L'architecte René Darde du Var établit un plan plusieurs fois mise en œuvre sur les 15 abris construits dont l'une des caractéristiques communes est d'être en crépis extérieur rose. Bien que légèrement modifié l'abri du marin de Camaret est encore sous son allure d'origine avec sa pointe centrale en façade !
A la mémoire des marins péris en mer.
Jacques de Thézac, régatier et rentier, assiste lors de
ses séjours en Bretagne à la vie de misère des pêcheurs dont la principale
occupation à terre est de passer d'un débit de boissons à l'autre jusqu'à
l'ivresse, les bagarres et la détresse morale. Dans un premier temps,
cet homme décide de créer une revue professionnelle destinée aux marins
afin de diffuser des informations, diffuser une culture marine à la population
maritime de Bretagne, essentiellement de Cornouaille.
L'almanach du marin Breton publié à partir de 1898 est apprécié mais ne
remplit pas le rôle de soutien moral que souhaite son éditeur. Jacques
de Thézac imagine alors un lieu de convivialité, d'instruction et de repos
pour les marins qui le souhaitent. Le concept est mise en place par la
construction d'une maison type dont le premier exemplaire est élevé sur
l'île de Sein en 1899.
Obtenir la concession du terrain, trouver des subventions est difficile
d'autant que les débits de boissons sont forts nombreux dans chaque port
et voient d'un mauvais œil la culture de la mesure dans la consommation.
Jacques de Thézac s'arrange pour adosser chaque projet à une aide de la
bourgeoisie locale souvent très religieuse et une association sociale
qui ne l'est pas moins pour financer chaque abri du marin.
Celui de Camaret-sur-Mer est construit en 1903 grâce à des dons dont celui
de Madame Le Monnier veuve d'un armateur et des prêts sans intérêt sur
l'intervention d'André Potigny de l'inscription maritime locale. L'abri
est géré par un gardien nommé Alfred Lautrou qui réside sur place sur
une partie du rez-de-chaussée à côté de la salle principale. A l'étage
des chambres et une bibliothèque. On y dispense un enseignement de secourisme,
de navigation et des bases culturelles ainsi que d'hygiène et de prévention
de la tuberculose. L'aide sociale y est présente. Les lieux sont gérés
par un comité de marins élus ce qui a le don d'irriter les politiciens
régionaux républicains.
Le chauffage est permanent, l'eau propre est en réserve. On y chante,
on échange, on boit des tisanes d'eucalyptus et l'on reçoit des chaussettes
bien chaudes.
Entre 1914-1918, l'abri est réquisitionné par l'armée pour loger des soldats
du 118ème régiment d'infanterie de Quimper.
Sur l'année 1919, l'abri du marin de Camaret-sur-Mer a accueilli 12872
marins soit 35 marins par jour. L'abri était complet tout au long de l'année.
1924 : création d'une école de navigation.
Durant la seconde guerre mondiale, l'abri est tour à tour un centre d'aide
familiale, une école. Après guerre des réfugiés Brestois sont hébergés
en attendant la reconstruction de Brest.
De 1960 à 1973, le bâtiment est un centre d'accueil de l'enfance.
De 1973 à 1985, sous l'égide de Monsieur Morvan, ingénieur mécanicien,
l'abri de marin revit.
De 1985 à 2005, ouverture d'un restaurant.
Ensuite l'abri devient une demeure privée.
Bien que l'aide apportée aux marins, enfin considérés, écoutés et secourus
fut en soi un progrès social novateur de grande importance. La teinte
religieuse, souvent sous-jacente, avait le don d’irriter la plupart des
marins qui étaient majoritairement socialistes. Etre socialiste à l'époque
passait d'abord par la mise à l'écart du fait religieux.
Camaret à découvrir
Aller à l'essentiel
Alignements de Lagatjar et plus...
Table de sacrifice ou pierre plate ?
Patrimoine religieux
Pointe du Grand Gouin - du Couvent
Le port, les quais...
Etang de Prat ar Pont & submersions
Pressage des piles de sardines
Fresque murale Sevellec Henriot
Des pierres...
Villas de la Montagne – des artistes
Rues de Reims, Dixmude, de la Marne
Histoire
Divers
Patrimoine militaire
°°°
Une information, une demande, patrimoine, nature, hors tourisme :
© 2012-2023