie et 5ème Bataillon en 1940
La bataille de l'Ailette le 5 et 6 juin 1940
Bataillon de FTP - Franc-tireur-partisan
Derniers actes de résistance avant la Libération
La bataille navale de Casablanca
L'Emigrant sous protection allemande
Départ des marins pêcheurs résistants vers l'Angleterre
Georges Robin de l'I A de Camaret
Bateaux de Camaret arraisonnés ou mitraillés par la Royal Navy et la RAF
La Suzanne-Renée - Réseaux d'évasions des pilotes Américains et Anglais de la WW2
Les tombes du Commonwealth de : Camaret - Crozon - Lanvéoc - Roscanvel
Poste avancé Toul ar Stang : Russes blancs
Les forces américaines de la libération de Brest et Crozon
Les forces allemandes lors de la libération de Brest et Crozon
Les légions étrangères allemandes présentes en Crozon
Officier mécanicien Capitaine Jean Tassa
Camp de prisonniers de Rostellec
°°°