Le rideau à fils tendus.
Le brise-bise.
Parfois appelé rideau celte, rideau irlandais, le rideau
breton provient sans-doute d'un savoir-faire ancien des îles britanniques.
Cependant, les maisons bretonnes des pêcheurs ne disposent pas de rideaux
jusqu'au début du 20ème siècle parce que cela coûte. La plupart des familles,
et tout particulièrement les femmes, connaissent la broderie au crochet
pour la confection des coiffes de cérémonie – mariage – communion,
afin de marquer son rang social. Cependant, garnir ses minuscules fenêtres
de rideaux est jugé superfétatoire et semble obscurcir davantage une pièce
de vie unique déjà sombre.
Il faudra que la crise
sardinière mette à mal les foyers et ceci jusqu'à la famine pour que
les femmes cherchent à diversifier les revenus du couple afin de subvenir
à leurs besoins vitaux. Le métier de dentellière est un métier qui représente
un espoir et qui correspond à l'essor du tourisme nouveau et de la construction
des villas de villégiature qui accueillent des familles aisées qui recherchent
des décorations typiques à leurs demeures luxueuses. Ainsi, de fil en
aiguille, la broderie décorative devient une ressource pour les Crozonnaises
comme dans bien des villages bretons. Chaque village, chaque île bretonne,
développe un style de broderie d'art de sorte que les techniques, les
points au crochet, créent une identité propre... Un style à Ouessant,
à Belle-île, à Groix... et Crozon qui fabriquait ses premiers rideaux
brise-bises avec des nœuds façon filet de pêche. Puis la créativité aidant,
les motifs devinrent plus variés jusqu'à ce que le rideau en macramé,
entre autres, soit une production mécanique industrielle. Dès lors, progressivement,
les mères ne jugèrent pas utile d'enseigner à leurs filles l'art de la
broderie. L'exode rural aidant, l'attrait des villes était incompatible
avec le travail du coton, du lin... Le métier de dentellière disparut
presque intégralement. La broderie de loisir maintient quelques enseignements.
Le travail de la laine est par contre un ouvrage de survie pour la confection de vêtements chauds, chaussettes et bas de laine indispensables. Chaque famille à ses tricoteuses, voire ses fileuses grâce à l'élevage de moutons dans les landes.
Maison bretonne
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