Encadrement de porte sombre en kersanton qui pourrait être une récupération de l'église du 14ème siècle. La pierre dorée est un microgranit de Logonna.
L'AN M Ve XXVII
FUT FONDe LA
CHAPeLe NRE DAe ROC
L'an 1527 fut fondée la chapelle Notre Dame de Rocamadour.
Blason de la famille de Poulmic suzeraine du comté de Crozon au 18ème siècle. Damier argent/blanc rouge. Échiqueté d'argent et de gueules. Devise : De bien en mieux. Blason présent à demi en l'église de Telgruc.
Photo d'une reproduction d'une peinture de Charles Cottet qui représente des Camarétoises venant en cape de deuil devant l'église incendiée en 1910. Le peintre a contribué, à sa manière, à la sensibilisation des personnes influentes pour que soit sauvée la chapelle en peignant plusieurs œuvres sur le thème.
Dallage en micaschiste du Conquet à droite.
Le clocher décapité de la chapelle de Notre Dame de Rocamadour a permis de propager un fait historique qu'aucun écrit ne confirme malgré tout. Un boulet hollandais tiré de l'un des navires de la flotte anglo-hollandaise, en 1694, aurait atteint la flèche. Fort désappointée, la Vierge Marie serait alors apparue et aurait renvoyé le boulet à son point d'origine, soit le navire ennemi qui coula sur place.
Un chronogramme apparaît en bas à gauche : 1657.
Mre : A KAVDREИ: RECTEVR
I: DAИIEL CVRE. 1685. Y. PALVD. F.
Messire Alain Keraudren
I. Daniel curé. 1685. Yves Palud Fabricien.
« И : LE
ИESC
FAB » (Fabricien).
Usage du N inversé : И
Les parrainages en haut. Le fondeur en bas sous le Christ.
"...ON ASSISTE DE MR KU...
...RD ADJOINT ET MAR...
...LESCOP MAIRE DE C..."
Le maire de Camaret-sur-Mer, Bernard Lescop, négociant buraliste, fut en mandature de 1817 à 1837 et de 1848 à 1866.
Crochets feuillus d'un rampant fin 17ème courant 18ème siècle.
3 Crochets feuillus et une crossette.
Eglise de Notre-Dame de Rocamadour - Camaret-sur-Mer
Au cours d'une grande marée, les galets de la plage ont été projetés au delà du parapet de la digue pour rouler sur la pelouse de l'église. Certains galets ont la taille d'une boîte à chaussures. La répétition de se phénomène de criblage a contraint la commune à obturer la baie des vitraux trop souvent déteriorée.
La chapelle de Notre Dame de Rocamadour de Camaret-sur-Mer
fut élevée sur le sillon en 1527 comme semble l'attester une inscription
sculptée. Elle serait une troisième reconstruction d'une chapelle précédente
qui aurait été recommandée par le pape Grégoire XI dans un bref qui mentionne
qu'il sera accordé des indulgences aux fidèles qui financeront une seconde
reconstruction d'une chapelle et ceci en 1373. Ainsi en remontant de reconstruction
en reconstruction, la première date proposée par l'histoire serait 1183
qui correspondrait à la première édification pérenne. Ce qui n'exclut
pas qu'avant cette église initiale, il n'y ait pas déjà eu un lieu de
culte du type oratoire précaire dont il ne reste jamais aucune trace à
cause de la fragilité des matériaux entrepris, souvent du bois ou des
murs en pierres sèches.
La version de 1527 qui reprend des pierres de l'église antécédente, fut
rénovée en 1610, 1647, 1657, 1683. Des dates gravées sur l'église le rappellent
avec les noms de quelques recteurs D. MYTTERN, Hervé TORREC (Fabricien
1647), Joseph KERAUDREN (recteur de 1640 à 1649), DANIEL (Curé 1688) Y
PALUD (Fabricien). Ainsi depuis « toujours », la chapelle de Rocamadour
a du subir les agressions maritimes. Le sillon naturel d'origine n'était
qu'un long banc de galets que les fortes marées ou les tempêtes devaient
déborder aisément. D'ailleurs au 17ème siècle, le sillon est encore avalé
par la mer et transforme la chapelle en îlot insubmersible aux grandes
marées. Le bâti a probablement souffert de cette exposition mais cette
proximité avec les pêcheurs partant en mer devait compenser les investissements
répétés de l'entretien.
Ultime destruction de la chapelle, l'incendie de la nuit du 24 25 février
1910 qui malgré l'intervention de la population, sur l'alerte d'un douanier,
des militaires du 18ème bataillon d'artillerie de Lagadjar ainsi que des
pompiers, n'a pas épargné les boiseries, la charpente et le mobilier religieux.
La restauration estimée à 10000 fr fut budgétisée pour part par une souscription
auprès de la population souvent démunie par la crise de la sardine (la
raréfaction de ce poisson a conduit à la famine) et surtout par une détermination
sans faille du poète Saint Pol Roux, président du comité de restauration,
qui a ameuté toutes ses connaissances et supplié le ministère de l'Intérieur
et des cultes. Tant bien que mal et avec la bonne volonté des charpentiers
de marine locaux dont François Keraudren et son célèbre chantier naval,
la charpente fut agencée à la manière d'une coque de bateau.
Le choix du nom de Rocamadour viendrait du breton roc'h a ma dour – roc
au milieu des eaux. Il faut aussi ajouter la légende ou l'histoire, selon
l'intime conviction de chacun, qu'un prêtre aurait souhaité reprendre
le nom de Rocamadour du Quercy qui est une halte sur le chemin de Compostelle
dans l'espoir de transformer Camaret en halte de pèlerins de la région.
Autre variante de l'histoire : le mot rocamadour serait un mot celte employé
dans le Quercy pour désigner un "rocher sur l'eau". Le toponyme
aurait voyagé grâce aux pèlerins revenus de Saint Jacques de Compostelle
par des voies maritimes avec un embarquement à Bordeaux et la Rochelle
pour rejoindre le Nord de la France mais aussi d'autres pays maritimes.
A l'aller, après des déplacements longs à pied ou à cheval, ils avaient
fait une halte dans le village de Rocamadour; au retour, ils auraient
mouillé dans l'anse de Camaret sur des nefs proches de la pointe du sillon
qui serait rocheuse, d'où le réemploi de l'appellation "rocher sur
l'eau". Des marins Marseillais accompagnant les pèlerins et connaissant
Rocamadour en Quercy auraient favorisé ce réemploi.
Inscriptions :
Nef : "D.MYTERN. CVRE. 1610." - "M: IO: K/AV(DREN): FE:
TORR(EC): F: 1647" - "F. TORR/1648".
Clocher : "Mre : A KAVDREN: RECTEVR/I: DANIEL CVRE. 1685. Y. PALVD.
F." (Alain Keraudren, recteur de 1671 à 1713).
- "... N: LE/ ... YES/... FAB".
Porte : "LAN M Vc XXVII/FVT FONDE LA/CHAPELLE nre DAe ROC."
Inventaire mobilier :
- Maître-autel en tombeau galbé du XVIIIe siècle.
- Autel latéral en tombeau galbé avec retable à pavillon dépouillé de
ses statuettes, XVIIe siècle.
- Chaire à prêcher avec abat-voix, sans sculptures, signée J. Keraudren,
1914-1915.
- Statues en bois polychrome : Christ en croix, deux Anges adorateurs,
XVIIIe siècle
- Bateau ex-voto "Le Souvenir".
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