L'inflation , la loi du marché : ce qui est rare et cher...
Coût de production, prix des matières premières... Les arguments se ramassent
à la pelle mais omettent le principal facteur de l'augmentation des prix
: la cupidité des marchands de profits faciles.
La seconde guerre mondiale fit déferler un nombre importants de soldats
et d'administratifs dans l'hexagone. Selon les conditions d'armistice,
il appartenait à l'impôt français d'entretenir l'armée d'occupation. Dès
que la première vague d'occupants atteignit la presqu'île de Crozon (19
juin 1940), les prix des alcools, tout d'abord, grimpèrent. Les soldats
Allemands fêtèrent chaque soir leur victoire facile sur la France apeurée
par la glorieuse force nazie. D'autres enrôlés se satisfirent d'être tout
simplement en vie sans avoir beaucoup combattu. Les débitants de boissons
de la presqu'île commencèrent à augmenter les prix d'une manière telle
que seuls les soldats germaniques purent s'offrir l'ivresse avec du champagne
et des alcools fins... Puis ce fut les œufs : les prix n'eurent de cesse
de grimper de semaine en semaine. A production inchangée correspondait
un doublement de la population. Au plus fort des effectifs, les Crozonnais
étaient aussi nombreux que les militaires envahisseurs. Un bureau
départemental de répartition des œufs se devait de réguler le marché.
Pour mémoire, quelques prix de produits alimentaires :
Les œufs : 4frs la douzaine en 1939. Dès juillet 1940, 7 à 8frs la douzaine.
En septembre 10frs, en décembre 15 à 16frs au marché de Crozon.
Le beurre : 8frs la livre (500g) en juillet 1940. Dès novembre le beurre
fut réquisitionné et conditionné à Quimper pour être revendu avec des
bons. Cela n'empêcha pas des soldats Allemands d'acheter le beurre à 35frs
le kilo au marché, sous le manteau, en décembre 1940.
La livre de veau à l'entrée en guerre était à 12 ou 13frs puis disparut
des étales des bouchers en quelques semaines d'occupation.
Très vite le pain fut vendu avec des bons dont le poids de pain autorisé
ne cessait de diminuer par tranche de 50g. De plus en plus de farine partait
en Allemagne. Les Français devaient nourrir l'armée d'occupation mais
aussi l'Allemagne toute entière ce qui nécessitait des exportations de
denrées réquisitionnées dans chaque ferme. Les communes qui ne parvenaient
pas à fournir les quantités prévues par la réquisition payaient une amende.
En 1943, en presqu'île de Crozon des soldats Allemands achetaient sur
pied des porcs à 15000frs pendant que le cours officiel était à 2500frs.
Achat et vente étaient sensés se faire sur autorisation administrative.
Vint le temps de la généralisation des tickets de rationnement pour que
tout le monde put disposer des biens minimaux à sa survie. Un coupon imprimé
ouvrait les droits à une quantité de marchandise précise. Le marché noir,
marché parallèle aux prix libres, bien que condamné par l'administration
collaborationniste, prit de l'ampleur. Il y avait donc des contextes pour
que l'inflation galopa et l'on dut sévir.
En presqu'île de Crozon, plusieurs procès eurent un retentissement au
sein de la population démunie. Des commerçants et des agriculteurs s'affranchirent
allègrement des prix de vente fixes et des augmentations de prix encadrées.
Quelques exemples parmi d'autres :
En octobre 1943, Mme C. condamnée à 2000frs d'amende pour avoir vendu
une vache et une génisse aux plus offrants qui se trouvaient être des
particuliers.
Mr K., cultivateur, avait abattu clandestinement deux porcs et un veau.
Amende de 1500 frs pour le délit et 15000frs pour avoir nié les faits
constatés.
En novembre 1943, la cultivatrice Mme K. condamnée à 200frs d'amende par
le tribunal de Châteaulin puis en appel à la juridiction de Rennes pour
majoration illicite de ses produits fermiers. 1943, l'année la plus dure
de la guerre, la faim, la peur pour les Français mais aussi pour les Allemands...
En juillet 1944, Mr T., boucher, condamné par le tribunal correctionnel
à 10000frs d'amende et à deux mois de prison ferme pour avoir acheté des
porcs sans autorisation et, circonstance aggravante, les avoir revendus
au détail à des prix dépassant largement le prix autorisé jusqu'à ce que
la hausse fut considérée comme illicite et donc condamnable. La date de
libération du fraudeur dut correspondre à la Libération de la presqu'île
(19 septembre 1944).
Les pêcheurs eurent fort à faire avec la « gast »
– douane allemande – et les ordres et contre-ordres des
kommandanturen.
Sorties en mer interdites au niveau national mais l'administration locale
demandait aux pêcheurs de faire quelques heures de pêche pour alimenter
les estomacs des occupants. Certains pêcheurs furent encouragés dans un
port et canonnés dans d'autres. Les prix flambaient en dehors de tout
contrôle. Des huîtres partaient en bourriches en Allemagne par le train
sans aucune trace comptable. Les familles des soldats étaient heureuses
de savoir leurs fils dans un pays où l'on buvait du champagne tout en
gobant des huîtres... L'enlisement de la guerre freina les enthousiasmes
mais pas les prix discrets.
Hier comme aujourd'hui, des décisions personnelles sont le moteur de l'inflation.
Tout autre motif reste le paravent pudique de la cupidité qui ne saurait
mettre à nu la misère des cupides.
Destins de guerre
19 juin 1940 premier jour d'occupation allemande
Qui a construit le Mur de l'Atlantique de la presqu'île de Crozon ?
Sous marins Naïade Q015 et Q124
Monument aux morts de Landévennec
3 frères morts pendant la grande guerre
L'arraisonnement du Nieuw Amsterdam
Croiseur cuirassé Kléber et sous-marin allemand UC-61
Déporté politique et déporté résistant
25/26 août 1944 bombardement de Roscanvel
3 septembre 1944 bombardement de Telgruc
Le 248 RI 208ème compagnie et 5ème Bataillon en 1940
La bataille de l'Ailette le 5 et 6 juin 1940
Bataillon de FTP - Franc-tireur-partisan
La bataille navale de Casablanca
L'Emigrant sous protection allemande
Départ des marins pêcheurs résistants vers l'Angleterre
Georges Robin de l'I A de Camaret
Bateaux de Camaret arraisonnés ou mitraillés par la Royal Navy et la RAF
La Suzanne-Renée - Réseaux d'évasions des pilotes Américains et Anglais de la WW2
Les tombes du Commonwealth de : Camaret - Crozon - Lanvéoc - Roscanvel
Les forces américaines de la libération de Brest et Crozon
Les forces allemandes lors de la libération de Brest et Crozon
Les légions étrangères allemandes présentes en Crozon
Officier mécanicien Capitaine Jean Tassa
Camp de prisonniers de Rostellec
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