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Eglise de Saint Rémy (St Riok) à Camaret-sur-Mer

Une ancienne église Saint Rémy de Camaret-sur-Mer précède l'actuelle et fait suite, elle-même, à une première élévation. Elle était devenue dangereuse pour les paroissiens. Le 8 juillet 1923, la cloche du clocher se décroche vers le flanc droit de l'église en sonnant vivement grâce au bedeau lors de la procession de la bénédiction de la mer pour inciter les paroissiens à entrer à l'église. Pas de victime mais bien des inquiétudes. Construite à partir du 14 juillet 1738, sur les recommandations du Conseil de fabrique et avec l'aide de quelques généreux donateurs locaux, elle connaîtra le sort de toutes les églises anciennes mal entretenue. Il sera décidé de la démolir en 1930. Il subsiste d'elle du mobilier dans l'actuelle église Saint Rémy et dans la Chapelle de Rocamadour.

Les donateurs les plus remarquables bénificièrent d'un droit aux bancs :
«L'an 1742, le 26 d'Août, s'est assemblé le corps politique de la paroisse de Camaret avec M. le Recteur, dans la sacristie de la dite paroisse, lieu ordinaire des délibérations et ont jugé à propos, sous le bon plaisir de Madame la comtesse de Châteaurenau et dame supérieure, qu'eu égard aux grands biens que, noble homme Joseph Torrec, sieur de Bassemaison, insigne bienfaiteur de la nouvelle église de Camaret, a dépensés pour la faire bâtir, il lui fallait accorder et à sa postérité, pour toujours, un banc où il y aurait place pour six personnes, moyennant cependant une petite reconnaissance de six sols tournois par an à la Saint-Michel, et, étant présent, l'a accepté, s'y est obligé et a signé. S'est aussi présenté, noble homme Jean Téphany, du port de Camaret, cy-devant bienfaiteur de la susdite église, qui a fait offre de nouveau de payer tout le maçonnage de la sacristie du côté du Midy, et de payer une reconnaissance de cinq sols, par an, à chaque Saint-Michel, moyennant qu'on lui accorde une place de 5 pieds en quarré, en bas et à l'entrée de la chapelle du Nort de la sus dite église, et, étant présent, a accepté, s'y est obligé et a signé. Ont aussi jugé qu'il fallait avoir égard aux bienfaits du sieur Nicolas Le Moign. Les sus dits délibérants ont encore délibéré qu'il convenait d'accorder des places aux habitants, de 2 pieds en quarré chacune, moyennant une somme de 60 livres une fois payée, ou bien de 30 sols de rente, payable à chaque Saint-Michel, et, faute de paiement, il serait permis, un mois après la Saint-Michel, de louer les sus dites places à quelques autres, à la volonté du sieur Recteur et du fabrique en charge».

Eglise Saint Rémi (Rémy) de Camaret-sur-mer de l'abbé Bossennec

Vitrail représentant le baptême de Clovis par Saint Rémi.

Statue de Saint Rémi patron de la paroisse.

Sainte Marguerite protège la ville des pirates. Elle veille aussi sur les mères de famille.

Saint Nicolas patron des pêcheurs.

Sainte Barbe patronne des pompiers, des artilleurs et protectrice de la foudre, du tonnerre...

Orgue de 25 tuyaux de la maison Renaud Bouvet de Nantes - inauguration à Noël 1970.

Vitraux en dalle de verre éclaté de F Razin scellés au béton.

Chemin de croix de R Gourdon.

De nombreux bas-reliefs rappellent la vie maritime.

En l'année du seigneur 1930.

L'église Saint Rémi (Rémy) actuelle de Camaret-sur-Mer, comme les deux autres églises Saint Rémi qui étaient sises au même endroit et qui furent ruinées par le temps, rend hommage à Saint Riok.

L'abbé Joseph Bossennec – ancien pêcheur – est nommé en janvier 1918 à Camaret et développe immédiatement un lien privilégié avec les pêcheurs qui s'en rendent compte, ceux-ci le surnomment dès lors tonton Jos – Joz. L'utilité de remplacer l'ancienne église Saint Rémi devient une priorité pour cet abbé qui a l'appui de l'évêché dès 1928 pour une construction moderne dont les plans sont de l'architecte Philippe de Brest. Le financement n'est pas assuré alors l'abbé organise des kermesses, lance des souscriptions, sollicite les quelques touristes aisés qui séjournent dans le voisinage. Cela ne suffit encore pas, l'ecclésiastique fera l'aumône dans d'autres paroisses. L'église sans clocher est consacrée en 1931 par l'évêque Duparc. Fort heureusement avant de mourir, le chanoine Bossennec aura pu apprécier le clocher enfin élevé. La nouvelle église empiète sur l'ancien enclos paroissial qui comprenait un cimetière qu'il fallut déplacer.

Vitraux de l'église Saint-Rémi de la victoire de Trez-Rouz

Les Camarétois et les tuniques bleues de l'armée française.

Les tuniques rouges de l'armée anglaise sont refoulées.

L'un des vitraux de l'église Saint Rémy – Saint Rémi en Camaret-sur-Mer, image la rude bataille des Camarétois et de la milice côtière encadrée par l'armée française à l'encontre de la flotte anglo-hollandaise le 18 juin 1694. Une victoire inoubliable qui immortalise le courage des Bretons face aux agresseurs venus débarquer de manière présomptueuse sur la plage de Trez-Rouz. Découvrez la chronologie de la bataille de Trez-Rouz...

L'iconographie du vitrail fut confiée au peintre Jim Sévellec et la réalisation s'est faite auprès des ateliers Joseph Jean Kef Ray (1898-1979) en région parisienne.

Inventaire mobilier.
Statues :
- en pierre polychrome : Pietà, XVIe siècle
- en bois polychrome : Christ en croix, XVe siècle, Vierge à l'Enfant dite Notre Dame de Bon Secours, XVIe siècle, saint Rémi et saint Nicolas, XVIIe siècle, sainte Marguerite au dragon et sainte Barbe, XVIe siècle, saint Rioc (par Gérard Guéguéniat, 1978) ;
- en bois : Vierge à l'Enfant, dite Vierge de Calais, XVIIe siècle (C.)
Vitraux :
- Baptême de Clovis signé J.J.K. Ray, au chevet.
- La bataille de Camaret contre les Anglais en 1694 (Jim Sévellec) et la Crucifixion (Fr. Razin), dans le transept.
- Baptême du Christ et Résurrection (Fr. Razin), dans les fonts.
- Litanies de la Vierge, dalles de verre, dans les bas-côtés.
Orgue Renaud, de Nantes, 1970.

Décoration :
Peinture des murs et de la voûte de 1966 jaune et bleue (sable et mer) Maison Raud  de Brest.
Chemin de croix : figures en bronze sur fond en ardoises de R. Gourdon.
Carillon des quatre cloches fondu par Cornile-Havard de Villedieu-les-Poëles.
Le Maître-autel est en granit bleu d'Huelgoat avec des colonnes en granit rose. La face est en verre peintpar Desjardins d'Angers : "Pêche miraculeuse".

La vie de Saint Riok, saint breton à l'origine du culte de Saint Rémi en Camaret

La statue polychrome de Saint Riok - St Rémy en l'église Saint Rémi de Camaret. Sculpteur Gérard Guéguéniat. Dépôt en 1978.

Francisation en Rioc.

Saint Riok, ermite ayant vécu dans une des grottes du Toulinguet à partir de 352 et ceci durant 41 ans aurait été recueilli par Guénolé en son monastère de Landévennec pour y terminer ses jours. Il existe une multitude de variantes ou d'ajouts à cette légende. Riok, fils du roi Elorn dont le nom revient à la rivière en fond de rade de Brest, aurait été attaqué par un dragon et sauvé par des chevaliers de passage revenus de terre sainte avant de retourner en île de Bretagne, soit l'Angleterre. Son père accepta, en toute gratitude, de convertir son épouse et son fils au christianisme et ce dernier, à l'âge adulte, prit l'habit de moine.

Cette version est reprise par le frère dominicain Albert Le Grand de Morlaix dans « La vie des saints de la Bretagne Armorique » au 16ème siècle mais publiée en 1837. Il y a donc 12 siècles qui séparent la vie supposée de Riok et la rédaction de sa biographie, ce qui laisse un temps infini pour des traductions, des reprises et adaptations selon les besoins et les aspirations des rédacteurs. Cette légende copie d'autres faits médiévaux qui se seraient produits dans le Nord de la France. De plus, même s'il existe une grotte nommée l'Ermitage sur la pointe du Toulinguet, celle-ci ainsi que les autres grottes sont imergées à chaque marée haute depuis la fin de la dernière glaciation soit depuis 10000 ans.

Moins colorées, certaines sources parlent de profondes mésententes entre le père et le fils, de sorte qu'après la mort de sa mère, Riok quitta le château paternel pour devenir ermite dans les alentours de Camaret-sur-Mer. Bien des fils de famille ont quitté le giron familial ne se sentant pas l'âme guerrière, ni royale. Le titre de roi était fréquemment porté par des chefs de guerre régionaux et corespondit à celui de comte quand les règles de la noblesse furent clairement établies.

Quoiqu'il en soit, ce moine reconnu par les évêques de Rome, sera canonisé vers 633 par l'archévêque de Dol parce qu'autour de son tombeau se produisait de nombreux miracles.

Enfin, Saint Riok étant de consonance bretonne, l'église décida de franciser le nom en Saint Rémi ou Saint Rémy après le Concile de Trente (1545-1563).

D'autres sources mettent en doute l'existence même de Riok qui n'aurait été qu'un élément de prosélytisme de la part des représentants de l'église bretonne soucieux de concilier une histoire cohérente des saints bretons en refondant une réalité insuffisamment descriptive pour la transformer en récit quasi épique pour conserver l'attachement de la population à la religion catholique.

Il est effectivement avéré que certains textes relatant la vie des saints ont été volontairement dénaturés ou enrichis selon du point de vue dans lequel on se place, pour affirmer, par exemple, l'indépendance de la Bretagne envers le royaume de France afin de satisfaire l'esprit politique de certaines communautés dont dépendait l'église. L'aristocratie bretonne a depuis fort longtemps jouer sur un clivage fluctuant entre dépendance et indépendance, autant que nécessaire afin de profiter d'avantages de la couronne de France aussi souvent que les opportunités se présentaient.


Etrange passage terrestre d'une chapelle en Camaret. La chapelle Saint-Thomas de Cantorbéry construite au 16ème siècle dans le port et en mauvais état le siècle suivant. Reconstruite dans le cimetière de Camaret, transformée en ossuaire jusqu'à la démolition en 1835. Sa dénomination avait eu une intention de commémoration. Le roi d'Angleterre Henri II Plantagenet fit assassiner l'évêque Thomas dans la cathédrale de Canterbury en 1170.

Edifice religieux disparu : Chapelle Sainte Barbe à Lambezen sur le territoire de Crozon jusqu'en 1908, détruite bien avant.

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