"Albert".
Si la kommandantur
de Châteaulin occupait la mairie, la gestapo et la feldgendarmerie occupaient
la maison Tivénez. Qu'il n'y ait pas de méprise, les maisons civiles utiles
aux administrations allemandes d'occupation étaient réquisitionnées de
force par le biais du maire en exercice qui devait imposer l'ordre de
réquisition souvent dans des délais très brefs. Quand les propriétaires
contestaient, la menace d'une peine prison calmait les envies de rebuffade
d'autant qu'au fil de la guerre, de la prison, à une fosse commune, il
n'y avait que le trait d'un agacement nazi.
Le feldgendarme adjudant Albert Gerhardt est en poste dans la police militaire
des « quartiers » de Châteaulin – presqu'île de Crozon comprise.
Déjà en 1942, il s'est forgé une solide réputation de tortionnaire. Une
réputation non usurpée tant le nombre de témoignages concourt à cette
évidence. L'homme était avocat civil au barreau de Berlin avant la seconde
guerre mondiale. Connaissant le droit, son incorporation dans la gendarmerie
militaire n'est pas une surprise. Pour le malheur des Châteaulinois, ce
criminel de guerre parle parfaitement le français. En dehors de ses heures
de service, celui-ci porte un costume civil. Il se promène dans les lieux
publics et écoute les conversations. Les commérages du marché, les discussions
des débits de boissons, il note tout. Quand un individu critique, moque,
l'armée allemande, il opère une arrestation immédiate avec interrogatoire
à la clé. La loi allemande d'occupation avalisée par le gouvernement de
Vichy l'y autorise. S'il y a insulte, l'emprisonnement à Quimper pour
quelques semaines est prévisible. La moindre suspicion d'activisme vaut
une inscription sur la liste des terroristes – personnalités condamnables
à mort sans jugement. Une conversation anti-nazie fait l'objet d'un fichage.
A force de répandre la peur, il obtient des confessions qui, mises bout
à bout, deviennent de précieux renseignements.
Les résistants supposés ou réels sont torturés sur place et quand leur
santé défaille, ils sont emmenés dans les bâtiments de l'école St Louis,
hôpital allemand alors qui se trouve être aussi un lieu de beuveries.
Les morts sont enterrés à proximité dans des fosses. Ces fosses seront
ouvertes à la Libération et l'on constatera l'état brisé des corps, les
expressions de visage marquant la douleur extrême. Des résistants assistent
à ces retrouvailles macabres d'amis tombés souvent pour une indiscrétion,
une dénonciation qu'Albert recueillaient avec assiduité. Les arrestations
en rase campagne sont ultra-violentes quand « Albert » hurle les ordres,
il fait peur.
Lors de la Libération, les effectifs de la Gestapo et de la Feldgendarmerie
tentent de fuir vers Carhaix - centre Bretagne de la Feldgendarmerie.
Les Américains y sont déjà. Ils reviennent à Châteaulin et retentent vers
Quimper et au-delà. Cette fois les résistants sont au courant. L'aviation
l'est aussi. Une escarmouche se produit au Moulin du Duc mais d'une intensité
insuffisante pour faire beaucoup de victimes allemandes. Albert Gerhardt
en réchappe et rejoint la poche de Lorient ; on en entendra plus parler
ensuite. Qu'est-il devenu ? Certains de ses collègues seront quant à eux
arrêtés quand Lorient capitule le 10 mai 1945, deux jours après l'armistice.
La poche de Lorient : une place regroupant de nombreux criminels de guerre...
Un procès militaire parisien, le 26 juin 1950, se déroule à l'encontre
du lieutenant Walter Henings / Enigs et du chef de peloton Wilhelm Bartz
deux responsables de la feldgendarmerie de Châteaulin qui avaient pour
sous-fifre zélé le fameux « Albert ». Les deux criminels de guerre se
contentent de nier leur responsabilité face à la barbarie de leur subalterne.
Ils accablent l'ingérable adjudant... qui les satisfaisait tant durant
la guerre, la perle rare de la feldgendarmerie disait-on dans les salons
nazis de la région...
Les résistants survivants déplorent un procès dépaysé, en catimini et
dont le dossier d'instruction est bien mince au regard de la liste des
exactions de la feldgendarmerie enragée. Des résistants de la presqu'île
de Crozon sont passés entre les mains « d'Albert » jusqu'aux exécutions
sommaires dans les dunes et les sous-bois du Finistère. Le résistant Charles
Levenez, entre autres, est torturé et exécuté grâce au panache meurtrier
d'un avocat épris de violence et du pouvoir de vie et de mort.
Destins de guerre
19 juin 1940 premier jour d'occupation allemande
Qui a construit le Mur de l'Atlantique de la presqu'île de Crozon ?
Sous marins Naïade Q015 et Q124
Monument aux morts de Landévennec
3 frères morts pendant la grande guerre
L'arraisonnement du Nieuw Amsterdam
Croiseur cuirassé Kléber et sous-marin allemand UC-61
Déporté politique et déporté résistant
25/26 août 1944 bombardement de Roscanvel
3 septembre 1944 bombardement de Telgruc
Le 248 RI 208ème compagnie et 5ème Bataillon en 1940
La bataille de l'Ailette le 5 et 6 juin 1940
Bataillon de FTP - Franc-tireur-partisan
La bataille navale de Casablanca
L'Emigrant sous protection allemande
Départ des marins pêcheurs résistants vers l'Angleterre
Georges Robin de l'I A de Camaret
Bateaux de Camaret arraisonnés ou mitraillés par la Royal Navy et la RAF
La Suzanne-Renée - Réseaux d'évasions des pilotes Américains et Anglais de la WW2
Les tombes du Commonwealth de : Camaret - Crozon - Lanvéoc - Roscanvel
Les forces américaines de la libération de Brest et Crozon
Les forces allemandes lors de la libération de Brest et Crozon
Les légions étrangères allemandes présentes en Crozon
Officier mécanicien Capitaine Jean Tassa
Camp de prisonniers de Rostellec
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