Si l'on se réfère à certaines statistiques de la période
de la seconde guerre mondiale relatant la déportation des juifs du Finistère,
le chiffre est de 44, tous âges confondus. Une seule personne aurait survécu
aux camps de concentration en Allemagne ou en Pologne parfois. Au niveau
de la France ce sont 75721 déportations pour 2566 survivants.
Lors des persécutions nazies à l'encontre de la communauté juive, dans
un premier temps, la France est "coupée" en deux. La zone Nord
étant une zone sous domination allemande et la zone Sud sous autorité
française. La presqu'île de Crozon se trouve en zone occupée (Nord), territoire
peu fréquentable pour les juifs qui voudraient s'y cacher pour tenter
de survivre à la solution finale. Les premières vagues de juifs fuyant
les régions occupées tentent de rejoindre le Sud pensant y être à l'abri...
Abri provisoire...
Certains se tournent vers la résistance...
Pourtant, comme toute histoire particulière ne se range pas dans la grande
histoire, un juif adolescent trouve refuge dans une ferme à Telgruc-sur-Mer
de 1941 à 1945. A 16 ans, se trouver loin de sa famille* et apprendre
à vivre comme un catholique pratiquant se sachant en danger de mort et
sachant qu'à la moindre dénonciation, la famille d'accueil serait internée...
Le poids de ce placement marqua certainement l'esprit de ce rescapé de
la Shoah. Des centaines de juifs sont discrètement placés dans les fermes
de France : les fameux cousins ! Pour justifier auprès du voisinage une
venue surprenante, on annonce l'arrivée d'un cousin oublié jusqu'ici...
La crédibilité est variable et se pose en fonction des convictions politiques
des habitants locaux. Pétainistes ou Gaullistes...
Ce serait le seul cas presqu'îlien certifié d'une protection avisée d'une
personne juive. Seul cas officialisé par la famille qui aura survécu à
cette chasse macabre. 4 années d'assistance est un temps inhabituel. Souvent
les juifs doivent être déplacés au gré de l'évolution des lois anti-juives
et des répressions allemandes mais aussi françaises.
En des temps troubles, mieux vaut se taire, ne parler de rien pour être
sûr de vivre comme avant. De nombreuses familles d'accueil se sont tues
à jamais. Après l'armistice, à quoi bon ?
La presqu'île de Crozon voit passer des inconnus durant toute la guerre...
Des inconnus et des valises. Certains inconnus sont des travailleurs étrangers
qui cherchent une place dans l'organisation allemande Todt pour la construction
du mur de l'Atlantique,
les primes de risque sont attractives. D'autres inconnus font des affaires
plus ou moins licites avec la bienveillance allemande quelquefois. Mais
il y a aussi des inconnus blêmes par la peur dès qu'un regard se porte
sur eux. Qui sont-ils ? Parmi les morts civils, suite à des bombardements
alliés, quelques inconnus...
Quelques jours d'hébergement, un morceau de pain, avant de poursuivre
l'errance... Des noms et des lieux peut-être oubliés, se taire, toujours
se taire, pour ceux qui tendent le pain et ceux qui le reçoivent. La presqu'île
de Crozon semble avoir tourné la page de cette tragédie sans avoir souhaité
laisser suffisamment d'indices de compréhension.
* Cette famille juive venait de Russie vers une terre de liberté qu'était la France. Fuir les pogroms, s'installer à Paris en 1912 et reprendre un métier d'artisan en attendant la naturalisation en 1927. Dès 1940, si les parents décident de se cacher à Paris, les enfants quittent la capitale pour la zone libre avec des sorts variés mais saufs en définitive, à l'exception de l'un d'entre-eux qui devient un breton provisoire, Telgrucien de surcroît, le temps d'un conflit mondial... Une famille juive épargnée qui après la guerre exprimera une grande reconnaissance à ceux qui les ont aidé en portant le témoignage nominatif des bienfaits qu'ils avaient reçus. Un contrepoids salutaire au regard de la faillite morale française qui s'était laissée enivrer par la haine ambiante, comme si haïr était source de paix avec l'antisémitisme pour projet d'avenir.
Destins de guerre
19 juin 1940 premier jour d'occupation allemande
Qui a construit le Mur de l'Atlantique de la presqu'île de Crozon ?
Sous marins Naïade Q015 et Q124
Monument aux morts de Landévennec
3 frères morts pendant la grande guerre
L'arraisonnement du Nieuw Amsterdam
Croiseur cuirassé Kléber et sous-marin allemand UC-61
Déporté politique et déporté résistant
25/26 août 1944 bombardement de Roscanvel
3 septembre 1944 bombardement de Telgruc
Le 248 RI 208ème compagnie et 5ème Bataillon en 1940
La bataille de l'Ailette le 5 et 6 juin 1940
Bataillon de FTP - Franc-tireur-partisan
La bataille navale de Casablanca
L'Emigrant sous protection allemande
Départ des marins pêcheurs résistants vers l'Angleterre
Georges Robin de l'I A de Camaret
Bateaux de Camaret arraisonnés ou mitraillés par la Royal Navy et la RAF
La Suzanne-Renée - Réseaux d'évasions des pilotes Américains et Anglais de la WW2
Les tombes du Commonwealth de : Camaret - Crozon - Lanvéoc - Roscanvel
Les forces américaines de la libération de Brest et Crozon
Les forces allemandes lors de la libération de Brest et Crozon
Les légions étrangères allemandes présentes en Crozon
Officier mécanicien Capitaine Jean Tassa
Camp de prisonniers de Rostellec
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