Après le débarquement allié en Normandie le 6 juin 1944,
les autorités allemandes sont saisies. Cette fois, c'est une peur ouverte.
Les soldats de l'occupation craignent d'être exécutés par l'armée américaine.
Dans une sorte d'effet de balancier, la résistance se libère de ses peurs
et agit fréquemment. Perturbations, dynamitages des voies de chemin de
fer entre Carhaix et Camaret. Lignes téléphoniques aériennes, au sol et
souterraines courant jusqu'à Sizun, sabotées. Le maire de Crozon argumentait
alors qu'une charrette chargée roulant sur les câbles pouvaient les sectionner
sans mauvaise intention de la part des paysans. Ce qui est vrai, puisque
confirmé par des témoignages allemands après guerre, ce sont les distributions
de câbles téléphoniques cruciaux à même le sol faute de moyens humains
pour les enterrer. D'ailleurs, le réseau était très incomplet, souvent
en panne...
Les Allemands apeurés par des embuscades de la résistance et excédés par
la répétition des incidents, veulent mettre un terme à toute velléité
de résistance organisée ou sporadique. La kommandantur
régionale de Quimper décide d'une rafle à Crozon. Arrestations arbitraires,
du seul fait d'un ordre allemand. Les autorités françaises ne semblent
avoir été informées. Des courriers échangés à différents niveau de l'administration
française (non collaborationniste) tendent à prouver l'ignorance des intentions
allemandes.
Dès le matin du 30 juin 1944, les routes d'accès au bourg de Crozon sont fermées par les feldgendarmes (gendarmes militaires) qui progressivement fouillent les maisons et regroupent les interpellés sur la place. Quelques soldats Allemands sont conciliants et préviennent du danger imminent. Des Crozonnais doivent leur vie à cette prévenance ennemie. Cependant, l'horreur se met en place. Une mascarade de contrôle d'identité s'ensuit sous le regard d'un officier germanique qui a le dernier mot. Sur la centaine de Crozonnais arrêtée, 43 de ceux-ci sont maintenus alignés contre le mur de façade de l'église, là où la plaque commémorative est fixée. Les autres, proches de la fontaine, peuvent s'en retourner sans poursuite. Parmi les otages, Mr Yves Guiffant trouve son salut par une porte restée ouverte de l'édifice religieux, il s'échappe in-extrémis sans qu'aucun chien, aucun soldat en arme ne s'en aperçoive.
Vers dix sept heures, la colonne de prisonniers de 42 Crozonnais de 15 à 43 ans marche vers le Menez-Gorre où des camions attendent. Une halte est organisée à Plonevez-Porzay pour arrêter 10 hommes supplémentaires qui ont la malchance d'être là au mauvais endroit, au mauvais moment.
Redémarrage pour Quimper : la gare, un train de marchandises transformé
en convoi de déportés de tout le Finistère Sud pour dix jours de voyage
dans une promiscuité insoutenable mais le pire est à venir. Regroupement
à Compiègne dans l'Oise. Camp de concentration de Neuengamme en Allemagne
pour l'essentiel. Travail et conditions de vie indignes, famine, maladies
dans des kommandos, des camps satellites proches des usines stratégiques.
Les internés meurent un à un jusqu'à ce que les camps tombent enfin sous
le contrôle des alliés. des mois horribles se sont écoulés. Rapatriement
en France des quelques survivants, à l'hôtel Lutetia (mai juin 1945) à
Paris pour des soins et une certaine administration. Ils ne sont plus
que 12 Crozonnais à revenir en Bretagne individuellement, par train, en
tant que passager ordinaire, avec des images insoutenables plein la tête,
des souvenirs qui ne s'effaceront jamais. L'accueil à Crozon est chaleureux
mais ne guérit pas de tout... Quelques verres de l'amitié puis retour
en famille dans la douleur des souffrances inexpugnables.
L'un des déportés, Yves Rolland, à peine rentré au pays, est désigné pour surveiller les prisonniers Allemands qui déminent la plage de la Palue durant 45 jours...
Les Crozonnais morts en déportation : Balcon Auguste. Bargain Marcel.
Briand Corentin. Cariou Yves. Corner Laurent. Daniélou Pierre. Diraison
René. Dolci Bienvenue Angel. Donnars Maurice. Drévillon Eugène. Drévillon
Francis. Guivarch Joseph. Hamel Bernard. Kerdreux Jean. Kermel Joseph.
Kermel Louis. Kermorgant Yves. Laniès Georges. Le Berre Yves. Le Quéau
Auguste. Mignon Hervé*. Moulin Denis. Paris François. Quillien Pierre.
Rogel Albert. Rogel Raymond. Rolland Albert. Verdun Maurice. Vigouroux
François.
Les Crozonnais ayant survécu :
Boucharé Jean. Cosquer Guy. Diraison Jean. Férec Pierre. Gilles Alain. Guiffant Yves (évadé à Crozon). Louarn Jean-Louis. Marchand Jean. Mével Jean. Mignon Hervé*. Rolland Yves. Rouillard Roger. Sévellec Jean. Téphany Joseph (libéré en cours de déportation à Péronne).
Sur les 10 Plonévéziens déportés, 6 ont survécus.
Bernard René, Guillou Guillaume, L'Helgouac'h Yves, Ollivier Louis, décédés.
Chevalier Jean, Fertil Pierre, Flochlay Jean, Hervé Joseph, Hervé René,
Le Goff Auguste, libérés.
*Homonymes.
Destins de guerre
19 juin 1940 premier jour d'occupation allemande
Qui a construit le Mur de l'Atlantique de la presqu'île de Crozon ?
Sous marins Naïade Q015 et Q124
Monument aux morts de Landévennec
3 frères morts pendant la grande guerre
L'arraisonnement du Nieuw Amsterdam
Croiseur cuirassé Kléber et sous-marin allemand UC-61
Déporté politique et déporté résistant
25/26 août 1944 bombardement de Roscanvel
3 septembre 1944 bombardement de Telgruc
Le 248 RI 208ème compagnie et 5ème Bataillon en 1940
La bataille de l'Ailette le 5 et 6 juin 1940
Bataillon de FTP - Franc-tireur-partisan
La bataille navale de Casablanca
L'Emigrant sous protection allemande
Départ des marins pêcheurs résistants vers l'Angleterre
Georges Robin de l'I A de Camaret
Bateaux de Camaret arraisonnés ou mitraillés par la Royal Navy et la RAF
La Suzanne-Renée - Réseaux d'évasions des pilotes Américains et Anglais de la WW2
Les tombes du Commonwealth de : Camaret - Crozon - Lanvéoc - Roscanvel
Les forces américaines de la libération de Brest et Crozon
Les forces allemandes lors de la libération de Brest et Crozon
Les légions étrangères allemandes présentes en Crozon
Officier mécanicien Capitaine Jean Tassa
Camp de prisonniers de Rostellec
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