L'escalier sorti de la mer, le passage obligé des pêcheurs pour venir vendre les sardines en paniers ou en cagettes aux friteries (conserveries) du quai après une journée de 10 à 12 heures de travail. Les épouses sont sans doute dans les atteliers de transformation pour un travail jusqu'à minuit.
De gauche à droite. La cabane noire des mareyeurs, le pignon du Grand Magasin, la grue à mâter américaine sur le quai Gustave Toudouze.
De gauche à droite, le Grand Magasin, la maison rose du gardien de la conserverie, la Salle de Venise en rouge.
Joseph Torrec de Bassemaison (1694-1775), négociant de son
état, se fait construire en 1743, sur le bord de l'étang
de Prat ar Pont – aujourd'hui asséché – un imposant bâtiment nommé
le «Grand Magasin». Les lieux sont utilisés parfois par l'armée pour loger
la troupe côtière en état d'alerte, cela reste anecdotique. Les activités
commerciales de l'homme d'affaires se répartissent sur le pressage et
le salage des sardines. Cependant cette branche serait moins lucrative
si ce négociant n'avait pas le quasi monopole de la rogue de Norvège (appât
importé en barrique) qu'il vend trop cher aux pêcheurs de sardines contraints
de lui vendre leurs pêches pour s'en sortir. En 1769, il démarche auprès
de son frère, conseiller du roi et grand fermier en Camaret, pour avoir
l'exclusivité de ce commerce mais ne parvient pas à ses fins.
Autre activité lucrative bien qu'aléatoire : le stockage des cargaisons
des navires marchands ayant fait naufrage sur la presqu'île. Les habitants
récupèrent denrées et matériels maritimes sur les plages des sinistres
et vendent la récupération au Sieur De Bassemaison qui revend celle-ci
soit aux armateurs, soit à son gré. L'exemple que l'histoire retient est
le naufrage du « Père Eternel » en 1750 au Kerloc'h qui y perdit 400 tonneaux
de sucre et de café provenant de Saint Domingue, une fortune...
Les propriétaires de succèdent ensuite et le bâtiment initial est complètement
recomposé voire reconstruit. Le maire de Camaret-sur-Mer (1840-1848) Stanislas
Billoquet fut l'un de ces propriétaires.
Louis-Pierre Roulland, négociant à Concarneau, fait une demande administrative
qui lui sera accordée pour transformer le « Grand Magasin » en conserverie
de sardines en 1874. Plusieurs friteries importantes ouvrent à la même
période, les investisseurs saturent le marché de la conserve à une époque
ou la sardine pullule dans l'océan durant quelques décennies avant la
raréfaction.
Cette entreprise qui a dû connaître les grèves des pêcheurs (baisse des
prix des sardines vendues au mille 2 fr au lieu de 5) et la crise sardinière
(absence de sardines en mer) est revendue en 1909 au constructeur de bateaux
Bernard Hugot. Dès lors, il n'est plus question de sardines mais de réparations
navales par différents entrepreneurs.
Lors de la seconde guerre mondiale, le propriétaire est Monsieur Urbain
Jean-Jean. Dans les années 1960, l'entreprise de marine Le Roy y prospère
jusqu'en 2006.
Au fil du temps se sont ajoutés la maison du gardien de la conserverie
qui fut un temps l'office de tourisme de Camaret-sur-Mer, l'agrandissement
tardif de l'atelier de réparations derrière la Salle de Venise. L'attribution
de cette dernière extension varie selon les sources. Le bâti aurait été
la salle de bal de la Salle de Venise revendue au chantier naval avant
d'être surélevé. Le bâtiment est désormais un immeuble moderne.
Le sieur Bassemaison fut l'un des généreux donateurs de l'église Saint Rémi en Camaret.
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