Poste de commandement et de direction de tir de la batterie du Cap de la Chèvre - Fabrication française. Au ras du sol, l'ouverture en arc de cercle pour l'observation visuelle et ceci aux deux niveaux. Code Wn. Cr350 (code radio allemand de l'occupation).
Depuis des siècles le Cap de la Chèvre est militarisé en
défense côtière. Il y eut, par exemple, plusieurs générations de mortiers.
La version qui précède l'actuelle visible sur le terrain, était constituée
de deux batteries. L'une orientée vers l'océan nommée batterie du Cap
de la Chèvre. L'autre orientée vers la baie de Douarnenez nommée batterie
de Saint Nicolas du nom du hameau qui se trouvait à la proximité Ouest
avec sa chapelle du même nom. En remontant le temps jusqu'au 18ème siècle,
une seule batterie existait, nommée batterie
de Rouvalour avec deux canons seulement.
La batterie "récente" du Cap de la Chèvre est française construite
de 1937 à 1939 par la Marine. Cette construction d'une grande modernité
pour l'époque suit une expropriation incontestable car l'armée se prévaut
d'une situation d'urgence. Cette batterie est opérationnelle à partir
de Mars 1940. Lors de la Seconde Guerre Mondiale, quand les soldats Allemands
arrivent au Cap de la Chèvre le 19
juin 1940, ils découvrent une batterie de défense de la Marine Française
neuve, "toute équipée" des moyens modernes de l'époque pour
la visée (télémètre et périscope) et la transmission (téléphonie et radio).
Ils conservent l'équipement en l'état et y ajouteront des tranchées en
zigzag, des champs de mines et beaucoup de barbelés.
L'armée allemande va occuper le casernement à proximité de la batterie
en ayant aussi ajouté des barraquements en bois pour accueillir un effectif
plus conséquent que celui prévu par les Français. A la fin de la guerre,
ce "hameau" est en voie d'extension, la zone est en chantier.
Les Allemands avaient donc l'intention de rester longtemps en guerre.
Ces bâtis étaient codé Cr11.
La mission de base de cette batterie côtière était d'empêcher la pénétration
de navires ennemis dans la baie de Douarnenez, ce qui aurait permis un
débarquement de troupes sur les plages de celle-ci.
Dans les faits, durant la Seconde Guerre Mondiale, cette batterie a été
utilisée par l'armée allemande en soutien à la ligne de défense de Telgruc
– Tal Ar Groaz les jours précédents la libération de la Presqu'île de
Crozon. En effet, les chars américains arrivent ! Ainsi les quatre canons
récemment changés (allemands désormais) orientés vers la mer, ont pivoté
pour viser les terres. Les 4 canons d'origine de fabrication française
de 164,7 mm Mdl 1893 ont été remplacés au cours du conflit par 4 canons
allemands Krupp de 150 mm Skl/40 servis par 150 artilleurs de la 5ème
compagnie du 262ème régiment d'artillerie de Marine (5/MAA 262). Les canons
français ont été immédiatement réemployés à la batterie
de Kerbonn sous casemate SK.
Une plaque commémorative installée sur le toit bas du poste
de commandement : "Ici le 18 septembre 1944 le 17th Cav. Squadron
du 15th Cavalery Group 3D US Army Général Patton puis 9th US Army après
de durs combats obtint la reddition du Général E. Rauch Commandant Adjoint
de la forteresse de Brest. Bretagne reconnaissante. (Dalc'h sonj - Souviens-toi
Ô Bretagne).
Dans les faits, Le Général E. Rauch (commandant de la 343 Infanterie Division),
commandant en second de la défense de Brest s'est replié au Cap de la
Chèvre avec des troupes éparses et désorientées qui proviennent de toute
la presqu'île dans l'espoir d'un refuge avec 120 à 150 marins artilleurs
de la batterie en service, ce qui faisait au total environ 500 combattants
apeurés. Brest a effectivement vécu une lutte acharnée. Les Allemands
reculent enfin, d'autres se rendent. Le commandement américain détache
des troupes partielles pour délivrer la presqu'île. Le Général Allemand
organise un baroud d'honneur sur le cap sachant que la cause est perdue.
La défense allemande a craqué à Tal ar Groas, St Efflez... Les Américains
avancent vite avec des blindés légers. Le cap a subi d'importants bombardements
américains dont les traces sont encore visibles sur le terrain (nombreux
cratères). Les Allemands capitulent aisément après quelques heures d'une
lutte sans conviction, ils sont coupés de leurs lignes. La conséquence
matérielle de ces ultimes combats est la destruction du sémaphore
du Cap de la Chèvre du 19ème siècle.
L'escalier d'accès au poste de commandement est équipé d'une rampe qui permettait de monter ou descendre un projecteur pour éclairer l'activité nocturne de l'ennemi. Sur la droite de la photo, comme sur la gauche (non visible sur la photo) des petites salles utilisées comme soute à carburant et remise pour le matériel du groupe électrogène.
Détail de la rampe.
Juste en bas de l'escalier, dans l'axe, la salle dans laquelle était stocké le projecteur. Un couloir (non visible sur la photo) à droite mène à l'entrée du poste.
La pièce qui recevait le groupe électrogène placé sur la dalle en béton au fond, le passage à droite donne sur la pièce du projecteur.
La porte d'entrée du poste de commandement est une porte marine étanche possédant des verrous à serrage progressif appliqué sur rampe. Des portes que l'on trouve sur les navires de guerre par exemple. Toutes les portes intérieures sont de ce type assurant un isolement temporaire durant une attaque ennemie.
L'intérieur du poste de commandement du Cap de la Chèvre de conception française (Marine Nationale 1940) et utilisé par l'armée allemande durant la seconde guerre mondiale.La salle de télémétrie avec une vue panoramique sur l'océan.
La pointe de Douarnenez et l'île de Sein à l'horizon.
Le champ de visée devait être important pour les mesures
télémétriques. Le poste de commandement de tir était équipé en autre :
•Un télémètre à dépression (tube optique horizontal de visée) calcule
l'angle entre la ligne de flottaison d'un navire et la ligne d'horizon.
Cet angle reporté en fonction de la hauteur du niveau de la visée télémétrique,
sur un abaque (une grille de calculs) permettait de situer précisément
un navire sur la mer dans la hauteur.
La visée de nuit était aidée par la lumière d'un projecteur.
•Un périscope de gisement (tube optique vertical de visée) permet
le calcul azimutal, c'est-à-dire la direction de la cible sur un plan
horizontal.
En cumulant les deux données, données transmises par radio ou téléphone
aux servants de tir des 4 canons de la batterie, l'ennemi devait être
coulé par obus.
Modernité de l'époque qui ne sera pas utile durant les combats ultimes
puisque les Américains vinrent par les terres et que les appareils de
mesure étaient réglés pour un usage maritime.
Cet équipement deviendra obsolète avec la généralisation des radars bien
plus précis.
A noter que cette batterie du Cap de la Chèvre depuis le 18ème siècle,
date de sa première version, a toujours été "inutile". Au 18ème,
les canons tiraient trop court pour atteindre les navires se risquant
dans la baie de Douarnenez. Le génie militaire peine parfois à éclore.
Au plafond de cette salle, un axe d'un périscope.
La pièce arrière de la salle de télémétrie. Juste à droite de la porte métallique étanche dite de Marine, les restes d'une échelle de fer scellée dans le béton permettant d'accéder au poste d'observation supérieur de taille plus modeste que la salle du télémètre.
L'accés entre les deux niveaux du poste d'observation.
Les fameuses portes marines séparant chaque pièce.
Les restes d'un cable électrique ou téléphonique passant dans une gaine de ventilation.
Cette plate-forme distante du poste de commandement et
de tir du Cap de la Chèvre aurait reçu le projecteur français de 150 cm
que la Marine Française aurait abandonné en juin 1940 à la venue des soldats
Allemands.
Le retrait dans le mur aurait servi de refuge au groupe électrogène.
Au loin le sémaphore de la Marine.
Le mur arrière de la plate-forme est hourdi (partie haute) avec des blocs moulés de béton qui servent aussi au pré-coffrage des encuvements des canons.
La côte de Douarnenez en face, plein sud.
Vue d'ensemble de la plate-forme.
Très proches, trois des quatre pas de tir des canons de
la batterie du Cap de la Chèvre. Le poste de commandement de tir est plus
à l'Ouest (à droite du sémaphore). Il nécessitait un projecteur pour les
mesures télémétriques océaniques nocturnes orientées plein Ouest. Historiquement,
il semblerait qu'il n'y ait eu qu'un seul projecteur au cap. Il faut donc
supposer que le projecteur avait un double rôle. En position Sud, éclairer
les navires entrés dans la baie pour aider la visée des canons. En position
Ouest, éclairer l'océan afin d'aider la localisation de la flotte ennemie.
Les projecteurs de l'époque (arc à charbon) ont alors une allure de gros
projecteurs de cinéma. Selon les versions, ils sont posés sur le sol ou
mobiles sur roues.
Un projecteur est basé sur un réflecteur parabolique en verre de grand
diamètre, jusqu'à 2 m. Deux charbons électrifiés sont approchés et créent
un arc lumineux devant le miroir. Ce rapprochement est surveillé par les
opérateurs grâce à un viseur et des réglages mécaniques. Les charbons
s'usent rapidement.
Les fabriquants d'alors se nomment Général Electric, Siemens, Sautter...
Les promeneurs du Cap de la Chèvre connaissent l'étrange
chantier militaire qui fait polémique !
Cette fosse est-elle un encuvement français ou le projet d'un bunker allemand
tournant ?
Explications :
En mars 1940 la Marine Française termine l'installation
de la nouvelle batterie du Cap de la Chèvre. Il y a déjà quatre encuvements
équipés de canons de 164,7mm. Les soldats Allemands arrivent en juin.
L'armée française a-t-elle entamé l'installation d'un cinquième canon
? Le chantier fut-il interrompu par la venue de l'ennemi ?
Tout au long de la Seconde Guerre Mondiale, l'organisation Todt (génie
militaire allemand) a fait évoluer l'architecture militaire de défense.
Les bunkers étaient déclinés dans de nouvelles versions toujours plus
performantes. Les encuvements étaient une position de tir à ciel ouvert
et donc sujets aux bombardements. Les casemates fixes protégeaient la
position mais avait le défaut d'avoir un angle de tir limité à 120° environ.
L'idée du bunker tournant devait faire la synthèse des deux techniques.
La nouvelle tendance est au betondrehturm ! Une immense cloche en béton
d'où sort un canon, le tout pivotant à volonté sur son axe grâce à un
rail circulaire. Une technologie peu diffusée, la guerre s'étant terminée
"trop tôt" !
De plus, la technique du bunker en béton tournant ne résolvait pas les
problèmes d'intrusions de projectiles par l'embrasure (l'ouverture du
canon). Des ingénieurs Allemands préconisaient des casemates rotatives
blindées en métal. Autant au début de la guerre, l'armée d'occupation
percevait l'impôt français pour son entretien et ne savait que faire de
l'argent récolté, autant à la fin de la guerre, les cordons de la bourse
s'étant refermés, les structures métalliques de ce gabarit, trop dispendieuses,
n'ont que peu vu le jour. Imaginez une tourelle de char géante posée sur
le sol.
Il existe bel et bien des traces administratives allemandes retraçant
cette volonté de construire un bunker en béton de type tournant au Cap
de la Chèvre. Cependant quand on connaît le nombre de projets de défense
supplémentaires que les Allemands avaient l'intention d'installer sur
la Presqu'île de Crozon et dont les travaux n'ont jamais été commencés,
le doute plane sur ce chantier.
Il se trouve que "l'ébauche" du double escalier arrière et la forme circulaire
avant de cette fosse, peuvent à la fois s'adapter à un encuvement français
ou un bunker M201, 306, 307... Les parpaings rainurés servent de coffrage
extérieur définitif.
Si vous avez des informations définissant la nature de ce chantier, n'hésitez pas à les communiquer à l'adresse en bas de page ! Merci...
Les quatre encuvements de la batterie du Cap de la Chèvre de fabrication française (1938-1940) sont identiques. Chaque encuvement recevait une pièce d'artillerie de 164,7 mm Mle 1893-96 sous masque de blindage ayant une portée de 18,5km. Canons français utilisés par l'armée allemande jusqu'en fin 1943 ou début 1944 et remplacés par des canons de 150mm Krupp. Les canons devaient anéantir tout navire tentant d'entrer dans la Baie de Douarnenez.
En fond, le couloir bétonné qui mène au canon. La plate-forme de béton à gauche recouvre les soutes à munitions. Le couloir en premier plan était recouvert d'un blindage, servait d'approvisionnement en gargousses et obus ainsi que d'abri pour le personnel.
L'entrée du couloir bétonné pour rejoindre le canon.
L'un des deux escalier qui descend au sas d'entrée des soutes.
En bas des escaliers, la porte marine étanche qui ouvre le sas d'entrée, une seconde porte similaire s'ouvre à droite dans la petite pièce (sas), elle dessert le couloir qui joint les soutes.
Le couloir de desserte s'ouvre à chacune de ses extrémités sur une soute à poudres. Sur les rayonnages étaient rangés les gargousses, les sacs de poudre selon leurs catégories. La photo est prise par le guichet à poudre. Petite ouverture qui servait à passer la poudre qui allait être amenée sur le pas de tir. Au fond à gauche, la porte marine de sortie. Au fond en face, une bouche d'aération.
Vestiges des râteliers de stockages des gargousses. Il manque les étagères.
Volet d'obturation sur guides du guichet des gargousses avec câble et roulement en bas à gauche pour contrepoids.
Râtelier secondaire dans le couloir de desserte.
Le râtelier pricipal de l'encuvement avec en bout le mécanisme de distribution des obus jusqu'au guichet en hauteur.
Les obus sont livrés à l'extrémité du rang un à un grâce aux griffes de blocage avant d'être enlevés par le monte-charge.
Le monte-charge se présente devant le rang sélectionné et récupère l'obus pour envoyer celui-ci en hauteur jusqu'au rail à roulements. Le projectile est basculé à travers le guichet et récupéré à l'extérieur sur une gouttière direction le pas de tir à ciel ouvert.
Chaque salle est fermée par une porte marine blindée étanche comme celles des navires de la marine nationale.
Double porte quatre vantaux qui se ferment avec une espagnolette !
Un des guichets à obus avec un vestige du monte charge à contrepoids (pièce en bois à gauche) qui permettait de passer l'obus de son rayonnage en pente de 2 cm par mètre à la gouttière à obus qui emmenait celui-ci sur le pas de tir de la pièce d'artillerie.
L'obus était conduit sur la gouttière. Une rampe métallique à roulement, aujourd'hui disparue.
La gouttière cintrée en bas. En haut, la rainure correspond à du passage de cables électriques et téléphoniques.
Un des deux guichets à gargousses.
Le couloir de sortie de l'encuvement avec ses niches à fusées, poudres, obus...
Pour mémoire, toutes ces installations de la batterie côtière du Cap de la Chèvre sont françaises et n'ont servi qu'aux soldats Allemands.
Plateforme en béton ayant reçu un projecteur probablement.
Un petit coin de verdure aujourd'hui, un "casernement" par le passé.
Un des piliers de l'entrée.
L'escalier d'accès de la maison de garde
Une fontaine.
Un "village abandonné" dans un creux à l'Est du Cap de
la Chèvre, sur le GR34, à deux pas de l'anse de Saint Nicolas. Des ruines
à peine visibles sous une épaisse végétation invasive. Sous son allure
de village, la vérité historique est moins chaleureuse. Ces maisons et
bâtiments privés de toit sont les vestiges du casernement d'origine française
au service de la batterie de côte.
A cette époque, il existait une route à flanc de falaise qui descendait
au campement directement. Les véhicules entraient dans un garage de grande
taille dont les murs subsistent. Dans le même bâtiment était installé
un très long lavabo double d'une dizaine de mètres de long. Un côté pour
la toilette, l'autre pour le lavage du linge... Un second grand bâtiment
et quelques autres ruines complètent le dispositif.
Les lieux disposaient d'une chapelle par le passé et était un passage
très apprécié des habitants de Rostudel qui allaient à la source, à la
mer chercher du goémon et pêcher des crevettes bouquet français ! Les
militaires avaient toléré une relative activité en temps de paix ce qui
avait rassuré la population.
Mur de l'Atlantique
Wn Cr6 Abris de Kersiguenou Crozon
Appontement pte des Espagnols Roscanvel
Batterie antiaérienne de Cornouaille Roscanvel
Poste de tir des mines de Cornouaille Roscanvel
Batterie antiaérienne pointe des Espagnols Cr332 Roscanvel
Batterie antiaérienne de Botsand Lanvéoc
Batterie antiaérienne de Kertanguy Lanvéoc
La BAN sous occupation allemande Lanvéoc
Flakartillerie légère et mobile
Batterie du Menez Caon Telgruc
Station radar du Menez Luz Telgruc
Détails de mission du bombardement du 3 septembre 1944
Bombardement du 25-26 août 1944
Administration des bombardements
Cr 42 ex batterie de rupture Roscanvel
Cr43 Pourjoint ex batterie de rupture Roscanvel
Programmes et normes des bunkers
Bunker wellblech - tôle métro Vf1b
Wn Cr? Pointe de Trébéron Crozon
Wn Cr323 Batterie antiaérienne Saint Jean Crozon
Wn Cr324 Batterie antiaérienne Île Longue
Wn Cr330 Batterie antiaérienne Pont-Scorff Roscanvel
Wn Cr354 Batterie antiaréienne de Trébéron Crozon
Wn Cr507 Station radio Kervenguy Crozon
Défense allemande de Telgruc Telgruc
Défense allemande de Morgat Morgat
Torpedobatterie Pointe Robert Roscanvel
Torpedobatterie de Cornouaille Roscanvel
Stutzpunkt de Roscanvel Roscanvel
Obstacles anti-débarquement en bois
Le Fret quartier sanitaire allemand Crozon
Vedette fluviale - Flugbebriebsboot
Patrouilleur d'avant-poste - Vorpostenboot
Escadrille E6 ou 6e et hydravions Latécoère 521-522-523
Hydravion Do26 : vol transatlantique
Avion fusée Messerschmitt 163 Komet
Stations de radio guidage allemandes
Position d'un projecteur de 60cm Flak-Sw 36
Embase béton de canon Flak 2cm
Une entreprise française participe au Mur de l'Atlantique
Exercice aérien sur Pierre Profonde
Spitfire P9385 : 1ère mission de reco
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