Ancienne conserverie Caradec en Camaret-sur-Mer

Le négociant Alfred-Jules Caradec, fait construire une conserverie de sardines de 1100m² sur des parcelles vierges de 3600m² au total, pour un financement de 70 000frs. Chantier mis en service en 1880-1881 après que la mairie et le préfet aient imposé un égout spécifique dont l'exutoire devait se trouver dans le virage du quartier du Styvel sur la grève du port. Contrainte plutôt aisée car la conserverie est en hauteur et la pente significative. Camaret-sur-Mer connaît déjà les odeurs pestilentielles du pressage des sardines dont les effluents coulent sur les chaussées, pas question de risquer la crise sanitaire à nouveau. La nouvelle technique de conserve qui mettra un terme au pressage, nécessite un abondant lavage lors de la préparation des sardines et impose une évacuation efficace. L'homme d'affaires demande aussi la réalisation d'une chaufferie au gaz de houille pour facilité la cuisson des sardines dans son plan d'occupation des sols, avec une maison de gérant en contrebas car le sieur Caradec habite Crozon et ne souhaite pas changer de domicile. Seule directive architecturale : les cheminées ne doivent pas excéder les 7 mètres de hauteur. Pour le reste, les choix du propriétaire sont acceptés.

L'exploitation de l'entreprise est un feu de paille et la faillite est prononcée le 26 juin 1883. Plusieurs mise aux enchères (1884 et 1885) ne trouvent pas preneur. Les locaux sont bradés en faveur d'Eugène Fouché pour 5000 frs en 1893, ce dernier est le représentant de la conserverie majeure "Société Brestoise" déjà implantée à Camaret-sur-Mer. Yves Boënnec échange ses biens proches de la conserverie surnommée l'usine rouge gérée par Fouché avec l'ex conserverie Caradec. Les deux partis s'y retrouvent. Le charpentier de marine dispose de locaux significatifs qu'il juge adaptés. Les chantiers Boënnec & Fils vont se faire construire une cale sur la grève du port en 1894 pour le lancement de leurs bateaux de pêche réputés, préparés dans l'ancienne conserverie.

En 1921, Eugène le Bris réutilise la conserverie pour en faire des ateliers de construction navale pour des langoustiers à cul de poule jusqu'en 1948.

En 1960, Francis Bescou transforme l'usage en forge de marine jusqu'à sa retraite...

Désormais, le bâti est une propriété privée rénovée. Les encadrements de fenêtre étaient en briques rouges, matériaux de construction économiques à l'époque désormais recouverts...

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