Le "Friesenland".
En 1928, Charles Daniélou, alors député du Finistère, se
démène pour que la future base
aéronavale militaire de Lanvéoc-Poulmic accueille des hydravions civils
à vocation transatlantique. Dans un premier temps, l'idée ne déplaît pas.
Des réunions publiques brestoises stimulent les esprits. En effet, les
investisseurs de la ville, souvent appartenant à l'élite protestante,
cherchent à faire fructifier leurs valeurs. La presqu'île de Crozon a
la réputation de faire prospérer la pauvreté. Très rapidement le ministre
de la Marine ne voit pas d'un bon œil ni la mixité civile militaire sur
un site stratégique, ni une ville hôtelière entourant les installations
de maintenance. Néanmoins, on peut se poser la question de savoir si l'idée
était fumante ou fumeuse... L'armée allemande d'occupation va y répondre
en 1940, voici comment.
En 1936, le ministre allemand de l'air souhaite qu'une ligne transatlantique
aérienne civile allemande soit développée de Lisbonne vers New-York avec
pour aéronefs des hydravions transocéaniques quadrimoteurs. La société
Dornier-Werke a dans ses cartons le plan d'un hydravion novateur (tout
métal) et élégant, le Do 26. Trois premiers exemplaires sont construits
pour la Deutsche Lufthansa – DLH – après une commande de 1937. Premier
exemplaire livré le 21 mai 1938, le second le 23 novembre 1938, etc. Ils
sont mis à l'essai à Travemünde / Lübeck dans une base aéronavale, sur
la mer Baltique, spécialisée dans les vols d'essais d'avions civils exclusivement
sachant que l'Allemagne, depuis la fin de la première guerre mondiale,
est interdite d'armement. La Lufthansa connaît le grand défaut des grands
hydravions transatlantiques : le niveau de consommation excessif de carburant
au décollage pour soulever 10,5 tonnes à vide et les chargements / passagers
pour atteindre une autonomie de 9000 kms à 7100 kms selon la configuration
du transport. Le navire ravitailleur catapulte "Friesenland" de 1937 sert
de propulseur initial avec succès. Le principe de la traversée de l'Atlantique
est de placer des navires grutiers, ravitailleurs, catapultes à intervalles
réguliers pour que les hydravions se posent sur la mer, soient grutés
sur les rails de la catapulte ; les pleins faits, ils repartent sans perdre
de temps.
Les Américains refusent la ligne aérienne nazie. Les Allemands développent
quelques ralliements en Amérique du Sud avec succès. Mission sanitaire
au Chili, courriers, deux ou trois passagers parfois... Les 3 avions transatlantiques
civils appartiennent à la Sonderstaf el Tranzocean de la compagnie Deutsche
Lufthansa et servent à la propagande nazie.
Comme beaucoup de matériels civils allemands lors de la déclaration de
guerre, ces trois hydravions avec leurs équipages sont réquisitionnés
en décembre 1939. L'escadrille enregistrée en mars 1940 se nomme Sonderstaffel
Transozean, et est incorporé au Kampfgeschwader zur besonderen Verwendung
(KGzbV) 108 tout en étant basé à Travemünde sous l'autorité du chef d'état-major
de la marine allemande jusqu'en octobre 1941 (la Luftwaffe récupère les
escadrilles d'hydravions sauf les embarqués). Un ou deux hydravions Blohm
& Voss Ha 139 sont adjoints. Le major Friedrich von Buddenbrock d'un âge
avancé, commandant l'escadrille, n'est autre que l'ancien directeur des
vols transatlantiques de la Deutsche Lufthansa jusqu'en juillet 1940.
Il est remplacé par le capitaine Hans-Wilhelm Brockmann jusqu'à la dissolution
de l'unité en février 1941.
Trois nouveaux Dornier Do26 (C) sont construits et livrés en 1940 avec
des moteurs plus puissants et essayés dans les mêmes conditions que leurs
aînés qui vont aussi bénéficier de la nouvelle motorisation Jumo 205D
de 880 ch (quatre par avion). Les trois premiers Dornier Do26 avaient
des moteurs Jumo 205C de 600 ch. Dans les deux cas, la vitesse de croisière
est de 310 km/h à 6500m d'altitude maximum.
Désormais, les hydravions sont armés de tourelles et repeints par bariolages
militaires pour les trois premiers exemplaires alors que les trois suivants
sont directement militarisés. Un canon MG FF de 20 mm sur le nez de l'avion,
une tourelle derrière le poste de pilotage, et trois à cinq mitrailleuses
MG 15 de 7,92 mm.
L'immatriculation unitaire est P5+ ?H. Le ? doit être remplacé par A ou
B ou C ou D ou E ou F selon l'exemplaire. L'avion A est aussi désigné
par la mention V1, le B par V2, etc. L'administration allemande suit l'escadrille
Sonderst. Tr.O – Sonderstaffel Transozean. Les exemplaires A, B, C, sont
anéantis durant la campagne Norvégienne, ils portent la désignation Do26
(D).
Le destin de l'hydravion Dornier Do-26C V5 Werk Nümmer #0795, immatriculé
"P5+EH" sur son fuselage, concerne la presqu'île de Crozon. Il entre en
service en juin 1940 sous l'insigne nazi dans l'escadrille Sonderst. Tr.O
après des essais concluant à partir du navire catapulte "Friesenland".
L'ordre d'affection tombe : direction Lanvéoc-Poulmic avec le "Friesenland".
Catapultage de départ le 31 juillet 1940 à 12h30 au large de Travemünde.
Ordre de retour à la base (à 15h57) après un vol en approche des Pays-Bas
pour cause de mauvaises conditions atmosphériques. Le 5 août 1940, l'escadrille
transatlantique est éclatée sur Brest-Süd (Base de Lanvéoc-Poulmic – Seefliegerhorst
Brest-Poulmic) et Hourtin (lac – Seefliegerhorst Hourtin) dans le Sud-Ouest
de la France ainsi qu'à Drontheim en septembre 1940. Cependant, selon
certaines sources, l'ordre ne concerne pas le "Friesenland" ni le "P5+EH"
qui assurent quelques missions en Norvège à partir de Trondheim jusqu'au
10 octobre 1940. Première mission du "P5+EH" : reconnaissance de longue
portée en Atlantique Nord le 12 août 1940 sous le commandement d'Helmut
Groos.
Le 21 août 1940, le navire "Friesenland" est armé : 4 canons anti-aériens
de 20 mm C/30.
Départ de Norvège du "Friesenland" pour Brest-Süd le 17 octobre 1940 à
01h30. Après plusieurs étapes, arrivée le 13 novembre 1940 à 22h30 au
port de Brest.
Sur la base aéronavale de Lanvéoc-Poulmic, il y a d'autres hydravions
ayant différentes origines (dont françaises – hydravions Bréguet
Bizerte rachetés par l'Allemagne). Une unité de coordination est créée,
la Seenotstaffel 1 en septembre 1940 qui sera en service jusqu'en juillet
1944 mais avec des effectifs et des équipements très variables. Parce
que rien n'est simple : la Sonderstaffel Transozean est subordonnée au
Küstenfliegergruppe 406 (Kü.Fl.Gr.406 - groupe aérien côtier d'hydravions
n°406) lui-même incorporé à la Seenotstaffel 1. Cette escadrille de marine
est commandé par la Seenotzentrale (L) Brest, renommée Seenotzentrale
(L) Bretagne le 5 juin 1941 puis Seenotbereichskommando I le 1er juin
1942.
Dans la nuit du 16 novembre 1940, en position, direction Ouest dans la
rade de Brest, le "Friesenland" catapulte le Dornier 26 (C) "P5+EH" pour
une mission en Atlantique Nord. L'hydravion ne démarre pas tous ses moteurs
et perd la gestion de sa trajectoire qui devient courbe et arquée. En
vue, les falaises de Roscanvel que l'avion en détresse ne parvient pas
à survoler comme espéré. Il sombre en mer avec son équipage de 6 militaires
dont le commandant de bord Otto Emmerich, Leutnant zur See DR, un lieutenant
de l'aéronavale de réserve de 31 ans affecté à la Kü.Fl.Gr.406 et détaché
pour ce vol.
L'état-major de la 406 renonce aux catapultages dans la rade de Brest,
seule manière cependant d'aller "loin" pour les grands hydravions transatlantiques.
Regroupement de l'escadrille des hydravions lourds à Hourtin en décembre
1940 suite à l'accident et aux difficultés de l'usage des grands hydravions
en rade de Brest...
L'idée du député Charles Daniélou n'était donc pas si lumineuse, on évita
la gabegie des aménagements... Très bientôt, un avion remplace et relègue
les deux derniers hydravions Dornier Do 26 en manque de pièces détachées
: le Focke-Wulf Fw 200. Ce dernier est construit à 263 exemplaires et
élimine les problèmes récurrents de décollage. Sinon, les petits hydravions
suffisent aux secours des pilotes perdus en mer : la Kü.Fl.Gr.406
y pourvoira, puis la Kü.Fl.Gr.906 à Lanvéoc-Poulmic / Brest Süd.
Mur de l'Atlantique
Wn Cr6 Abris de Kersiguenou Crozon
Appontement pte des Espagnols Roscanvel
Batterie antiaérienne de Cornouaille Roscanvel
Poste de tir des mines de Cornouaille Roscanvel
Batterie antiaérienne pointe des Espagnols Cr332 Roscanvel
Batterie antiaérienne de Botsand Lanvéoc
Batterie antiaérienne de Kertanguy Lanvéoc
La BAN sous occupation allemande Lanvéoc
Flakartillerie légère et mobile
Batterie du Menez Caon Telgruc
Station radar du Menez Luz Telgruc
Détails de mission du bombardement du 3 septembre 1944
Bombardement du 25-26 août 1944
Administration des bombardements
Cr 42 ex batterie de rupture Roscanvel
Cr43 Pourjoint ex batterie de rupture Roscanvel
Programmes et normes des bunkers
Bunker wellblech - tôle métro Vf1b
Wn Cr? Pointe de Trébéron Crozon
Wn Cr323 Batterie antiaérienne Saint Jean Crozon
Wn Cr324 Batterie antiaérienne Île Longue
Wn Cr330 Batterie antiaérienne Pont-Scorff Roscanvel
Wn Cr354 Batterie antiaréienne de Trébéron Crozon
Wn Cr507 Station radio Kervenguy Crozon
Défense allemande de Telgruc Telgruc
Défense allemande de Morgat Morgat
Torpedobatterie Pointe Robert Roscanvel
Torpedobatterie de Cornouaille Roscanvel
Stutzpunkt de Roscanvel Roscanvel
Obstacles anti-débarquement en bois
Le Fret quartier sanitaire allemand Crozon
Vedette fluviale - Flugbebriebsboot
Patrouilleur d'avant-poste - Vorpostenboot
Escadrille E6 ou 6e et hydravions Latécoère 521-522-523
Hydravion Do26 : vol transatlantique
Avion fusée Messerschmitt 163 Komet
Stations de radio guidage allemandes
Position d'un projecteur de 60cm Flak-Sw 36
Embase béton de canon Flak 2cm
Une entreprise française participe au Mur de l'Atlantique
°°°
°°°
Une information, une demande, patrimoine, nature, hors tourisme :
© 2012-2023