Certains maires laissent après eux, l'envie d'un souvenir
respectueux qui se traduit souvent par l'attribution du nom de l'édile
à un lieu public. Ce fut le cas, en 1955, pour l'extension du port de
Camaret-sur-Mer matérialisée par un quai
prit sur la mer.
Le 17 mai 1935, à 15 heures, Mr Louis-Auguste Téphany (1866-1944), inspecteur
principal honoraire de la compagnie générale transatlantique, suite aux
élections municipales favorables, est élu, bien qu'absent pour cause de
maladie, par le conseil municipal par 22 voix sur 22. Premier adjoint
Alexandre Morvan, constructeur... Le nouveau maire avait été conseiller
municipal auparavant.
La multiplication des langoustiers assure un dynamisme économique qui
masque mal les disparités sociales. La pêche semble être le seul devenir
camarétois... Cependant le maire envisage un abattoir
qui sera inauguré en 1938.
Côté récréatif, l'élu est souvent en relation avec Mr Saint-Pol-Roux,
poète symboliste, et président des régates de Camaret. Les mois de juillet,
août sont l'occasion de fêtes communales connues de tous avec leurs corsos
fleuris, leurs retraites aux flambeaux sur le sillon et leurs élections
de la reine de Camaret et de ses deux dauphines. Un élan culturel est
mené par les artistes qui séjournent à Camaret.
6 juillet 1937, accueil de 15 réfugiés espagnols – 5 femmes – 2 jeunes-filles
– 8 enfants de Santander aux hôtels
Moderne et de France pendant que la salle Océan (bal) de Mr Madec est
aménagée. La traductrice est Mme Jacquolot, pharmacienne de Camaret. Ce
sont les arrêtés préfectoraux qui décrètent les prestations à offrir aux
réfugiés de la guerre d'Espagne partout en France.
Si Louis-Auguste Téphany est remercié par le nom d'un quai/rue, c'est
en souvenir de sa ténacité à moderniser le port de Camaret dont les quais
existants sont devenus trop courts pour le déchargement des pêches de
plus en plus fournies.
Le maire va se battre avec acharnement pour faire accepter l'idée d'un
vaste port de pêche aux représentants de l'Etat qu'il va croiser durant
plusieurs mois.
28 décembre 1938, le ministre des travaux publics, Ludovic-Oscar Frossard,
approuve l'extension du port de Camaret-su-Mer.
5 avril 1939, une délégation composée du maire Téphany, du député Crouan
et des sénateurs Le Gorgeu et Quéinnec, rencontre le ministre des finances,
Paul Reynaud (futur président du conseil), pour bénéficier d'une subvention
d'Etat de 2,5millions de francs sur les 7,5 prévus. Le ministre avalise
le projet ayant reçu des conseils avisés de la part du ministre de la
marine, César Campinchi, qui souhaite un port de repli pour la Marine
française en cas de blocage ou destruction du port de Brest, ou obstruction
du goulet de la rade. L'appui militaire aura pesé sachant que la seconde
guerre mondiale se profile. Lors de la première guerre mondiale, des sous-marins
allemands s'étaient approchés de Brest et avaient été mis en déroute par
la CAM59
de Camaret. Des sous-marins français mouillent parfois dans l'anse de
Camaret. Avoir des quais à disposition est donc une sage décision stratégique
au cas où.
3 septembre 1939 déclaration de guerre à l'Allemagne.
20 octobre 1940, cérémonie funèbre célébrée à la mémoire du Maître St
Pol Roux décédé. Le maire déclame un éloge funèbre.
Mars 1941 : Mr Téphany devient président d'honneur du comité d'aide aux
prisonniers de guerre avec la présence du recteur Grégoire Jaouen. Financement
: cotisations, dons, loteries, braderies...
Mai 1941 : le maire Louis-Auguste Téphany est maintenu ainsi que son premier
adjoint par le sous-préfet de Châteaulin. Le gouvernement de Vichy supprime
les élections municipales et ordonne la reconduction des élus non gaullistes
après vérification des services des renseignements généraux. Les oppositions
n'apprécient guère cette décision qui les destine à une attente de 6 ans.
Vichy veut des municipalités à sa main.
Présence d'une femme dans le conseil municipal : la receveuse des Postes,
Mme Francine Fuselier, est en charge des œuvres. En France, en 1941, de
nombreuses municipalités, font appel à des femmes en tant que conseillères
municipales mais toujours pour les affaires sociales et rien d'autre pendant
longtemps.
Juillet 1941 : le sous-préfet de Châteaulin promet que le port de Camaret
sera le plus important du Finistère mais le maire va devoir patienter.
L'argent de la France et du gouvernement de Vichy est d'abord destiné
à l'armée d'occupation allemande qui est prise en charge par l'impôt français.
Les promesses de Vichy s'évaporent une à une partout sur le territoire.
La gestion de la commune de juin 1940 à septembre 1944 aura été rugueuse
en fonction de l'autorité allemande d'occupation qui applique des réglementations
hitlériennes plus ou moins travesties par les besoins locaux avec pour
moyen de pression l'emprisonnement dans un premier temps, et la mort à
partir de 1943. Des soldats allemands tentent d'abuser de la situation.
Le maire est un médiateur exposé à la colère germanique qui s'accroît
quand des soldats du front russe viennent se reposer à Camaret, les Allemands
de Camaret apprennent que la guerre n'est pas à leur avantage bien qu'il
leur soit interdit de parler aux permissionnaires.
Camaret, commune fermée à cause des batteries de Kerbonn
et du Gouin
et donc la circulation est régie par des permis attribués par la kommandantur.
La vie des pêcheurs est ballottée entre autorisations et interdictions
que le maire doit expliquer. La municipalité écope d'amendes de l'administration
allemande pour le manque d'eau potable, le manque d'électricité, le mauvais
rationnement de l'essence, etc. Les caisses sont vides. Le maire doit
fournir de la main d'œuvre à l'organisation Todt qui construit le
mur de l'Atlantique... Menace sur menace...
22 janvier 1944 décès du maire en cours de mandat. Un jeune-homme de 19
ans assure l'intérim de quelques semaines à la grande colère allemande
qui prend l'affaire pour du mépris. Le préfet nomme un maire pour un an
avant les prochaines élections de 1945.
Le projet de l'extension du port survivra à son principal instigateur
et sera mis en chantier en 1949.
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