Crozon Morgat Camaret Roscanvel Landévennec Telgruc Argol Lanvéoc

Porte belge porte Cointet C-element

Porte belge

Le colonel Français spécialiste de l'écoute radio militaire, Léon-Edmond de Cointet de Fillain (1870-1948) invente en 1933 des barrières métalliques hautes arc-boutées – portes Cointet – afin de renforcer la ligne Maginot. Ces portes que l'on peut attachées les unes aux autres pour en faire une muraille infranchissable et mobile si nécessaire, sont destinées, à l'origine, pour empêcher l'avancée des chars. Ce sont des barricades installables sur des routes, ou sur des kilomètres de plages ou dans les terres.

En 1936, l'armée belge fait des tests d'efficacité et demande que 8 poutrelles métalliques verticales soient ajoutées pour éviter l'intrusion d'une infanterie ennemie. Les barreaux verticaux empêchent en effet qu'une troupe puisse s’infiltrer. Désormais la porte Cointet devient la porte belge. L'armée belge en commande 77000 à 28 entreprises nationales. La livraison finale sera de 73600. Chaque porte est montée sur trois rouleaux métalliques afin de pouvoir déplacer l'élément anti-débarquement selon les besoins. Porte de 1280 à 1380 kg en fonction des constructions, 3 m de large, 2.5m de haut, elle peut être déplacée manuellement par des soldats, même si cela reste pénible sur sol tendre. Le plus souvent des chevaux sont requis. Les Belges constituent la ligne KW (Koningshooikt – Wavre) afin d'arrêter l'invasion allemande. Pour des raisons mal cernées, la disposition est déplacée selon les recommandations de l'armée française, anglaise et belge. Les états-majors proposent un déplacement de cette ligne continue de barrières de 40 km maillée par des filins d'acier. Les travaux de déplacement de 15 km sont entrepris en mai 1940 et restent inachevés à l'arrivée de la 3ème et 4ème divisions blindées allemandes qui transpercent la ligne discontinue en chantier. La ligne de barrières reste sur place et fait le bonheur des enfants de la région qui s'amusent à grimper dessus dans toutes les situations possibles, c'est à celui qui sera le plus équilibriste.

Les autorités allemandes demandent, quelques mois plus tard, aux paysans locaux de ramener les C-elements (nouvelle appellation allemande des portes Cointet) à la gare de Perwez à l'aide de leurs chevaux afin que ces barricades soient déployées dans le Mur de l'Atlantique. Les plages de Crozon en furent équipées afin de compléter les défenses côtières (tétraèdres – asperges de Rommel...). Les vestiges sont rares. Deux pièces disjointes furent trouvées sur la plage Kersiguénou puis offertes au fort Montbarey à Brest (novembre 2020) en tant que vestiges de guerre. D'autres vestiges furent apparents en 2021 sur la plage de Morgat.

La dimension des 3 rouleaux de déplacement est variable selon la fabrication. Certains modèles ont des rouleaux identiques. D'autres ont deux rouleaux avant de 73 cm et un rouleau arrière de 55 cm.
Sur les plages de la presqu'île de Crozon, les barrières Cointet, dites C-element, étaient disposées à l'unité et disparates sur l'estran. Elles étaient imergées à marée haute et avaient pour fonction d'empêcher les péniches de débarquement d'approcher le haut des plages. Les rouleaux étaient amovibles. Le défaut du système était l'enfoncement progressif de la porte belge dans le sable de par son poids sur un sable trempé donc favorable à l'enfouissement des objets lourds.