Le régiment des Quimpérois : 118e RI
Constitution de la 118e Brigade de Bataille en 1794 pour la campagne d'Italie.
Création du 118e Régiment d'Infanterie de Ligne pour la guerre d'Espagne
en 1808. Dissous en 1814. Reconstitué en 1870 à Quimper. 1er et 2ème bataillon
à Quimper – 3ème bataillon à Landerneau. Le régiment est régulièrement
présent en presqu'île de Crozon pour des manœuvres
à Telgruc avec le 19e RI dans le cadre de 44e division d'infanterie.
Sa venue fait l'objet de publication dans la presse. Le casernement principal
est le fort de Crozon mais aussi chez l'habitant ce qui met de l'animation
diversement appréciée dans les foyers. Juste avant la première guerre
mondiale, le 118ème RI est composé de trois bataillons de marche et de
trois sections de mitrailleuses ainsi que d'une compagnie hors-rang*,
soit 55 officiers et 3320 hommes accompagnés de 186 chevaux. Le 118e RI
quitte le Finistère le 21 août 1914 et monte au front le 23 à la bataille
de Maissin avec pour chef de corps le colonel François, les morts sont
nombreux à l'issu de l'affrontement. Les nouvelles incorporations ne seront
plus bretonnes et proviendront de partout en France. Dissous en 1928.
Reconstitué en mai 1940, il est mis en charpie au front dès le début de
la seconde guerre mondiale. Dissous définitivement en 1997. Sa devise
"Peg e barz" – "Croche dedans". Le lieutenant-colonel
Philippe Pétain – futur maréchal, y sert en 1907-1908.
Le régiment des Brestois : 19e RI
Le 19e régiment d'infanterie dont les origines datent de 1590 était une
troupe de François de Bonne de Lesdiguières qui en avait constitué les
deux premières compagnies qui portaient son nom. Une multitude de dénominations
sera accordée à ce régiment de marcheurs infatigables. "Régiment
de Flandre" puis "Régiment de Saulx" jusqu'à sa première
nomination de 19ème (19ème régiment constitué en France) : 19e régiment
d'infanterie de ligne ci-devant Flandre le 1 janvier 1791. Régiment de
ligne, de marche, qu'importe les désignations successives, le régiment
est désormais brestois et recrute plutôt au Nord Finistère et dans les
départements limitrophes en second lieu. Des détachements sont affectés
en presqu'île de Crozon, on y vient à pied avec le paquetage de 25 à 35
kilos selon la saison. Le principal casernement sur place est le fort
de Crozon. La troupe est en poste au corps
de garde du Kador ainsi qu'au fond de l'anse de Dinan. Les compagnies
sont en charge de deux mitrailleuses à chaque position tenue. Ce sont
avant tout des heures de garde du littoral. Une routine particulièrement
ennuyeuse en temps de paix qui sera reprise par le 87e
RIT début août 1914 et par le 248e
RI à l'approche de la seconde guerre mondiale. Le régiment quitte
la Bretagne le 8 août 1914 pour la grande guerre qui fera une liste invraisemblable
de victimes sous le commandement du colonel Chapes. Dissous une première
fois en 1920, reconstitué en 1939 à Landerneau**, définitivement dissous
en 1998. Sa devise "La vague s’y brise".
En 1914, le 118e RI et le 19e RI compose la 44e brigade d'infanterie du
général Chaplain de la 22ème division du XIe (11ème) corps d'armée, et
connaîtront bien des tragédies telles que celles de Tahure,
la Boisselle... Ces
deux régiments d'infanterie représentent pour de jeunes presqu'îliens
qui ne veulent ni être pêcheurs, ni être paysans, tant la pauvreté est
assurée, une place sérieuse et respectable. Nourris, logés, blanchis,
avec des revenus réguliers et une possibilité d'avancement pour les plus
futés, cela constitue suffisamment d'arguments pour être convaincu d'un
avenir heureux dans l'armée ceci d'autant que pour plaire aux jeunes-filles
des campagnes qui veulent se marier, le soldat a toujours la primeur par
rapport au sardinier à qui on prédit une fin violente par une mer déchaînée.
Bien sûr, il y a la vie de troupier pas tous les jours facile avec des
marches jusqu'à 65 kilomètres et un barda qui pèse un âne mort. Après
la marche, les exercices de tirs au Menez Hom, à Telgruc, dans les dunes
de l'anse de Dinan, etc. Il y a aussi les simulations d'attaque au cours
de manœuvres intégrant l'éventualité de débarquements ennemis en presqu'île
de Crozon. Chaque soir, on boit de bonnes rasades de vin avec la population
pour fêter une belle journée de combat durant laquelle personne ne meurt
et dont les blessures graves sont des foulures ou des écorchures. Il y
a toujours une main féminine pour soigner le grand blessé !
Le seul sale boulot que l'infanterie n'est pas encline à accomplir de
gaité de cœur est le maintien de l'ordre lors des grèves, des révoltes
populaires. Les ordres d'abord bien sûr mais ça fait mal de faire feu
sur des gars du peuple, des frères, qui réclament plus de justice sociale.
Se battre pour la patrie d'accord, mais tirer sur le pauvre bougre pour
enrichir le riche, ça passe mal.
Les jeunes partent à la guerre en chantant dans des trains fleuris, la
guerre va être courte et la victoire éclatante, les équipements sont incomplets
mais qu'importe, le moral est au plus haut entre copains à qui l'on parle
breton. Les officiers braillent du français qu'il faut traduire vite fait
pour ne pas être en retard dans l'exécution des ordres. Les Bretons au
front attirent les moqueries à toujours réclamer du pain et du vin...
Certains cherchent tout le temps du beurre salé et rechignent à la viande,
ils n'ont pas l'habitude d'en manger. A leurs gamelles, ils y tiennent
comme à la prunelle de leurs yeux, on dit qu'ils astiquent le fer blanc
jusqu'à ce qu'il brille du feu de dieu. On dit aussi que beaucoup meurent
parce que l'éclat métallique de leurs gamelles fait d'eux des cibles faciles.
A l'heure des combats, on comprend vite que ce sont des durs même si leur
fusil Lebel leur parait compliqué à l'usage...
*Les bataillons partent à l'assaut baïonnette au fusil.
Les sections de mitrailleuses défendent une ligne que des ennemis armés
de fusils à baïonnette tentent de briser. La compagnie hors-rang de chaque
régiment d'infanterie (C.H.R.) est constituée de toutes les personnes
qualifiées à des fonctions très variées de téléphonistes, dentistes, infirmiers,
fourriers, secrétaires, cyclistes, sapeurs-bombardiers, musiciens, vétérinaires,
bourreliers, vaguemestres, armuriers, brancardiers, cuisiniers, comptables,
ordonnances... Chaque spécialité arborait des sigles cousus sur les manches
du militaire afin qu'il soit immédiatement identifiable.
**Caserne Taylor à Landerneau remplacé par un lycée. Une rue porte le
nom du régiment.
Destins de guerre
19 juin 1940 premier jour d'occupation allemande
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Croiseur cuirassé Kléber et sous-marin allemand UC-61
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3 septembre 1944 bombardement de Telgruc
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La bataille de l'Ailette le 5 et 6 juin 1940
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La Suzanne-Renée - Réseaux d'évasions des pilotes Américains et Anglais de la WW2
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Officier mécanicien Capitaine Jean Tassa
Camp de prisonniers de Rostellec
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