L'immeuble remplace l'usine.
Les extensions ultérieures de l'usine avec le toit plat de séchage sur la rue des sardiniers.
En 1850 ce sont 3 millions de boîtes de sardines produites
en France, en 1900 la production passe à 10 millions. Il fut un temps
où la boîte de sardines était un produit de luxe réservé aux classes aisées.
L'histoire de l'usine de conserverie Béziers en Camaret-sur-Mer démolie
en 2006 pour être remplacée par un immeuble, est représentative de l'évolution
des «friteries» de sardines qui furent l'apanage économique de Camaret-sur-Mer
avant que la pêche de la langouste ne la supplante.
Une première usine est installée en 1878 au nom des propriétaires associés
Garrec et Bouin. Malheureusement, une marmite d'huile prend feu en 1879
ce qui a pour conséquence sinon d'interrompre l'activité du moins de l'entraver
jusqu'à la revente de 1888 à l'investisseur fortuné René Béziers négociant
à Douarnenez. Cet homme dispose de plusieurs conserveries dans les ports
de la région et n'aura de cesse de faire prospérer ses affaires jusqu'à
installer une usine au Maroc comme toutes les grandes marques de sardines
à l'huile de cette génération. La réduction des coûts et la recherche
constante de profits toujours supérieurs « obligent » les financiers à
délocaliser et vendre des boîtes de sardines prétendument françaises alors
que ce n'est plus le cas.
Une autre stratégie de vente est aussi développée chez Béziers : la production
de deux gammes de boîtes à sardines. Les sardines « parfaites » sont mise
en boîte sous la marque « Yacht-Club ». Les hôtels de luxe en sont pourvus.
La seconde gamme est constituée de sardines égratignées, mal taillées...
Des sous-marques destinées au grand public diffusent le produit de qualité
inférieure. Les contrefaçons de marque sont fréquentes alors, la concurrence
est féroce et déloyale. Il sera décidé une régularisation du marché mais
tardivement.
A ce compte là, les propriétaires des conserveries de Camaret et d'ailleurs
qui n'avaient pas les moyens de cette démarche à l'étranger se sont vus
conduits à la faillite les uns après les autres. Les pêcheurs de Camaret
se sont retrouvés au bord du gouffre. Seuls ceux qui avaient un peu épargné
se sont reconvertis dans la langouste, le nouveau produit à la mode.
Dès 1920, l'usine Béziers n'est active qu'en été jusqu'à la fermeture
de 1955 environ. Cette longévité est due au fait que le fondateur et ses
héritiers successifs ont obtenu des marchés substantiels tel que le marché
des boîtes de sardines à l'huile pour l'armée en 1914. Les retombées financières
sont colossales et permettent d'encaisser la dégradation du marché dont
l'une des causes est la popularisation des sardines à l'huile. La banalisation
fait baisser les prix jusqu'à ce que les profits s'évaporent.
L'usine est ensuite transformée en cave à vins au nom de Lastennet. En
2004, un magasin de souvenirs prend place durant un an avant que tout
ne s'éteigne définitivement.
L'édifice comportait le logement du gérant, un vestiaire pour les ouvriers.
Différents stockages dont les boîtes vides de sardines et les huiles.
Derrière des bâtiments à toits plats permettaient le séchage des sardines
sur ceux-ci. Les salles de plain-pied étaient affectées à la préparation
des sardines. Une dernière pièce composée à l'intérieur de liège compressé
servait de chambre froide. Ces extensions furent une forge puis une salle
de dessin du chantier naval Albert Péron après la fin de l'usine. Une
menuiserie s'y installa ensuite.
Benjamin Rabier (1864-1939) est un illustrateur et dessinateur de bandes-dessinées Vendéen qui est à l'origine de publicités connues en faveur des marques telles que Dubonnet, le sel La Baleine, La Vache qui rit et les conserves Béziers entre autres... Tout au long de l'existence de la marque des sardines à l'huile le graphisme n'a pas changé, seul le slogan a évolué.
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