Inaugurée le 2 juillet 1978.
Plaques commémoratives inaugurées le 29 juin 2024. La liste des otages est relatée 80 ans après le drame.
30 juin 1944 : les otages Crozonnais sont regroupés
au pied du mur de l'église. Il y a un moment de flottement. Mr Yves Guiffant,
arrêté, ose s'approcher de la porte du transept et par miracle cette porte
n'est pas fermée à clé. Les gardes allemands ne s'aperçoivent de rien.
Le rescapé rejoint son logement sur la place. Il vient de se sauver d'une
épreuve épouvantable.
19 septembre 1944 (bourg de Crozon 17 septembre) : les soldats allemands
de la presqu'île de Crozon se sont rendus après quelques combats d'intensités
variables selon les zones. Ils sont regroupés sur cette même place, exactement
au même endroit, proche de la porte du transept, plus nombreux, par les
soldats américains, avant d'être conduits dans des bus vers les camps
de prisonniers de Brest. Ils sont débrayés, fatigués, sans doute un peu
inquiets sur leur sort, ce qui les attend est inconfortable sans doute
mais conforme à la convention de Genève.
La place de l'église est devenue la place Charles
de Gaulle.
Après le débarquement allié en Normandie le 6 juin 1944,
les autorités allemandes sont saisies. Cette fois, c'est une peur ouverte.
Les soldats de l'occupation craignent d'être exécutés par l'armée américaine.
Dans une sorte d'effet de balancier, la résistance se libère de ses peurs
et agit fréquemment. Perturbations, dynamitages des voies de chemin de
fer entre Carhaix et Camaret. Lignes téléphoniques aériennes, au sol et
souterraines courant jusqu'à Sizun, sabotées. Ce sont les plans
Vert et Violet de la résistance mis en application.
Les Allemands apeurés par des embuscades de la résistance et excédés par
la répétition des incidents, veulent mettre un terme à toute velléité
de résistance organisée ou sporadique. La kommandantur
régionale de Quimper décide d'une rafle à Crozon. Arrestations arbitraires,
du seul fait d'un ordre allemand. Les autorités françaises ne semblent
pas avoir été informées. Des courriers échangés à différents niveau de
l'administration française (non collaborationniste) tendent à prouver
l'ignorance des intentions allemandes.
Dès le matin du 30 juin 1944, les routes d'accès au bourg de Crozon sont
fermées par les feldgendarmes
(gendarmes militaires) qui progressivement fouillent les maisons et regroupent
les interpellés sur la place. Des paroissiens sortent de l'église après
avoir assisté à un enterrement. Quelques soldats allemands sont conciliants
et préviennent du danger imminent. Des Crozonnais doivent leur vie à cette
prévenance ennemie. Cependant, l'horreur s'installe. Une mascarade de
contrôle d'identité s'ensuit sous le regard d'un officier germanique qui
a le dernier mot. Sur la centaine de Crozonnais arrêtée, 43 de ceux-ci
sont maintenus alignés contre le mur de façade de l'église, là où la plaque
commémorative est fixée. Les autres, proches de la fontaine, peuvent s'en
retourner sans poursuite. Parmi les otages, Mr Yves Guiffant trouve son
salut par une porte restée ouverte de l'édifice religieux, il s'échappe
in-extrémis par la porte du transept Sud de l'église
paroissiale de Crozon sans qu'aucun chien, aucun soldat en arme ne
s'en aperçoive.
Vers dix sept heures, la colonne de prisonniers de 42 Crozonnais de 15
à 43 ans marche vers le Menez-Gorre où des camions attendent. Une halte
est organisée à Plonevez-Porzay pour arrêter 10 hommes supplémentaires
qui ont la malchance d'être là au mauvais endroit, au mauvais moment.
Redémarrage pour Quimper : la gare, un train de marchandises transformé
en convoi de déportés de tout le Finistère Sud pour dix jours de voyage
dans une promiscuité insoutenable mais le pire est à venir. Regroupement
à Compiègne dans l'Oise. Camp de concentration de Neuengamme en Allemagne
pour l'essentiel. Travail et conditions de vie indignes, famine, maladies
dans des kommandos, des camps satellites proches des usines stratégiques.
Les internés meurent un à un jusqu'à ce que les camps tombent enfin sous
le contrôle des alliés. Des mois horribles se sont écoulés. Rapatriement
en France des quelques survivants, à l'hôtel Lutetia (mai juin 1945) à
Paris pour des soins et une certaine administration. Ils ne sont plus
que 12 Crozonnais à revenir en Bretagne individuellement, par train, en
tant que passager ordinaire, avec des images d'horreur plein la tête,
des souvenirs qui ne s'effaceront jamais. L'accueil à Crozon est chaleureux
mais ne guérit pas de tout... Quelques verres de l'amitié puis retour
en famille dans la douleur des souffrances inexpugnables.
L'un des déportés, Yves Rolland, à peine rentré au pays, est désigné pour
surveiller les prisonniers Allemands qui déminent la plage de la Palue
durant 45 jours...
Les Crozonnais morts en déportation : Balcon Auguste. Bargain Marcel.
Briand Corentin. Cariou Yves. Corner Laurent. Daniélou Pierre. Diraison
René. Dolci Bienvenue Angel. Donnars Maurice. Drévillon Eugène. Drévillon
Francis. Guivarch Joseph. Hamel Bernard. Kerdreux Jean. Kermel Joseph.
Kermel Louis. Kermorgant Yves. Laniès Georges. Le Berre Yves. Le Quéau
Auguste. Mignon Hervé*. Moulin Denis. Paris François. Quillien Pierre.
Rogel Albert. Rogel Raymond. Rolland Albert. Verdun Maurice. Vigouroux
François.
Les Crozonnais ayant survécu : Boucharé Jean. Cosquer Guy. Diraison Jean.
Férec Pierre. Gilles Alain. Guiffant Yves (évadé à Crozon). Louarn Jean-Louis.
Marchand Jean. Mével Jean. Mignon Hervé*. Rolland Yves. Rouillard Roger.
Sévellec Jean. Téphany Joseph (libéré en cours de déportation à Péronne).
Cette rafle fut possible grâce aux ordonnances Sperrle
et Keitel.
Sur les 10 Plonévéziens déportés, 6 ont survécus.
Chevalier Jean, Fertil Pierre, Flochlay Jean, Hervé Joseph, Hervé René,
Le Goff Auguste, libérés. Bernard René, Guillou Guillaume, L'Helgouac'h
Yves, Ollivier Louis, décédés.
*Homonymes.
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Destins de guerre
Guy Eder de la Fontenelle • Gardien de batterie • Electro-sémaphoriste • Sous -marin Germinal • Sous marins Naïade Q015 et Q124
19e RI & 118e RI • 2e RAC & 3e RAP • 13ème RIC • 87e RIT • Le 248 RI 208ème compagnie et 5ème Bataillon en 1940 • Manœuvres à Telgruc
La guerre 14-18 en presqu'île • L'arraisonnement du Nieuw Amsterdam • Dixmude • Tahure • La Fronde • Débarquement d'Athènes • 3 frères morts pendant la grande guerre • Remorqueur Atlas • Cuirassé Danton • Cuirassé Suffren • Le Bouclier Hermann von Boetticher • Pilote aviateur Gaston Beven • Croiseur Ernest Renan • Soldats inconnus
19 juin 1940 premier jour d'occupation allemande • Qui a construit le Mur de l'Atlantique de la presqu'île de Crozon ?
La bataille de l'Ailette le 5 et 6 juin 1940 • Cargo le Granville • Croiseur cuirassé Kléber et sous-marin allemand UC-61 • Le Pluton • Le Sfax • Cuirassé Bretagne • Commandant L'Herminier • La bataille navale de Casablanca
Camp de Watenstedt • Déporté politique et déporté résistant • Jean Ménez • Résistant 18 ans fusillé • Rafle de Crozon
25/26 août 1944 bombardement de Roscanvel • 3 septembre 1944 bombardement de Telgruc
Départ des marins pêcheurs résistants vers l'Angleterre • L'Emigrant sous protection allemande • Jacques Mansion • Yves Lagatu • Résistance à Camaret • Georges Robin de l'I A de Camaret • Réseau Vengeance • Bataillon de FTP - Franc-tireur-partisan • Plan Vert et plan Violet • Maquis de Spezet • Tante Yvonne • La Suzanne-Renée - Réseaux d'évasions des pilotes Américains et Anglais de la WW2 • La Soizic • Ordonnances Sperrle et Keitel • Criminels de guerre allemands • Crime de guerre • Derniers actes de résistance avant la Libération • Compagnon de la Libération • Marcel Clédic
Bateaux communistes • Rose Bruteller • Répartition des œufs • L'inflation • Accueil des familles juives
Les tombes du Commonwealth de : Camaret - Crozon - Lanvéoc - Roscanvel • Crashs des avions
Les forces américaines de la libération de Brest et Crozon • 3rd Division Air Force • Task force (A et B) • 2. Tactical Air Force RAF • Opération Rhubarb • Bateaux de Camaret arraisonnés ou mitraillés par la Royal Navy et la RAF • Les bancs de brouillard
Les forces allemandes lors de la libération de Brest et Crozon • Les légions étrangères allemandes présentes en Crozon • Feldkommandantur 752 • Poste avancé Toul ar Stang : Russes blancs • Camp de prisonniers de Rostellec
Charles de Gaulle • Mémorial de l'aéronautique • La Croix de Pen-Hir • Monument aux morts de Crozon • Monument aux morts de Landévennec • Morts pour la France • Officier mécanicien Capitaine Jean Tassa
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