Un entrepreneur grenoblois crée en 1919 l'entreprise THEG
– Travaux hydrauliques et entreprises générales – en Isère. Afin de croître
rapidement durant cette période de reconstruction de la France, l'investisseur
ouvre son capital à des compagnies houillères du Nord et de la Saône et
Loire qui en retour disposent de bas-coûts dans leurs propres développements
des bâtiments industriels et des maisons ouvrières.
Le fondateur de l'entreprise est minoritaire dès 1920 et cède ses pouvoirs
à un ancien membre du conseil d'état, ancien directeur de cabinet du gouverneur
général de l'Algérie qui devient ensuite secrétaire du Comité central
des houillères de France. Les chantiers se multiplient y compris dans
les colonies françaises ainsi qu'en Syrie. Le siège social est transféré
à Paris. Après de petits contrats à Cherbourg, la Marine française prend
l'habitude de solliciter la THEG dont le chantier de la base
aéronavale de Lanvéoc-Poulmic dès 1930.
L'extension est significative jusqu'au crash boursier américain de 1929
qui paralyse l'économie mondiale. Les grands travaux hydro-électriques
sont réduits et l'entreprise se diversifie tant bien que mal pour résister
en multipliant les associations avec d'autres acteurs du BTP. Résultats
financiers en demi-teinte. Le secteur subit un écrémage durant plusieurs
années et les coûts grimpent.
En 1939, les ouvriers de l'entreprise sont mobilisés pour la seconde guerre
mondiale. Le premier chantier collaborationniste de la THEG est le chantier
de la base qui ne pose aucun problème à l'administration française
car c'est avec l'accord du responsable du service des commandes allemandes
du ministère de la Production industrielle et du travail de la France
que la réquisition des ouvriers se fait au bénéfice de l'installation
militaire devenue allemande. L'entreprise croise son activité avec celle
de l'Organisation Todt conceptrice du Mur de l'Atlantique.
L'armée française a sabordé des navires dans le port de Brest à l'arrivée
allemande en juin 1940. La rivière Penfeld et le port lui-même sont encombrés
dans leurs fonds. L'armée d'occupation exige que les navires et sous-marins
soient renfloués en urgence afin que la flotte allemande puisse disposer
du site stratégique en le complétant. L'entreprise THEG est candidate
pour les renflouements et la déconstruction des épaves. Néanmoins, le
personnel spécialisé manque et les ouvriers requis sont de nationalités
très variées. Heureusement que des ouvriers licenciés de l'arsenal contribuent
partiellement à la qualité des effectifs. L'entreprise crée une filiale
brestoise spécifique : ERNA – Entreprise de Renflouement des Navires en
Atlantique – renommée ensuite Betriebboundas. Parmi les épaves renflouées,
le sous-marin Achille va être conduit au quai de Camaret-sur-Mer pour
être déconstruit au début de l'année 1941. Des Camarétois récupèrent quelques
pièces métalliques éparses en souvenir. Certaines familles conservent
encore les précieux trophées.
En 1940, les chantiers allemands représentent 15% du CA de la THEG, 1941
38%, 1942 24% ; 1943 47%, 1944 44%.
Après guerre, suite à l'épuration économique, les dirigeants de l'entreprise
sont poursuivis par la deuxième section du Comité départemental de confiscation
des profits illicites puis par le comité de la Seine. Ce dernier réclame
13 622 000 francs. Après plusieurs procédures jusqu'en 1949, le temps
passant, la célérité s'émoussant, l'entreprise ne versera que 3 155 000
francs.
L'enrichissement ne fait aucun doute comme pour la plupart des entreprises
qui ont pratiqué la collaboration économique voulue ou subie. Par contre,
plusieurs faits se rapportant à des prêts gracieux de matériels de la
part de la THEG envers l'occupant allemand laisse supposer une certaine
complaisance lucrative. L'argumentaire des dirigeants fut de mettre en
avant toute l'utilité de subvenir aux besoins de familles françaises durant
ces temps difficiles. Œuvre de bonté en quelque sorte.
A nouveau, à partir de 1950, l'entreprise manque de fonds pour faire face
à la concurrence et périclite avant d'être rachetée en 1956 par un concurrent
minier.
La THEG recrute de janvier 1941 à novembre 1943 pour
le chantier de Lanvéoc et tous les chantiers de la presqu'île de Crozon
qu'exige l'occupant allemand. La plupart des annonces d'emplois ont un
visa numéroté OT (Organisation Todt).
En janvier 1941, la société recherche en urgence des maçons, des charpentiers,
des manœuvres, des chefs d'équipe. Les candidats doivent se rendre
au bureau de la THEG au 24 rue Saint Marc à Quimper. Leurs déplacements
sont remboursés. Après la mobilisation de son personnel la THEG tente
le recrutement au sens large. Cela ne suffit pas.
Dès mars 1941, les autorités allemandes demandent à la THEG de recruter
parmi les prisonniers de guerre anciens employés de la THEG. Cette dernière
lance un appel aux familles de prisonniers de guerre pour la renseigner
sur la situation administrative de leurs parents déportés afin de les
rapatrier. Sont requis le nom et prénoms, la date de naissance,
le grade militaire, la profession, le camp d'internement – Gefangenenlager,
le matricule du prisonnier – Gefangenennumerer. Cela ne suffit pas
davantage, le recrutement se fera parmi les prisonniers de guerre des
familles crozonnaises dans sa globalité.
Novembre 1941. La société THEG recrute un cantinier à partir de son bureau
au bourg de Lanvéoc. L'employé devra préparer des repas pour 100 à 150
ouvriers par jour. Matériel fourni.
Janvier 1942. La THEG recherche un interprète français / allemand et des
charpentiers et maçons supplémentaires.
Décembre 1942. Un conducteur pour pelle Bondy n°3, un conducteur pour
pelle Merck et 50 manœuvres pour la gare de Crozon sont recrutés.
La Verwaltung (administration) de Lanvéoc-Poulmic recrute des femmes de
cuisine et des femmes de ménage et 20 manœuvres en novembre 1943.
Le camp d'aviation de Lanvéoc Poulmic a une comptable française qui s'occupe
des paies des employés français.
Une autre société de travaux publics, cette fois locale, pratique le recrutement
à tour de bras... Une société de peinture en bâtiment de même...
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Mur de l'Atlantique
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